L’engagement civique, une pépinière pour l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes

Quelle est la perception des jeunes du Maroc 2035 (référence au nouveau modèle de développement) ? Les résultats de ce sondage ont été livrés lors d’un webinaire organisé, fin de semaine dernière, par The Policy Center For The New South, sur le thème «Les jeunes, moteur du changement vers un développement durable». Et ils révèlent que 92% des répondants sont pessimistes. La rencontre virtuelle a permis de dresser un bilan de l’implication civique des jeunes. «Tout est question de prise de conscience du rôle de chacun de nous en tant que citoyen», explique d’emblée Asmaa El Hajji, co-fonddatrice Moroccan Leadership Institute. «Il faut être à la disposition de la société, prendre part et mettre en communauté son savoir-faire et ses connaissances. Cela me semble évident que tout jeune qui se respecte doit réserver un peu de son temps mensuellement ou annuellement à la société et la communauté et avoir des valeurs d’altruisme, de participation au développement du pays et de service à la société», partage l’intervenante, notant au passage le désintérêt dont témoignent les jeunes pour la politique.

Seul 1% des jeunes prend part à des activités politiques. «L’engagement civique est la première pépinière où l’on apprend aux jeunes l’esprit de l’entrepreneuriat», estime Idriss El Fateh Hadef, président de l’association Passagers. Pour cet intervenant, boycotter la politique est en soi un acte politique. La communication digitale a donné un certain élan à la participation des jeunes à la vie politique. Une confiance intergénérationnelle doit s’installer pour éviter le perpétuel clash.

Par ailleurs, 2,7 millions de jeunes sont en dehors des circuits officiels de la roue du développement. «Ces jeunes ont besoin d’encadrement et d’aide, car l’information n’arrive pas à certaines zones enclavées du Royaume», explique Touria Benlafqih, co-fondatrice Empeople. C’est ainsi que dans le domaine de l’entrepreneuriat, beaucoup de jeunes ne connaissent pas les opportunités créées par le gouvernement, ni les différentes formes de financement possibles : prêts d’honneur, subvention...