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L’Union européenne veut réduire sa dépendance industrielle

La Commission a constaté que sur 5.200 produits importés dans l’Union européenne, il y en avait 137 pour lesquels l’UE était dépendante, dont la moitié viennent de Chine. Ces 137 produits représentent 6% de la valeur du total des produits importés en Europe.

L’Union européenne veut réduire sa dépendance industrielle

Après la crise de la Covid, la stratégie industrielle de la Commission européenne qui vient d’être remise à jour a été présentée le 5 mai, dans l’espoir d’aider l’Europe à réduire sa dépendance, en particulier vis-à-vis de la Chine, mais aussi du Vietnam, du Brésil ou des États-Unis. Puces électroniques, principes actifs de médicaments, hydrogène, terres rares pour les éoliennes, lithium pour les batteries, protéines pour l’alimentation du bétail, technologies en «nuage» : la Commission a constaté que sur 5.200 produits importés dans l’Union européenne (UE), il y en avait 137 pour lesquels l’UE était fortement dépendante, dont la moitié viennent de Chine. Ces 137 produits représentent 6% de la valeur du total des produits importés en Europe. Ils se trouvent surtout dans les secteurs liés à l’énergie, aux matières premières ou dans la santé/chimie, avec les substances actives pharmaceutiques.

Dans le secteur crucial des semi-conducteurs (microélectronique), dont la production européenne est tombée aux alentours de 10% contre 40% il y a 20 ans, la Commission aimerait que l’Europe puisse rouvrir des usines. «Les États-Unis et nous sommes exactement pareils, on ne produit que 10% des semi-conducteurs sur nos territoires, on a décidé de passer à 20% dans les 10 ans qui viennent», a déclaré récemment le commissaire européen Thierry Breton. Soit un doublement de la capacité de production du continent d’ici 2030. Pour y parvenir, la Commission a annoncé une «alliance» européenne réunissant tous les acteurs de la chaîne des semi-conducteurs, recherche privée et publique et industriels, en vue de mettre en place un nouveau PIIEC (projet important d’intérêt européen commun). Cet outil, déjà mis en place sur les batteries (2,9 milliards d’euros d’ici 2028) et dans le domaine de l’hydrogène, autorise sous certaines conditions des États membres alliés entre eux sur des projets transfrontières à contourner les règles de concurrence en permettant de subventionner des projets d’industrialisation dans des secteurs stratégiques. Selon le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, l’UE a été «trop naïve» dans son approche de certains secteurs critiques comme les puces électroniques, essentiellement produites en Asie. En conséquence, d’autres alliances stratégiques sont à l’étude, dans le domaine des lanceurs spatiaux, l’aviation à émissions nulles, ou les données du «cloud», en essayant d’encourager les technologies de rupture au passage. 

 

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