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L’Association marocaine des producteurs et producteurs-exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) alerte sur l’importance d’une intervention «urgente» pour assurer, dit-elle, «les quantités suffisantes d’engrais dont le secteur agricole a besoin le long de la campagne agricole, surtout avec l’augmentation considérable du prix des engrais azotés, potassiques et ceux fabriqués localement, notamment ceux destinés aux filières de productions agricoles intensives». Et ce à l’issue de son Conseil national tenu récemment à Aït Amira (Chtouka-Aït Baha). Pour plus d’explications, nous avons contacté le président de l’Association, Lahoucine Adardour, mais il est resté injoignable au moment où nous mettions sous presse. 15 jours plus tôt, le géant norvégien des engrais minéraux Yara International a alerté à son tour sur «un risque sur la sécurité alimentaire mondiale» puisque les engrais azotés qui fertilisent les grandes cultures figurent bien parmi les victimes collatérales de la flambée des cours du gaz. Fabriqués à partir d’ammoniac, qui combine azote de l’air et hydrogène provenant du gaz naturel, ces fertilisants ont vu leur prix s’envoler depuis un an. Il en est ainsi de l’ammonitrate, l’engrais minéral le plus utilisé, dont le prix à la tonne est passé en Europe de 250 euros en novembre 2020 à 750 aujourd’hui. D’après les informations que nous avons pu recueillir de la base de données disponibles sur le site de l’Office des changes, les importations d’engrais azotés, essentiellement de Russie, ont connu un record en termes de quantités en 2020 : 188.106 tonnes, soit une progression de 50,5% dans un contexte de baisse des prix (-14,42%). Les chiffres du premier semestre 2021 montrent, quant à eux, une importation plus faible en volume et à un prix bien plus élevé : +56,50%.
«Les engrais azotés sont entièrement importés, contrairement aux engrais phosphatés qui sont produits localement par le groupe OCP qui en écoule environ 500.000 tonnes par an sur le marché local. Celui-ci reste modeste pour ce type d’engrais, car la culture de l’utilisation des engrais n’est pas suffisamment ancrée chez les agriculteurs marocains. Je note ici que le Maroc exporte près de 12 millions de tonnes d’engrais», explique au «Matin» un ingénieur agronome. À noter que les engrais phosphatés sont subventionnés par l’État. Selon nos informations, les prix de ce type d’engrais ont été maintenus stables sur le marché local. En outre, notons que dans son communiqué diffusé par l’agence MAP, l’association «exige» également la prise de mesures urgentes pour généraliser la récupération de la TVA par tous les producteurs sur tous les intrants et moyens de production agricoles afin d’établir le principe de neutralité de la Taxe sur la valeur ajoutée ou détaxer tous les intrants agricoles à tous les producteurs du fait qu’ils ne sont pas des consommateurs finaux.
