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Les Lions de l’Atlas ont vécu une journée en enfer dimanche à Conakry

Alors qu’elle devait disputer lundi un match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022, la sélection nationale s’est retrouvée en plein milieu d’un putsch militaire. Pendant plusieurs heures, les Lions de l’Atlas étaient dans le flou total, avant de pouvoir prendre un vol spécial pour rentrer dans la soirée.

Les Lions de l’Atlas ont vécu une journée  en enfer dimanche à Conakry
Le départ de la délégation marocaine depuis l’hôtel a eu lieu aux alentours de 20 heures.Ph. DR

Personne ne pouvait prédire les événements qui se sont déroulés dimanche à Conakry. Arrivée vendredi soir dans la capitale guinéenne, la délégation de l’équipe nationale a effectué son premier entraînement samedi. Le lendemain, au lieu des sonneries de réveil, ce sont plutôt les échanges de tirs qui se sont fait entendre. Car dans les quartiers de Conakry, et plus spécialement à Kaloum, un autre match se déroulait avec comme enjeu l’avenir de tout un pays. Tout de suite, les responsables de la FRMF et du ministère des Affaires étrangères ont fait passer la consigne : ne quitter l’hôtel sous aucun prétexte. La sécurité a été renforcée dans et aux alentours du lieu d’hébergement de la délégation de l’équipe nationale.

Dimanche à Conakry, c’est jour de coup d’État
Tout au long de la journée, le contact était permanent entre les membres de la délégation marocaine et les responsables de la FRMF. Dehors, la situation ne s’améliorait guère. Les quelques vidéos, qui ont filtré sur les réseaux sociaux, documentaient les échanges de tir, parfois soutenus. En début d’après-midi, l’ascenseur émotionnel s’est mis en marche. À Kaloum, les putschistes ont mis la main sur le Président Alpha Condé et ont publié une vidéo où le colonel Mamady Doumbouya annonçait la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Un discours qui a provoqué beaucoup de confusion. Les téléphones ne sont plus joignables pour plusieurs minutes. Les interventions se multiplient et donnent lieu finalement à une solution. Une escorte conduira la délégation marocaine depuis son lieu de résidence à l’aéroport de Conakry, où l’attend un avion spécial de Royal Air Maroc pour rentrer au Royaume. Grâce aux efforts conjugués, l’avion a quitté la capitale guinéenne aux alentours de 21 heures (heure locale). L’arrivée à Rabat met fin à une journée infernale, où l’inquiétude et l’incertitude ont régné.  

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Déclaration

Adile El Alaoui, journaliste à la Radio nationale marocaine : «On se préparait au pire, on a même manqué de nourriture»
«Notre hôtel se trouvait à Kaloum, là même où se trouve le Palais présidentiel. Du coup, nous avons été réveillés dimanche par les échanges de tirs. Nous ne savions même pas ce qu’il se passait. Heureusement, les membres de la délégation de l’équipe nationale nous tenaient au courant de ce qu’il se passait. Mais au fil des heures, l’inquiétude commençait à prendre place. Surtout quand les coups de feu ont diminué vers la mi-journée. Nous étions également en contact permanent avec des employés de l’ambassade. Nous avions quelques vivres, mais on se préparait au pire parce qu’on ne savait pas combien de temps la crise allait durer. On a même commencé à rationner l’eau. Vers 17 heures, une voiture est venue nous chercher et nous sommes montés à cinq dedans avec tous nos bagages. J’ai poussé un ouf de soulagement une fois arrivé à l’hôtel de l’équipe nationale. C’est une expérience que je n’oublierai jamais.»

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