Le Maroc est un partenaire d’affaires solide en Afrique. Ses investissements directs sur le continent affichent un taux d’accroissement annuel moyen de 8,3% entre 2009 et 2019. Durant cette période, ils se sont élevés à plus de 41,52 milliards de DH, soit environ 4,5 milliards de dollars. À lui seul, le secteur bancaire a consenti plus de 18,73 milliards de DH sur la décennie, soit environ 2 milliards de dollars. Ces investissements ont atteint leur pic en 2017, avec une valeur de 8,8 milliards de DH (dopés par l’installation du groupe Attijariwafa bank en Égypte, Ndlr).
C’est ce qui ressort de la dernière édition d’«Al Maliya» (novembre 2020), la revue quadrimestrielle du ministère des Finances. Selon ce document d’environ 70 pages, intitulé «Maroc-Afrique : une coopération renouvelée», notre continent est la première destination des investissements marocains. En effet, la part des investissements directs marocains (IDM) en Afrique dans le total des IDM à l’étranger s’établit à 58,7% en 2019, avec une moyenne de 59,5% sur la période étudiée.
Autre constat majeur : le Maroc diversifie les marchés et les secteurs d’investissement. L’an dernier, il était présent dans 29 pays du continent contre seulement 9 en 2009. La Côte d’Ivoire caracole en tête avec une part de 21,4% l’année dernière, devant le Tchad (19,8%) et le Sénégal (14,7%). Ces trois pays représentent à eux seuls 55,9% du total des IDM en Afrique en 2019. L’Égypte, pays destinataire d’un montant record de ces investissements en 2017 (Attijariwafa bank a finalisé le 3 mai 2017 le rachat de Barclays Bank Egypt, devenue Attijari bank Egypt, ndlr) occupe la septième place en 2019 (3,7% du total des IDE en Afrique en 2019 contre 61,1% en 2017). «Les investissements marocains sont désormais présents dans 29 pays… Une présence appelée à se renforcer sur les prochaines années au regard du potentiel du continent, des voies de progrès ouvertes, mais aussi des excellentes relations que le Maroc a su bâtir avec ses partenaires africains», soulignent les économistes du ministère des Finances. En outre, les IDE marocains en Afrique ciblent un plus grand nombre de secteurs : plus de 13 en 2019 contre seulement 7 en 2009. Le secteur bancaire occupe le premier rang avec une part de 39,4% en 2019 (quasi-stabilité par rapport à 2009 : 36,3%). Suit le secteur des télécommunications qui pèse 21,1% (baisse par rapport à 2009 où il accaparait 59,9%). En troisième position, pointe le secteur de l’industrie avec une part de 13,5% (hausse par rapport à 2009 avec une part de seulement 2,6%). Ces trois secteurs accaparent 74,1% du total des IDM à destination de l’Afrique en 2019.Par ailleurs, le stock des investissements directs marocains réalisés en Afrique enregistre un taux d’accroissement annuel moyen de 14,7% au cours de la période 2011-2018. En 2018, il s’élevait à 21,5 milliards de DH, contre seulement 8,2 milliards en 2011. Sa part dans le total du stock des investissements directs marocains à l’étranger se situe à 41,5% en 2018, en recul par rapport à 2011 (48,5%).Le secteur des Banques et organismes financiers arrive en tête des investissements directs à destination de l’Afrique (9,29 milliards de DH), devant les télécommunications (5,05 milliards), les cimenteries (3,27 milliards) et les assurances (1,83 milliard). «Le Royaume du Maroc a fait de la coopération avec les pays du continent africain une priorité de sa politique étrangère, inscrite au préambule de sa récente Constitution de 2011. Partant d’une Vision Royale ambitieuse et tournée vers l’avenir, le Maroc a multiplié les initiatives et les actions pour promouvoir la coopération avec ses partenaires africains et la hisser au niveau d’un véritable partenariat au service du progrès du continent et du développement économique et humain», indiquent les experts du ministère. n