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Le Maroc manquera-t-il de cartes de paiement ?

La pénurie de semi-conducteurs menace de nombreuses industries. Après l’automobile et ses fermetures temporaires d’usines ou de lignes de production, c’est au tour des producteurs de cartes de paiement d’être touchés. Si la puce, véritable cœur de la carte, venait à manquer, c’est tout un pan de l’économie mondiale qui en prendrait un coup. Et le Maroc risque de ne pas échapper à cette situation puisqu’environ 3 millions de cartes sont renouvelées tous les ans. Décryptage.

Le Maroc manquera-t-il de cartes de paiement ?
Sécuriser une chaîne d’approvisionnement ininterrompue pour les cartes de paiement est essentiel à la vie quotidienne et au commerce.

L’heure est grave pour l’industrie mondiale des cartes bancaires. La Smart Payment Association (SPA) attire l’attention sur les risques croissants d’indisponibilité des cartes de paiement, causés par les pénuries mondiales de puces. Cette association, qui regroupe les fabricants de cartes de paiement, Thalès, Giesecke+Devrient et Idemia, appelle les organismes gouvernementaux ainsi que les acteurs de la banque et des paiements à améliorer la situation au profit des consommateurs.
Les cartes de paiement sont essentielles pour la vie quotidienne et les affaires. Avec la bancarisation qui progresse et les paiements par chèque qui régressent, la plupart des paiements de consommation autres qu’en espèces sont effectués à l’aide de cartes dans les magasins physiques. Les cartes sont également essentielles pour accéder aux espèces dans les distributeurs. Le commerce en ligne est lui aussi concerné au premier plan. Il en va de même pour le tourisme puisque la carte est désormais plébiscitée par les voyageurs pour leurs règlements au Maroc.

3 millions de cartes renouvelées par an au Maroc
Sécuriser une chaîne d’approvisionnement ininterrompue pour les cartes de paiement est donc essentiel à la vie quotidienne et au commerce. Comme les cartes de paiement sont émises à l’ouverture d’un compte bancaire, renouvelées régulièrement après leur date d’expiration ou remplacées en urgence lorsqu’une carte est perdue ou compromise, plus de 3 milliards de cartes de paiement conformes à la norme EMV doivent être produites et livrées chaque année aux consommateurs du monde entier. Selon les chiffres que nous avons pu nous procurer auprès du Centre monétique interbancaire, le marché marocain s’élève à 17,9 millions de cartes bancaires à fin juin 2021. Le nombre de cartes renouvelées par an avoisine les 3 millions.
Notons que pendant la pandémie, l’industrie des cartes de paiement a fait preuve de résilience et a servi les banques dans des circonstances sans précédent. 
L’industrie a été reconnue comme essentielle dans la plupart des pays et a donc pu continuer à fournir des cartes où et quand c’était nécessaire. Cela a nécessité un effort majeur de la part des fabricants, soutenus par les gouvernements et les banques.
Maintenant, avec la pénurie mondiale de puces, une autre menace est apparue. Les goulots d’étranglement largement signalés dans l’approvisionnement en puces sont devenus si critiques que les fabricants de cartes de paiement sont confrontés à des difficultés croissantes pour obtenir les puces nécessaires à la production de cartes. Cette crise ne montre aucun signe d’essoufflement à mi-2021 et se poursuivra donc encore en 2022. La SPA prévoit des perturbations importantes dans la production de cartes de paiement, ce qui affectera la capacité de ses membres 
L’association a engagé des actions auprès des banques centrales et des gouvernements pour obtenir, auprès des sociétés fabricantes de semi-conducteurs, une priorité plus élevée sur la production des puces nécessaires aux cartes de paiement et pour assurer leur approvisionnement adéquat. 


MasterCard et Visa ouvrent la voie au paiement par empreinte digitale

Le futur, c’est demain. MasterCard a signé en juin dernier un partenariat avec FinGo, première plateforme dans le secteur de l’authentification d’identité biométrique et de paiement. Cette signature fait suite à l’acquisition, en avril dernier, de la compagnie Ekata par MasterCard pour 850 millions de dollars. L’objectif annoncé est d’étendre le paiement biométrique en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie-Pacifique, en Australie et en Amérique du Nord.
Le partenariat intégrera le service de tokenisation MPGS pour stocker et sécuriser les données personnelles des clients à chaque transaction. FinGo permet en outre de vérifier des données telles que l’identité et l’adhésion à des programmes de fidélité.
Dans le même temps, Visa s’est associée à l’Abu Dhabi Islamic Bank afin d’introduire la première solution d’authentification biométrique aux Émirats arabes unis pour les paiements de commerce électronique. Les clients de la banque pourront ainsi régler leurs transactions en s’identifiant sur leur application via la reconnaissance faciale ou par empreinte digitale.

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