L’exposition «Outsiders/Insiders ?» prolongée

L’exposition collective «Outsiders/Insiders ?» qui a investi le Musée d’art contemporain africain Al Maaden (Macaal) de Marrakech depuis le mois de mars dernier est prolongée jusqu’au 14 novembre 2021. Le public a donc une nouvelle opportunité pour admirer plus de 100 œuvres de 23 artistes d’Essaouira issues des collections de la «Fondation Alliances» et de la «Fundación Yannick y Ben Jakober». Selon ses initiateurs, cette exposition tente de révéler comment une petite ville portuaire, exposée à une multitude d’influences, est devenue un terreau fertile pour une scène créative singulière. «Les artistes souiris sont inclassables et hétéroclites. Sans formation académique, natifs d’un territoire n’ayant jamais été influencé par les écoles des beaux-arts, ils puisent leur inspiration dans les références multiples que concentre la ville. Ces créateurs autodidactes ont ainsi réussi à générer une iconographie et une plasticité singulières. Leur peinture est tout à la fois instinctive et réfléchie, simple et riche, mystérieuse et éloquente», indique le Macaal.
Parmi les artistes exposés, il y a Mohamed Tabal qui conte dans ses tableaux les scènes des nuits rituelles gnaoua, mais aussi la vie quotidienne dans toute sa richesse et sa diversité.
On trouve également un Regragui Bouslaï inspiré par la tradition orale, les fêtes religieuses, les rites de passage, mais aussi par la belle plaine atlantique où il vit. Dans les peintures de ce conteur visuel poétique s’imbrique une multitude d’animaux fantasmagoriques.
Dans «Outsiders/Insiders ?» on découvre le génie de Saïd Ouarzaz, un peintre autodidacte qui a créé, à partir de représentations ancestrales, quasi animistes, un univers unique. On entre dans l’univers de Ali Maïmoun, Abdelghani Ben Ali et bien d’autres noms d’une communauté artistique d’Essaouira singulière. Ces peintres individués échappent aux codes des circuits habituels de l’art. Ils ont en commun un attachement à la couleur, aux figures superposées et à l’art aborigène. Leurs créations reflètent un brassage des cultures arabe, berbère et africaine.
Selon le Macaal, les œuvres des artistes souiris ont en commun la fluidité de la courbe, la profusion des formes et la richesse des couleurs. Les mouvements ondulatoires répétés inspirés conjointement de l’eau, du souffle, de la musique et de la transe font apparaître pêle-mêle formes anthropomorphes, créatures oniriques et symboles protecteurs. Leurs peintures ouvrent la porte à un monde mystérieux, mystique, d’une grande complexité.