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L’Afghanistan aux mains des talibans

L’Afghanistan est aux mains des talibans après l’effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l’étranger du Président Ashraf Ghani, et des milliers de personnes tentaient désespérément, dans un chaos total, de fuir vers l’aéroport de Kaboul pour quitter le pays.

L’Afghanistan aux mains des talibans
Une marée humaine s’est précipitée vers ce qui est la seule porte de sortie de l’Afghanistan, l’aéroport de Kaboul, pour tenter d’échapper au nouveau régime de retour au pouvoir après 20 ans de guerre. Ph. AFP

Le fulgurant triomphe des insurgés a déclenché des scènes de panique monstre à l’aéroport de la capitale. Une marée humaine s’est précipitée vers ce qui est la seule porte de sortie de l’Afghanistan, pour tenter d’échapper au nouveau régime que le mouvement islamiste, de retour au pouvoir après 20 ans de guerre, promet de mettre en place. Les compagnies internationales ont suspendu le survol de l’Afghanistan, à sa requête, pour laisser l’espace aérien aux militaires chargés des évacuations. Sur les comptes Twitter qui leur sont favorables, les talibans se vantaient d’avoir été chaleureusement accueillis à Kaboul ou encore du fait que des jeunes filles retournaient dès lundi à l’école, comme à l’accoutumée. Ils ont aussi assuré que des milliers de combattants convergeaient vers la capitale pour en assurer la sécurité. La débâcle est totale pour les forces de sécurité afghanes, financées pendant 20 ans à coups de centaines de milliards de dollars par les États-Unis. En dix jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes étrangères, a pris le contrôle de quasiment tout l’Afghanistan. Et ce vingt ans après en avoir été chassé par une coalition menée par les États-Unis en raison de son refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. La Chine a été le premier pays à dire lundi vouloir entretenir des «relations amicales» avec les talibans. La Russie a fait savoir que sa décision de reconnaître le nouveau pouvoir dépendrait de «ses agissements». Les Américains ont envoyé 6.000 militaires pour sécuriser l’aéroport et faire partir quelque 30.000 Américains et civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis qui craignent les représailles des talibans. Les États-Unis et 65 autres pays ont plaidé pour que les Afghans et les étrangers voulant fuir l’Afghanistan soient «autorisés à le faire», appelant les talibans à la «responsabilité» en la matière. Le gouvernement du Président américain, Joe Biden, a défendu sa décision de mettre fin à 20 ans de guerre, la plus longue qu’ait connue l’Amérique. Mais la pilule est amère pour Washington dont l’image en ressort profondément écornée et qui déplore 2.500 morts et une facture de plus de 2.000 milliards de dollars. Joe Biden a expliqué ne pas vouloir «transmettre» cette guerre à celui ou celle qui lui succèdera. Beaucoup d’Afghans, principalement dans les villes, craignent que les talibans n’imposent la même version ultra-rigoriste de la loi islamique que lorsqu’ils dirigeaient leur pays, entre 1996 et 2001. 

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