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Le Maroc pose les bases juridiques pour développer son industrie militaire

Le Maroc agit pour développer une industrie militaire qui table sur l’export, notamment vers l’Afrique. Une stratégie qui a commencé par la mise en place d’un arsenal juridique adéquat afin de réguler ce secteur de production. Le dernier texte adopté dans ce sens est le décret d’application n° 2.21.405 de la loi 10.20 relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions. Le texte détermine le processus d’octroi des autorisations aux industriels potentiels et les voies à emprunter en matière d’export et d’import. L’expert militaire Abdelhamid Harifi explique les enjeux de la mise en place de ce nouveau texte juridique ainsi que les débouchés éventuels de cette industrie au Maroc.

Le Maroc pose les bases juridiques pour développer son industrie militaire

Le Maroc se prépare à rejoindre le club très fermé des producteurs de matériel militaire. Avec la publication, au Bulletin officiel, du décret d’application de la loi 10.20, relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions, le Royaume a posé les bases juridiques pour le développement de son industrie militaire. Selon l’expert militaire Abdelhamid Harifi, la démarche du Maroc concerne «tous types d’équipement d’armements et produits annexes sur lesquels le Royaume a l’intention de développer des plateformes industrielles en coopération avec des industriels étrangers». 
Contacté par «Le Matin», l’expert a rappelé que le Maroc commence toujours par préparer le terrain juridique avant de passer à l’exécution. «D’ailleurs, l’arsenal juridique adopté est solide et permet au Maroc de se protéger et de réguler les activités de type militaire», souligne M. Harifi qui insiste sur l’importance de la régulation pour pallier toutes formes de dépassements. Le texte accorde d’ailleurs une importance particulière à la notion de «contrôle». Se fixant comme objectif, entre autres, d’ouvrir la voie aux opérateurs privés, disposant d’une expertise et porteurs de projets, afin de se lancer dans ce secteur industriel relativement nouveau au Maroc, il prévoit la création d’une commission en charge de cette mission. 
«Une commission sera mise en place et se chargera de délivrer les autorisations, veiller au respect des formalité… et statuer sur la viabilité du projet, notamment dans le volet relatif à la sécurité», confie M. Harifi. «Il faut étudier les dossiers des promoteurs potentiels, car ce genre d’activité ne peut pas être ouvert à tout le monde. C’est la logique qui est derrière le cadre juridique qui vient d’être institué», a-t-il poursuivi. D’ailleurs, ajoute-t-il, il y aura, prochainement, d’autres textes pour compléter cet arsenal. Cela concernera l’aspect technique, notamment pour réguler l’importation des matériels et équipements militaires et l’exportation. Il y aura également un décret concernant la composition de la commission qui va gérer ce secteur par rapport aux modalités et éléments à présenter pour avoir l’aval de l’État avant de se lancer dans cette activité industrielle.  
Par ailleurs, il faut le rappeler, il y a déjà une activité industrielle militaire animée par des opérateurs au Maroc. Ces industriels produisent uniquement pour les besoins du Royaume. Ils développent des petits projets nationaux, dont certains sont annoncés et d’autres qui ne le sont pas, selon notre source. Ces projets sont menés en coopération avec des industriels étrangers, souvent pour la modernisation ou le développement de certains équipements et armements. En ce qui concerne l’entretien des équipements militaires, le Maroc a su se positionner sur le marché. Les opérateurs nationaux assurent notamment l’entretien des avions étrangers sur le sol marocain. 

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