Le creusement du déficit commercial s’accélère. À fin juin, il s’établit à 97,44 milliards de DH, en hausse de 13% sur un an. Il avait augmenté de 4,2% à fin avril et de 10,4% à fin mai. Le taux de couverture s’améliore légèrement : 61,1% contre 61% à fin mai, selon les données de l’Office des changes. Fait marquant : les exportations atteignent le plus haut niveau enregistré lors d’un premier semestre, au cours des 5 dernières années : 152,88 milliards de DH, soit 24% de plus sur un an. Cette embellie a profité à la majorité des métiers mondiaux du Maroc, à l’exception de l’aéronautique. Ce secteur peine en effet à se redresser des impacts de la pandémie, et affiche un repli de 2,8% à l’export à 6,68 milliards de DH. L’automobile continue de mener la course, avec un bond de 42,8% sur un an à 42,33 milliards de DH, et pulvérise ainsi son dernier record semestriel d’il y a cinq ans. L’agriculture & agro-alimentaire affiche, de son côté, un chiffre d’affaires à l’international de 35,87 milliards de DH, en progression de 6,5%. Les phosphates & dérivés ferment le trio de tête en valeur avec 31,04 milliards de DH (+23,8%). Dans le même temps, les exportations de textile et cuir s’améliorent de 35,1% sur un an à 16,8 milliards de DH. Elles restent néanmoins en deçà du niveau du 1er semestre 2019, souligne l’Office.
Les ventes à l’étranger de l’électronique & électricité bondissent, elles aussi, de 36,4% à 6,6 milliards de DH. La reprise progressive de l’activité économique se traduit également dans les importations qui augmentent de 19,5% à fin juin, pour atteindre 250,32 milliards de DH. Cette hausse est générale. À commencer par les biens d’équipement, qui pointent en tête des achats à l’international avec 59,69 milliards de DH, soit 11,5% de plus qu’il y a un an. C’est la preuve que les entreprises investissent même si les crédits à l’équipement ne suivent pas vraiment. Selon les données du nouveau tableau de bord «Crédits et dépôts bancaires» de Bank Al-Maghrib, ces crédits ont baissé de 5,4% à fin mai. Les demi-produits, eux, atteignent 55,75 milliards d’achats à l’international, en progression de 23,7% en un an. Autre signe du redémarrage de l’économie : La facture énergétique s’alourdit de plus du cinquième (+21,1%) à 31,77 milliards de DH, mais son niveau reste inférieur à ceux de 2017, 2018 et 2019, note l’Office. Les approvisionnements en gas-oils et fuel-oil sont derrière la hausse de la facture énergétique : leurs quantités et prix ont simultanément augmenté au premier semestre. Quant aux produits finis de consommation, ils enregistrent une augmentation de 35,6% à 58,64 milliards de DH. Enfin, les achats en produits alimentaires se montent à 32,12 milliards de DH, soit 1,9% plus qu’au premier semestre 2020.
---------------------
Les transferts MRE en hausse de 48,1%
La balance des échanges de services est excédentaire au premier semestre. Cependant, l’excédent baisse (-33,1% sur un an à 21,73 milliards de DH). Et pour cause, les exportations ont reculé de 13,8 sur un an à 57,82 milliards de DH alors que les importations ont grimpé de 4,3% (36,08 milliards). Le solde excédentaire est également en chute pour les Voyages, principale composante des échanges de services. La dégringolade est de plus des deux tiers (-69,6%), attribuable, principalement, au recul de plus de moitié (-58,1%) des recettes voyages qui s’établissent à 8,82 milliards de DH. Évidemment, les dépenses voyages reculent elles aussi, mais à un rythme inférieur (-25,6%) pour ne représenter que 4,1 milliards de DH. De leur côté, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ressortent à 44,19 milliards, en hausse de 48,1%. Concernant les Investissements directs étrangers (IDE), le flux affiche une croissance de 5,4% à 9,61 milliards de DH, en raison de la hausse de 13,7% des recettes à 15,56 milliards de DH. Les dépenses, elles, atteignent 5,94 milliards, en progression de 30,3%. De leur côté, les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) atteignent leur plus haut niveau depuis 5 ans, avec 10,62 milliards de DH. Ce niveau reste cependant inférieur à celui des sorties réalisées (8,58 milliards). Résultat : le flux net des IDME baisse de 17% sur un an.