Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Comment l’État veut faire de l’efficacité énergétique un tremplin vers la croissance verte

Le Maroc ambitionne de réaliser une économie d’énergie de près de 20% à l’horizon 2030. Afin d’atteindre cet objectif, une stratégie d’efficacité énergétique est mise sur les rails. Bâtiment, industrie, transports, administration… la feuille de route déploie tout un arsenal de mesures afin de réduire la facture énergétique de ces secteurs énergivores et enclencher une phase de croissance verte.

Comment l’État veut faire de l’efficacité énergétique un tremplin vers la croissance verte

Le Maroc place l’efficacité énergétique au centre de sa politique énergétique. Dans sa feuille de route dédiée, le Royaume entend réaliser une économie d’énergie d’environ 20% à l’horizon 2030 à travers une meilleure utilisation de l’énergie dans tous les domaines d’activité économique et sociale. À commencer par le transport, premier consommateur d’énergie avec près de 38% de la consommation nationale en énergie finale. Il contribue également à plus de 23% des émissions de gaz à effet de serre. Ce secteur dépend quasi exclusivement des produits pétroliers, qui sont importés intégralement et qui pèsent lourdement sur notre balance commerciale. Pour réduire la facture énergétique dans ce secteur, plusieurs mesures sont mises en œuvre. Il s’agit notamment des programmes de mise à la casse pour les vieux camions et taxis, les visites techniques annuelles obligatoires pour véhicules, la promotion des déplacements collectifs (tramway, bus, etc.). Dans son programme d’efficacité énergétique dans le transport, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) met en place un ensemble de mesures et programmes visant à inclure l’obligation de soumettre les flottes du transport énergivores à un audit énergétique et promouvoir l’écoconduite pour les chauffeurs professionnels et aussi pour toutes les catégories de conducteurs, lors de la formation initiale pour le permis de conduire. L’Agence propose également des normes de performances énergétiques des cyclomoteurs et triporteurs et des pneus. Le bâtiment est l’autre grand secteur énergivore au Maroc. Il représente 33% de la consommation énergétique finale et enregistre une forte croissance de la consommation annuelle.

L’intégration des techniques de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans le secteur de la construction figure parmi les leviers qui permettront de relever les défis énergétiques du Royaume et d’atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique. Un règlement général de construction fixant les règles de performance énergétique des constructions a été ainsi adopté. Il définit des exigences en matière de performance énergétique afin de réduire la consommation et améliorer le confort thermique dans les nouveaux bâtiments. En plus de ce règlement, un guide sur les chauffe-eau solaires a été mis en place. Ce dernier détaille les techniques d’installation de ces appareils. L’objectif étant d’encourager les foyers à recourir à ce genre d’installations et partant économiser de l’énergie. L’industrie figure également en bonne place dans la stratégie nationale d’efficacité énergétique. Elle représente en effet plus de 22% de la consommation énergétique totale et la réduction de la consommation énergétique nationale est estimée à 17% dans le secteur à l’horizon 2030. Les combustibles et produits pétroliers représentent près de 70% de la consommation finale de ce secteur. L’agroalimentaire ferme le trio de tête des activités consommatrices d’énergie. Les autres principaux secteurs consommateurs d’énergie et dont le potentiel d’économie reste important pour la compétitivité industrielle nationale sont principalement le textile, le secteur minier et la transformation des métaux.

------------------

États généraux

Pour rappel, l’Agence marocaine d’efficacité énergétique a lancé au début de l’année 2013 les états généraux de l’efficacité énergétique, un débat national «participatif, inclusif et transparent qui aura abouti à l’élaboration d’une vision nationale d’efficacité énergétique à l’horizon 2030, et les plans d’action associés à court, moyen et long termes. Le pourcentage d’économie d’énergie potentiel dans la grande majorité des entreprises industrielles peut aller de 10 à 48%. Ce qui justifie l’adoption des mesures, non seulement en raison de leur impact économique, mais également en raison de la réduction des émissions de gaz à effet de serre», souligne l’AMEE. L’audit énergétique obligatoire, publié au B.O. le 2 mai 2019, s’applique ainsi aux entités dont la consommation finale totale d’énergie exprimée en tonne équivalent pétrole (tep) est supérieure à 1.500 tep/an pour les entreprises et les établissements relevant du secteur de l’industrie y compris les entreprises et les établissements de production d’énergie. Elle est de 500 tep/an pour le secteur tertiaire (les secteurs du tourisme, de la santé, de l’éducation, de l’enseignement, du commerce et des services), les entreprises et les établissements de transport et de distribution d’énergie et pour les personnes physiques. Selon les articles de ce décret, les entreprises industrielles dont la consommation énergétique finale totale dépasse les 1.500 tep sont tenues de déclarer leur consommation à l’AMEE et d’établir donc un audit énergétique. 

-------------------

L’exemplarité de l’Administration

La Stratégie nationale de développement durable (SNDD) adoptée en juin 2017 a introduit comme premier axe stratégique «faire de l’exemplarité de l’administration un levier pour la mise en œuvre du développement durable». Ainsi, un modèle de l’administration exemplaire a été développé et les principales composantes sont le pacte de l’exemplarité de l’administration en développement durable et les Plans ministériels pour l’exemplarité de l’administration (PMEA). Il s’agit ainsi de la planification opérationnelle de chaque département ministériel pour l’atteinte des objectifs du Pacte de l’exemplarité de l’Administration (PEA). Depuis, l’AMEE multiplie les partenariats. Le dernier en date a été scellé avec la Douane.

Lisez nos e-Papers