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Judo : Éliminée et en pleurs, Asmaa Niang annonce sa retraite

L’une des principales chances de médaille du Maroc, Asmaa Niang, a été éliminée au terme des seizièmes de finale de judo (-70 kg). Battue par Alice Bellandi sur un coup du sort, Niang a quitté le tatami en pleurs. Alors qu’elle comptait beaucoup sur sa participation à Tokyo pour remporter une médaille olympique, Asmaa veut désormais s’éloigner du judo et prendre du recul.

Judo : Éliminée et en pleurs, Asmaa Niang annonce sa retraite
Asmae Niang quittant le tatami en pleurs, mardi à Tokyo.Ph. Belmekki

C’est une Asmaa Niang dépitée, frustrée par l’élimination, qui se présente à la zone mixte de la salle couverte Nippon Budokan. À chaud, elle commente sa défaite face à l’Italienne Alice Bellandi, en 16e de finale de judo (-70 kg). La judokate revoit le déroulé du combat. «À un moment, elle n’attaquait pas. Alors je me suis dit, j’y vais, je prends le risque.» Après avoir écopé de deux avertissement lors de la rencontre, la Marocaine n’avait pas d’autre alternative que d’attaquer pour tenter de décrocher un «Golden score» (point en or). «Elle n’a rien fait, elle a juste mis sa jambe au mauvais endroit et la règle est ce qu’elle est. Ils comptent ce point pour elle. J’avais deux Shido (avertissement) et il fallait que j’aille chercher la victoire», se rappelle la championne d’Afrique, les yeux dans le vide. Difficile de sentir autre chose que de la désillusion.

«C’est une énorme déception. Quand j’ai vu le tirage, je me suis vraiment vue aller jusqu’au bout.» Présente à Tokyo sans son entraineur, Niang ne se dérobe pas. «Nous, les Africains, on sait travailler dans la difficulté. On n’est pas dans une zone de confort comme les Français ou les occidentaux en général. Je ne suis pas là pour me plaindre et dire que je n’ai pas ça ou je n’ai pas obtenu ça. J’ai toujours réussi à dépasser tout ça. Je ne suis pas venue au Maroc pour rien. Je suis arrivée à 29 ans en lâchant tout ce que j’avais en France, pour réussir mon rêve olympique. Je pensais vraiment que j’allais le réaliser à Tokyo. J’ai tout mis en place pour le faire, toute seule. J’ai fait un périple dur, mais c’était “mektoub”, comme on dit.»

Plus de temps pour le judo
Après dix ans d’activité au plus haut niveau, c’est le temps de la réflexion. Mais au moins, une chose est sûre. «Jamais je n’ai regretté d’avoir représenté le Maroc. J’ai fait dix années magnifiques. Je n’ai commencé le haut niveau qu’à l’âge de 29 ans, après une carrière de 10 ans chez les pompiers. S’il fallait le refaire demain, je signerais tout de suite.» Mais les émotions reprennent tout de suite le dessus. «Je ne pensais vraiment pas que ma journée allait se terminer comme ça. Je vais avoir du mal à m’en remettre. Autant à Rio, c’était un rêve d’enfant, à Tokyo c’est un rêve d’adulte. J’étais bien préparée, je suis une personne bagarreuse, je vais au charbon. Sur ce combat, je n’ai rien à regretter. Elle a mis sa jambe et ça change tout. Je ne vais pas regretter d’avoir tenté quelque chose.»
Contrairement à Rio, où elle avait promis de revenir plus forte, Asmaa Niang n’est pas sûre de son prochain pas. La retraite est pourtant le chemin le plus proche pour l’athlète de 39 ans. «J’ai consacré dix années de ma vie au judo. Pour l’instant, je vais prendre du temps pour comprendre certaines choses. Il faut que je prenne du recul. La consécration de la médaille, je la voyais. Toutes les filles de cadre, je les ai déjà battues. Même la numéro 1 mondiale, tête de série, je l’ai battue quatre fois en quatre matchs. Quand j’ai vu le tirage, aucune adversaire ne me gênait. Mais aujourd’hui, ça ne passe pas. C’est comme ça.» Les images que les gens gardent des Jeux olympiques habituellement sont celles de la joie de la consécration. Pour Asmaa Niang, les JO laisseront un arrière-goût d’amertume et de frustration. À l’image des autres disciplines. 

DNES à Tokyo, Amine El Amri

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