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L’USFP endosse déjà son rôle de parti de l’opposition en attaquant la nouvelle majorité

C’est un fait, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) endosse déjà son rôle de parti de l’opposition. Suite à une réunion d’urgence de son bureau politique, l’USFP a officialisé cette position qu’il a expliquée plus amplement lors d’une conférence presse tenue hier. En tous cas, le parti de la rose commence déjà à décocher ses flèches contre de la majorité gouvernementale annoncée hier.

L’USFP endosse déjà son rôle de parti de l’opposition en attaquant  la nouvelle majorité

«L’USFP a été la première composante du champ politique à être étonnée par la composition tripartite de la majorité. C’est une coalition qui cherche à mettre fin à l’action des autres formations politiques». C’est ce qu’a déclaré, mercredi, le premier secrétaire général de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachgar. Lors d’une conférence de presse organisée au moment même où les chefs des trois formations, Rassemblement national des indépendants (RNI), Parti authenticité et modernité (PAM) et Parti de l’Istiqlal (PI), annonçaient les couleurs de la majorité gouvernementale, l’USFP confirmait la décision prise la veille par son bureau politique et officialisée à travers un communiqué actant le passage du parti à l’opposition. 

Mais sans trop tarder, la direction de l’USFP a entamé son action dans l’opposition de manière tonitrurante. Elle a qualifié ainsi la coalition tripartite de «monstre» en ciblant plus particulièrement le PAM. «Monstre, parce que la nouvelle majorité a imposé son diktat concernant la formation des conseils des communes et des régions en allant à l’encontre de la volonté des citoyens qui ont placé en tête des élections dans différentes localités certaines formations politiques et non pas ces trois partis», martelait Driss Lachgar en s’attaquant à la nouvelle majorité. Pour l’USFP, la pratique démocratique veut que le parti classé en deuxième position lors des élections législatives passe à l’opposition, en visant le PAM. «Ceci retire à la politique tout sens. Ce même parti qui accusait le RNI d’être le plus grand paradoxe, il le rejoint dans la majorité. Le PAM incarne donc la plus grande contradiction sur la scène politique, c’est un parti caméléon qui n’a aucune assise idéologique», a déclaré Driss Lachgar. 

Décisément donc, l’USFP entend jouer pleinement les trouble-fête. Les déclarations de Driss Lachgar le confirment. Mais  des questions se posent sur la place et le rôle que pourra jouer le parti sur la scène politique depuis cette nouvelle position. Le professeur de sciences politiques à l’Université Mohammed V Rabat, El Ouardi El Abass, rappelle dans ce cadre que la Constitution de 2011 a donné «de grandes prérogatives à l’opposition qui doit jouer un rôle de contrôle, d’accompagnement et de redressement vis-à-vis des programmes qui seront menés par le prochain gouvernement», explique-t-il. Ainsi, pour lui, l’USFP s’est casé dans l’opposition suite à un choix du parlement du parti et de sa direction. «Aziz Akhannouch, le président du RNI, avait déclaré à l’issue de sa nomination par S.M. le Roi qu’il allait constituer sa majorité avec les formations avec lesquelles il partage les mêmes principes et les mêmes directives, à la lumière des programmes qui ont déjà été déclarés au moment de la campagne électorale. Donc le choix de passer à l’opposition est un bon choix pour l’USFP, parce que c’est un parti qui a beaucoup travaillé à partir de cette position. Il va pouvoir donner de la valeur ajoutée et accompagner les autres formations également installées sur le banc de l’opposition», estime-t-il. 

Mais est-ce que l’USFP va pouvoir fédérer les autres formations qui n’ont pas rejoint la majorité constituée ? En réponse à cette question, El Ouardi El Abass considère que c’est un exercice à mener tout au long de ce mandat, notamment à travers la constitution d’un ensemble de rapprochements, à l’instar de ce qui est déjà déclaré entre l’Union constitutionnelle (UC) et le Mouvement démocratique et social (MDS). En effet, on peut s’attendre à des rapprochements dans les prochains jours entre l’USFP et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) ainsi que le Mouvement populaire (MP). Ce rapprochement sera déterminant pour permettre aux composantes de la nouvelle opposition de pouvoir décrocher le perchoir de la Chambre des conseillers qui a été présidé depuis 2011 par un candidat des formations de l’opposition. 
Parallèlement à son nouveau positionnement, l’USFP annonce le lancement des préparatifs pour la réorganisation et le renouvellement de ses instances à l’occasion d’un prochain congrès. Le premier secrétaire général, Driss Lachgar, rassure dans le même esprit de fédération des troupes, quant à sa volonté de ne pas se présenter pour un troisième mandat, et ce dans le respect des statuts du parti. 

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