L’agriculture à l’épreuve de la crise sanitaire

Bien que l’Afrique ait été relativement épargnée par la crise sanitaire et que celle-ci était plus clémente en termes de pertes humaines comparé aux autres continents, ses impacts économiques conjugués aux accidents climatiques ont eu des répercussions négatives sur la situation économique de la population, encore majoritairement rurale en Afrique. Le constat est du think tank marocain Policy Center dans une analyse sur l’impact de la crise sanitaire sur l’agriculture en Afrique. Selon ce décryptage, plusieurs personnes ont été plongées dans la pauvreté extrême, en particulier les travailleurs agricoles impactés négativement par les mesures de confinement, le chamboulement des marchés agricoles internationaux et la perturbation des chaines de valeurs agricoles domestiques et mondiales. Tous ces incidents ont affaibli, selon l’analyse, une situation déjà fragile, car avant même la propagation de la pandémie de la Covid-19, l’agriculture africaine souffrait de plusieurs problèmes en dépit des taux de croissance agricole importants enregistrés ces dernières années. 

D’abord, les systèmes de production agricole dans le continent demeurent à nos jours dominés par les pratiques traditionnelles dont la productivité est faible. Ce qui se traduit par des rendements en dessous de la moyenne et des niveaux de production bas. Ensuite, les infrastructures de base en Afrique font défaut. Ce qui pénalise le stockage et la commercialisation des produits agricoles, qui sont par nature sensibles. Enfin, le secteur agricole reste mal organisé et les parties prenantes sont vaguement identifiées, ce qui induit, en conséquence, un climat de doute peu propice à la prospérité des projets agricoles. Cette situation a plusieurs conséquences négatives notamment la dépendance alimentaire vis-à-vis du monde extérieur, la volatilité des prix des produits alimentaires sur le marché domestique, l’augmentation de la prévalence de l’insécurité alimentaire et la propagation de la précarité. En de telles conditions, il est quasi impossible de se développer, d’après l’analyse. Aujourd’hui plus qu’avant, le continent a besoin d’une nouvelle agriculture plus productive, résiliente et prospère.