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L’UE place ses exportations de vaccins anti-Covid sous haute surveillance

L’UE a décidé de placer sous haute surveillance les exportations de vaccins anti-Covid produits sur son sol, afin d’empêcher la fuite vers d’autres pays, en particulier le Royaume-Uni, des doses nécessaires aux Européens confrontés à la 3e vague de la pandémie.

L’UE place ses exportations de vaccins anti-Covid sous haute surveillance
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déjà menacé de bloquer les exportations du laboratoire AstraZeneca si l’UE ne recevait pas d’abord les approvisionnements promis. Ph. DR

L’exécutif européen entend durcir les conditions d’exportation vers les pays qui produisent eux-mêmes des vaccins anti-Covid sans en envoyer en retour vers l’UE. Le projet de modification du règlement, consulté par l’AFP, constate que certains pays tiers bloquent les exportations de doses vers l’UE «soit par la loi, soit par des arrangements contractuels ou autres, conclus avec des fabricants de vaccins». Un objectif de «réciprocité» que Bruxelles entend opposer à Londres. L’UE a exporté quelque 10 millions de doses, tous vaccins confondus, vers le Royaume-Uni entre le 1er février et la mi-mars, mais à l’inverse, elle n’a reçu aucune dose produite sur le sol britannique alors que le contrat signé par AstraZeneca prévoyait la livraison de doses produites dans deux usines au Royaume-Uni. D’intenses discussions sont en cours entre Bruxelles et Londres pour trouver un compromis, notamment sur les débouchés d’une usine produisant le vaccin AstraZeneca aux Pays-Bas, et sur le point d’être homologuée par le régulateur européen pour pouvoir approvisionner l’UE. De même, l’UE continue d’envoyer des doses vers des pays ne produisant pas de vaccins, mais dont les populations sont déjà largement vaccinées ou bénéficient d’une meilleure situation épidémiologique, observe la Commission.

Dans ce cas, «les États membres devront donc refuser les exportations en conséquence», selon le règlement révisé. Et alors que le mécanisme de contrôle prévoyait jusqu’alors des exceptions pour des dizaines de destinations (pays à bas revenus, certains États voisins de l’UE), toutes ces exemptions sont suspendues, en dehors d’une poignée de micro-États comme Saint-Marin, Andorre et les Îles Féroé. Le dispositif révisé impose un examen de la quasi-totalité des exportations, pour éviter qu’une entreprise «contourne» une interdiction, en faisant transiter par un autre pays les doses bloquées par l’UE, a précisé une source européenne. De quoi renforcer la pression sur AstraZeneca : la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait menacé samedi de bloquer les exportations du laboratoire suédo-britannique si l’UE ne recevait pas d’abord les approvisionnements promis. AstraZeneca prévoit de livrer au deuxième trimestre 70 millions de doses aux Européens, contre 180 millions prévues dans le contrat signé avec l’UE, après n’avoir assuré qu’un tiers des livraisons promises au premier trimestre. Or la presse italienne rapportait mardi la découverte récente d’un stock de 29 millions de doses d’AstraZeneca sur un site de finition en Italie, de quoi alimenter la défiance des Européens. Le durcissement du contrôle des exportations divise les Vingt-Sept. 

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