Le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger a organisé, lundi à Rabat, en partenariat avec le Bureau Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (SRO-NA), un séminaire hybride (en présentiel et à distance) sur les femmes africaines immigrées entrepreneures dans le monde. Cette rencontre était une occasion propice pour promouvoir les connaissances en créant un espace de partage d’enseignements réels tirés d’expériences de femmes africaines immigrées entrepreneures dans le monde et identifier les axes d’interventions pour une meilleure mobilisation de la diaspora africaine féminine dans le monde pour sa participation active dans le développement du continent.
Partant de constat, le ministère délégué et le bureau de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique ont décidé d’organiser cette manifestation avec pour principal objectif de renforcer la contribution des femmes chefs d’entreprise au développement inclusif et durable de l’Afrique. Et pourtant, selon des études officielles réalisées, le continent africain est le premier au monde en termes de nombre de femmes entrepreneures, avec 24% du nombre total d’entrepreneurs sur le continent. De nombreuses femmes migrantes africaines réussissent dans l’entrepreneuriat en Afrique ainsi que dans d’autres régions du monde, mais ces femmes peinent à se mettre en réseau pour consolider leurs affaires et contribuer au développement de leurs pays.
Selon les différents intervenants lors de cette rencontre, il existe plusieurs challenges auxquels la femme africaine immigrée entrepreneure est appelée à faire face. Le premier étant le challenge lié au genre, alors que le deuxième concerne son origine. Ce qui implique un bagage identitaire et culturel non négligeable, mais aussi le poids de l’appartenance à une communauté. Le troisième challenge est lié à l’immigration elle-même et aux défis imposés à tout immigré pour réussir son intégration dans le pays d’accueil. Enfin, le quatrième défi porte sur les risques de l’aventure de l’entrepreneuriat en elle-même et ses défis.«Il est désormais nécessaire d’accompagner les femmes entrepreneures africaines à l’étranger pour améliorer leur accès aux services financiers et aux marchés, et renforcer leurs compétences dans le domaine numérique et leur mise en réseau. Nous estimons également important de diversifier les initiatives de partenariat public-privé, les programmes d’autonomisation et la promotion de l’entrepreneuriat social devrait également être encouragée dans le but de pouvoir développer des solutions innovantes et prometteuses aux défis sociaux, en plus de l’importance d’intégrer les programmes d’entrepreneuriat dans les systèmes éducatifs», souligne la ministre délégué chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nezha El Ouafi.
Selon la haute responsable, le Maroc accorde une importance primordiale à la promotion des compétences marocaines à l’étranger. C’est dans ce sens que le ministère a déjà mis en place un programme national de mobilisation des talents marocains résidant à l’étranger dans le but d’institutionnaliser la mobilisation des compétences marocaines résidant à l’étranger afin de renforcer leurs contributions aux différents projets nationaux. Ce programme permettra de mobiliser 10.000 qualifiés et 500.000 investisseurs marocains résidant à l’étranger d’ici 2030. De nombreux réseaux de compétences marocaines résidant à l’étranger ont été par ailleurs créés, qu’ils soient géographiques (Allemagne, États-Unis, Canada, France) ou thématiques (écologistes, experts de l’aviation marocains résidant au Canada et ailleurs...).
En outre, le département de tutelle a procédé à la mise en place d’un programme de communication avec les cadres et compétences installées à l’étranger en vue de les impliquer dans les grands projets de développement structurels. Ce programme a prévu l’organisation d’une série de rencontre avec la diaspora marocaine en vue de renforcer le partenariat et les liens de coopération avec les investisseurs marocains.
