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L’ancienne municipalité de Mazagan vouée à l’abandon

L’ancienne municipalité de Mazagan vouée  à l’abandon
L’édifice remarquable se détériore au fil du temps. Il est laissé à l’abandon… et une décharge sauvage s’installe au sein du bâtiment.

Dans le centre-ville d’El Jadida, le monument historique exceptionnel de l’ancienne municipalité (ex-deuxième arrondissement urbain), où se côtoient, le long d’une plage sublime, des bâtisses coloniales et l’ancien port et chantier naval, fait aujourd’hui office de décharge publique. Et ce sans que personne ne nettoie l’amoncellement de déchets qui ternit la beauté de l’ancien Hôtel de ville de Mazagan.
Cet édifice remarquable se détériore au fil du temps. Il est tagué, à l’abandon… et une décharge sauvage s’installe au sein du bâtiment. De nombreux Jdidis de souche l’ont vu se dégrader au fil des dernières années et ce bâtiment est devenu une verrue à l’entrée de la ville. Il est triste de constater qu’un patrimoine historique se trouve dans une situation déplorable.
Face à cet état de fait, les habitants de la ville se disent préoccupés par la situation dans laquelle se trouve ce patrimoine historique non encore classé et dénoncent l’indifférence des autorités compétentes. Pour notre part, nous avons tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises, en vain. C’est toujours les mêmes ritournelles qui reviennent pour justifier la déliquescence qui affecte profondément ce superbe bâtiment.
De nouveau, le gouverneur de la province et le Conseil municipal sont interpellés sur le sort de ce patrimoine historique qui se trouve dans un piteux état. De plus, il est actuellement utilisé comme décharge sauvage. En effet, de n’importe quel côté, on constate l’ampleur des immondices qui agressent la vue des passants. Va-t-il être, lui aussi, démoli sous un prétexte fallacieux ?
La protection des bâtiments au titre de monuments historiques est un bien faible bouclier. Certes, elle empêche qu’on les démolisse. Mais si le propriétaire, irrité par cette mesure, décide de ne plus investir un sou d’entretien dans l’édifice et le laisse pourrir, que peut-on y faire ? Rien. C’est ce qu’on peut appeler la politique du «fermer puis laisser pourrir» !
Et c’est bien là le problème dans notre ville. On laisse se dégrader, sans réaction aucune, certains patrimoines remarquables, sans qu’il n’y ait jamais de sanctions. Et pour cause ! Dans le cas de cette ancienne municipalité, c’est le Conseil municipal qui est responsable de l’entretien et des restaurations d’urgence.
Nous nous émouvons des dégradations volontaires de ce patrimoine architectural, mais le plus grand des vandales reste l’abandon ou la négligence. Et ce avec la «bénédiction» des responsables.
Dans certains pays, la destruction du patrimoine est considérée comme un crime contre l’humanité. Tenir ce genre de propos au sujet de notre patrimoine local oublié serait peut-être exagéré, mais sans honte, nous pouvons parler d’«homicide culturel». Et lorsqu’un monument historique est détruit, à cause de l’absence d’entretien, même s’il n’y a pas préméditation, l’on peut parler franchement de «patrimonicide».
Dénoncer, c’est important, mais agir est encore mieux. C’est la raison pour laquelle l’Association Doukkala mémoire pour la conservation du patrimoine doit prendre la décision d’alerter le département en charge des affaires culturelles, ainsi que le wali de la région de Casablanca–Settat et le gouverneur de la province d’El Jadida qui, en tant que représentants de l’État, devraient sans tarder prendre des mesures pour assurer l’avenir de l’ancienne mairie de Mazagan et de son architecture. 

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