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Les libraires incapables de supporter seuls les répercussions économiques, selon l’AMAL

Le report de la rentrée scolaire a eu un impact certain sur les libraires qui ont vu leur activité stoppée nette dans une période où le secteur avait l’habitude de faire les plus hauts chiffres. Face à cette situation, Mohamed Barni, président de l’Association marocaine des libraires (AMAL) ne mâche pas ses mots et soulève des problèmes relatifs à la gestion du stock, notamment les anciens manuels scolaires invendus qui subissent une refonte globale ou partielle suite aux changements des programmes scolaires. Il pointe ainsi du doigt la concurrence déloyale.

Les libraires incapables de supporter seuls les répercussions économiques, selon l’AMAL

Le report de la rentrée scolaire, prévue initialement pour le 10 septembre, au 1er octobre n’est pas sans conséquence sur l’activité des libraires. Pour Mohamed Barni, président de l’Association marocaine des libraires (AMAL), contacté par «Le Matin», la décision du ministère de l’Éducation nationale a chamboulé tous un secteur. «Depuis le mois de juillet, nous avons entamé nos préparatifs pour participer, de notre côté, à la réussite de la rentrée scolaire et apporter notre pierre à l’édifice, mais à notre grande surprise, le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a décidé la prolongation du délai de réouverture des écoles. Une décision qui a bouleversé le déroulement normal de notre activité, alors que nous étions prêts à servir nos clients». 

Le président de l’AMAL rappelle que les libraires sont tenus de remplir les engagements pris pendant ce mois de septembre, et ce dans le cadre de leurs préparatifs à répondre à la demande des consommateurs en manuels scolaires. Tout cela pour dire que le décalage de la rentrée des classes a eu surtout un impact économique sur l’activité, faisant allusion à la situation financière marquée par des charges importantes et des dettes accumulées depuis l’avènement du confinement, poussant un nombre non négligeable de librairies de mettre la clé sous le paillasson». 
Mohamed Barni a également mis l’accent, dans sa déclaration, sur un autre point : le changement ou la révision de certains contenus des livres et manuels qui a concerné plusieurs niveaux scolaires, notamment les première, troisième et cinquième année du primaire, et ce pour la deuxième année consécutive.  Une refonte qui ne semble pas plaire aux libraires. Ces derniers crient haut et fort qu’ils sont incapables de supporter seuls les pertes et les dégâts économiques considérables causés par les transformations subies à chaque fois. «Nombreux sont les libraires qui se plaignent du fait de stoker des livres scolaires invendus et invendables».

À ce propos, M. Barni appelle tous les acteurs concernés à trouver une solution à cette problématique en lien avec le stock d’invendus dont l’impact pèse lourd sur la survie de certains libraires menacés de fermer boutique. Par conséquent, toujours, selon notre source, il n’est plus question que les libraires endossent seuls les pertes occasionnées par les changements opérés. «Toutes les parties prenantes – libraires, éditeurs, ministère de tutelle – doivent assumer la responsabilité. Celle-ci doit être largement partagée».  Le président de l’AMAL rappelle à cette occasion le rôle indispensable que jouent ces professionnels du livre dans la dynamique de la réussite scolaire. 
Outre la question épineuse des invendus, les libraires pointent du doigt certaines pratiques qu’ils jugent «absurdes». Il s’agit des comportements de certaines écoles privées qui continuent de vendre les manuels scolaires, chose qui n’est pas de leur ressort. C’est pourquoi le porte-parole des libraires renouvelle son appel urgent au ministère de tutelle pour intervenir afin de mettre fin cette pratique qui pour lui n’a aucun sens et porte préjudice à la profession qu’il défend. 

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