La démarche de l’artiste autodidacte Mohamed Anzaoui est une recherche scientifique continue autour de notre existence qu’il essaye de décortiquer et d’y répondre en utilisant de la matière. Ses dernières créations en disent assez long sur le monde de rêve dans lequel il baigne. «Nous n’avons plus d’autres choix que de pénétrer dans ses abymes ancestraux où tout se confond : personnages, étoiles dans la clarté de la nuit. Toute cette symbiose nous rappelle un certain big bang et notre dimension atomique devant toute la grandeur de l’univers», souligne Chokri Bentaouit, gérant de la galerie Dar D’Art.
Et d’ajouter que la vocation artistique d’Anzaoui doit sans nul doute beaucoup au Moussem d’Asilah, animé pendant de nombreuses années par des peintres de talent. Il y a quelques années, Tahar avait dit qu’Anzaoui fait une peinture manuelle, à l’écart d’un travail intellectuel, disons abstrait. «Il y a là quelque chose d’humain, une humanité modeste, simple et riche en émotion». Effectivement, ses toiles, qui déroulent tout en douceur, déploient un univers onirique, presque aérien, faisant pénétrer le spectateur dans les brumes d’un songe aux lignes graciles et aux teintes feutrées. Des corps s’esquissent, des paysages se déroulent, des mondes de faune et de flore éclosent dans la toile, parmi les voiles des couleurs et les grains des pigments.
Rappelons que Mohamed Anzaoui a rejoint très jeune les ateliers de peinture du Moussem culturel d’Asilah. Mais, c’est au début des années 1990 qu’il a commencé à exposer d’abord à Asilah, ensuite un peu partout au Maroc, puis en Europe, notamment en Espagne et aux Pays-Bas. En 2000, il crée à Asilah avec Mouad Yebari et Souhaïl Benazzouz un espace qu’ils ont nommé L’Atelier, qui est un lieu d’expositions, d’expériences et de convivialité. Mohamed Anzaoui a, aussi, bénéficié en 2001 d’un séjour à la Cité internationale des arts à Paris, qui a énormément marqué sa vie professionnelle.
