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«L’artiste qui respecte les particularités de son art n’est pas gêné par les restrictions de la pandémie»

Aïcha Lahboussi est connue dans l’univers des arts plastiques avec ses expériences artistiques existentielles et environnementales, qui ont montré qu’avec l’art et la créativité, on peut défier tous les obstacles de la vie. Ce qui a donné lieu à des œuvres singulières qui chantent la vie, l’espoir et la liberté dans l’art qui doit être préservée et respectée par tout artiste. Contre vents et marées, Aïcha Lahboussi continue son aventure avec le cactus. Son ambition et sa volonté lui donnent davantage d’énergie pour aller de l’avant afin de faire découvrir ses œuvres et convaincre du choix qu’elle a fait.

«L’artiste qui respecte les particularités de son art n’est pas gêné  par les restrictions de la pandémie»
Aïcha Lahboussi.

Le Matin : Comment avez-vous vécu les premiers mois de la pandémie de la Covid-19, surtout au moment du confinement sanitaire où tout s’est pratiquement arrêté ?

Aïcha Lahboussi
: C’était un grand choc pour tout le monde, car il a fallu prendre des mesures drastiques pour arrêter la propagation du virus, afin de préserver la santé et la sécurité des personnes. Le confinement sanitaire était donc une décision sage face à cette invasion virale mortelle et le seul moyen de la prévenir. C’est d’ailleurs ce que préconise notre religion dans des cas de pandémie comme la Covid-19. Pendant la période du confinement, j’étais plus libre de poursuivre les études d’enfants. J’avais lâché, par moments, mon travail au début, car j’étais un peu indécise sur le choix de mes sujets. Je consacrais plus de temps à la lecture et l’écriture.

Sachant que l’artiste a besoin de liberté pour créer, comment avez-vous  pu continuer à produire dans ces conditions de restrictions sanitaires ?

En effet, avec la pandémie l’espace de liberté s’est rétréci. Mais il faut dire que l’artiste qui respecte les particularités de son art n’est pas gêné par ces restrictions. Car il reste le fils de son environnement, n’arrête pas de créer, de croire en l’esprit d’innovation et de développement, puis de transmettre ses messages dans le respect de ses principes et de son travail. C’est pour cela que rien n’a changé pour moi du côté créatif. C’est le côté liberté qui a connu des restrictions.

Y a-t-il des leçons que nous pouvons retenir de cette période de pandémie ?

C’est vrai que Dieu seul sait quand cette crise prendra fin. Il faut dired que le monde d’avant Corona n’appréciait pas et ne présentait pas souvent ceux qui le méritaient. Cette période est peut-être une bonne occasion de revoir les choses et de les réorganiser de la meilleure manière, afin de donner à l’éducation et à la santé leur juste place, en général, puis au professeur et au médecin la place qu’ils méritent dans la société. Car s’il n’y avait pas eu le premier, le second serait absent, et s’il n’y avait pas eu ce dernier, le monde serait tombé dans un tourbillon de maladies malignes et d’épidémies mortelles.

Vous qui travaillez avec des matières un peu exceptionnelles, est-ce que cela n’altère en rien la qualité et la considération de votre produit final ?

Il faut dire que les arts sont se sont imbriqués dans la modernité. C’est pourquoi nous devrons faire attention aux classifications anciennes. Donc, si les matériaux utilisés dans l’œuvre d’art sont naturels, c’est alors de la créativité et c’est aussi un art plastique expressif qui ne nécessite qu’un esprit créatif et pensant qui profite  des ressources de la nature comme un capital vert, qui exploite les matières premières disponibles dans le pays. Il sera considéré comme l’une des branches des arts plastiques qui est au service de la scène culturelle et artistique. 


L’aventure de l’artiste avec le cactus

Aïcha Lahbousi est une artiste plasticienne qui, tout en s’exerçant à la peinture, a choisi de se construire une école personnelle en façonnant avec des couleurs et des fils de laine naturels toutes formes de cactus. Avec la laine, elle essaye de travailler sur un art alternatif, durable et respectueux de l’environnement qui tente de recycler et donner aux différentes formes et couleurs du fil de laine une seconde vie. Elle fut fascinée par cette thématique singulière qu’elle a adoptée pendant ses cinq années de maladie, alors qu’elle était alitée et ne pouvait même pas se déplacer. Elle s’est donc lancée dans une aventure de défi et de patience, en troquant le pinceau et la gouache contre d’autres matériaux qui lui ont permis de confectionner tous genres de cactus. Cette plante qui représente pour elle le symbole de la force et de la résistance contre toutes les intempéries et qu’elle aimerait traiter dans un livre, «La vie du cactus». Rappelons que l’artiste Aiïïcha Lahboussi a poursuivi ses études plastiques à l’Institut d’art de Damas, en Syrie. Elle a participé à des expositions d’art et à des festivals artistiques et culturels à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc. Comme elle continue d’organiser et d’encadrer des ateliers de formation en arts plastiques et dans les arts de la laine, notamment au profit des femmes et des enfants.

 

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