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L’Unesco dévoile les noms des lauréates de la 23e édition

Cinq chercheuses en mathématiques, astrophysique, chimie et informatique ont été distinguées par le Prix l’Oréal-Unesco pour les femmes et la science.

L’Unesco dévoile les noms des lauréates de la 23e édition

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et la Fondation l’Oréal ont dévoilé, jeudi dernier à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, les noms des lauréates du 23e Prix l’Oréal-Unesco pour les femmes et la science. Il s’agit de cinq chercheuses dans les domaines de l’astrophysique, des mathématiques, de la chimie et de l’informatique, qui recevront 100.000 euros chacune.
Ainsi pour la région de l’Afrique et États arabes, c’est la professeure en chimie Catherine Ngila qui a été récompensée pour l’introduction et le développement de méthodes d’analyse fondées sur les nanotechnologies pour la surveillance des polluants de l’eau et leur application dans les pays fortement touchés par la pollution. Directrice exécutive par intérim de l’Académie africaine des Sciences, ancienne vice-chancelière adjointe chargée des affaires académiques et étudiantes (DVC-AA) à l’Université de Riara (Kenya) et professeure invitée de Chimie appliquée à l’Université de Johannesburg (Afrique du Sud), Pr Ngila a réalisé un travail innovant et d’une importance vitale pour le développement de la gestion durable des ressources en eau respectueuse de l’environnement.
Dans la région Asie et Pacifique, la professeure en chimie Kyoko Nozaki, professeure au département d’ingénierie de l’Université de Tokyo (Japon), s’est distinguée pour ses contributions pionnières, créatives et porteuses d’innovations industrielles dans le domaine de la chimie synthétique. Ses travaux ont conduit à de nouveaux procédés de production très performants et respectueux de l’environnement pour fabriquer des molécules utiles à la médecine et à l’agriculture durable.
En Amérique du Nord, c’est la professeure Shafi Goldwasser qui s’est distinguée dans le domaine des sciences informatiques. Elle est directrice du Simons Institute for the Theory of Computing, professeure de génie électrique et de sciences informatiques à l’Université de Californie à Berkeley, professeure RSA Security inc. en Génie électrique et Sciences informatiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) et professeure en sciences informatiques et mathématiques appliquées à l’Institut Weizmann (Israël). Elle a été récompensée pour son travail pionnier et fondamental en informatique et cryptographie, essentiel pour la sécurité des systèmes de communications sur internet ainsi que pour le calcul partagé sur des données privées. Ses recherches ont un impact considérable sur notre compréhension de nombreuses catégories de problèmes pour lesquels les ordinateurs ne peuvent pas donner des solutions effectives, même approximatives.
En Europe, c’est la professeure Françoise Combes en Astrophysique. Professeure au Collège de France, Chaire Galaxies et Cosmologie depuis 2014 et Astrophysicienne à l’Observatoire de Paris – PSL (France). Récompensée pour sa remarquable contribution en astrophysique, de la découverte de molécules dans l’espace intersidéral aux simulations de la formation des galaxies par superordinateur. Son travail a été essentiel dans la compréhension de la naissance et de l’évolution des étoiles et des galaxies, y compris le rôle joué par les trous noirs supermassifs dans les centres galactiques.
Enfin dans la région de l’Amérique latine et Caraïbes, c’est la professeure Alicia Dickenstein – Mathématiques, professeure à l’Université de Buenos Aires (Argentine), qui s’est distinguée grâce à ses travaux exceptionnels à la pointe de l’innovation mathématique, exploitant la géométrie algébrique dans le domaine de la biologie moléculaire. Ses recherches permettent de comprendre les structures et les comportements précis des molécules et des cellules, y compris à une échelle microscopique. Opérant à la frontière entre les mathématiques pures et appliquées, elle a forgé des liens importants avec la physique et la chimie et permis aux biologistes d’acquérir une compréhension structurelle approfondie des réactions biochimiques et des réseaux enzymatiques.

 Les femmes scientifiques, toujours minoritaires
Rappelons que le programme L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science a pour ambition d’accélérer les carrières des femmes scientifiques et de lutter contre les obstacles qu’elles rencontrent, afin qu’elles puissent contribuer elles aussi à la résolution des grands défis de notre temps. En 23 ans, le programme a soutenu plus de 3.600 chercheuses originaires de 117 pays. Il vise aussi à inspirer les jeunes femmes pour les encourager à s’engager dans des cursus scientifiques.
En parallèle avec la cérémonie de remise des prix, l’Unesco a publié une étude mondiale sur l’égalité des genres dans la recherche scientifique. Intitulée «Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive», cette étude montre qu’un chercheur sur trois est désormais une femme mais que malgré cette évolution, les femmes restent très minoritaires dans les mathématiques, les sciences informatiques, l’ingénierie et l’intelligence artificielle.
Chaque année, les femmes signent autant d’articles que les hommes mais leurs chances de figurer dans des revues prestigieuses sont moindres. Alors qu’elles représentent 33% des chercheurs, seules 12% d’entre elles, en moyenne, sont membres d’académies nationales de science à travers le monde, relève l’étude.
«Il ne suffit pas d’attirer les femmes vers une discipline scientifique ou technologique. Il faut savoir les retenir, en veillant à ce que leur carrière ne soit pas parsemée d’obstacles et que leur travail soit reconnu et soutenu par la communauté scientifique internationale», estime Shamila Nair-Bedouelle, sous-directrice générale pour les sciences exactes et naturelles de l’Unesco.
Pour Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal, «l’invisibilisation des femmes en science est encore trop importante. Aujourd’hui, moins de 4% des prix Nobel scientifiques ont été décernés à des femmes et le plafond de verre persiste bel et bien dans la recherche». «Avec une science si genrée, nous ne serons pas capables de répondre aux enjeux d’une société inclusive et d’affronter les défis scientifiques auxquels le monde fait face», a-t-elle affirmé. 


Journée internationale des femmes et des filles de science

Le monde entier a célébré, le 11 février, la Journée internationale des femmes et des filles de science. Depuis sa proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies le 22 décembre 2015, cette journée vise à sensibiliser le public à cette question, en célébrant l’excellence des femmes dans les sciences et en rappelant à la communauté internationale que la science et l’égalité des genres doivent aller de pair afin de relever les grands défis mondiaux et atteindre tous les objectifs et cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Afin de rendre hommage à toutes les femmes qui se sont investies dans la crise sanitaire, l’Organisation des Nations unies a choisi de célébrer cette journée sur le thème : «Les femmes scientifiques à la pointe de la lutte contre la Covid-19». «La pandémie Covid-19 a démontré le rôle critique des femmes chercheuses à différentes étapes de la lutte contre la maladie, de l’avancement des connaissances sur le virus au développement de techniques de test et enfin du vaccin», a souligné l’ONU à l’occasion de cette journée. «Dans le même temps, la pandémie a également eu des conséquences négatives importantes sur les femmes scientifiques, en affectant particulièrement celles en début de carrière, ce qui a contribué à augmenter l’écart entre les sexes déjà existant dans les sciences et à révéler encore davantage les disparités entre les hommes et les femmes dans le système scientifique. Il faut corriger ces disparités par de nouvelles politiques, des initiatives ou des mécanismes visant à soutenir les femmes et les filles de science», a appelé l’Organisation.

 

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