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«Le Maroc ne pourra pas échapper à la tendance mondiale et devra prendre rapidement le chemin vers le développement de l’hybride et l’électrique»

«Le Maroc ne pourra pas échapper à la tendance mondiale et devra prendre rapidement le chemin vers le développement de l’hybride et l’électrique»

Le Matin : BMW Maroc fait office de pionnière des véhicules hybrides premium sur le marché national avec l’introduction, depuis 2018, de plusieurs modèles. Quel bilan pour votre gamme hybride ?
Majdouline Chafaï El Alaoui :
En effet, lors du Salon Auto Expo 2018 de Casablanca, nous avions lancé la commercialisation de notre gamme «hybride – rechargeable» avec la Série 5 30e et la Série 7 45e. Depuis, notre offre Maroc s’est élargie avec la Série 3 30e et le X5 45e présenté lors de Formula E, qui s’était tenue à Marrakech en mars 2020. À ce jour, le bilan est très positif. Les clients ayant opté pour ces motorisations sont très satisfaits de l’expérience produit. Ils annoncent majoritairement utiliser le mode 100% électrique en ville, ce qui permet d’apprécier des véhicules silencieux, sans émission de CO2 et apprécient, par ailleurs, un plaisir de conduire exceptionnel, en mode hybride, grâce à des motorisations puissantes combinant des moteurs essence à la pointe de la technologie à des moteurs électriques. 
Nos clients propriétaires des BMW hybrides rechargeables deviennent nos ambassadeurs et parfois des prescripteurs qui nous recommandent à d’autres clients.
Par ailleurs, il faut rappeler que la gamme électrifiée de BMW se scinde en deux types de motorisations avec les véhicules hybrides – rechargeables que nous venons de citer et les véhicules 100% électriques qui seront prochainement disponibles au Maroc avec les BMW i4 et BMW iX.

Quels sont les avantages de vos véhicules hybrides et quels sont vos arguments de vente pour les clients ?
BMW combine le meilleur des deux mondes avec des moteurs électriques permettant une autonomie allant jusqu’à 80 kilomètres pour les petits trajets quotidiens en ville et dans les environs, et la propulsion thermique pour des déplacements plus longs, qu’ils soient professionnels ou pour partir en vacances.
Nos véhicules sont fournis de série avec deux câbles de rechargement de batteries pouvant être branchés sur une prise de courant domestique classique ainsi que sur une Wallbox ou dans des stations de recharge publiques. La batterie peut être chargée à un maximum de 3,7 kW de 0 à 80% de sa capacité totale en 2 h 40 et de 0 à 100% en 3 h 40 pour une BMW 530e. À titre d’exemple, une pleine charge de batterie sur une BMW 530e coûtera seulement 15 DH d’électricité et permettra de disposer d’une autonomie de conduite allant jusqu’à 60 km en mode 100% électrique. De plus, les batteries se rechargent également automatiquement en roulant durant les phases de décélération. Durant cette phase, l’énergie cinétique est ainsi convertie en énergie électrique et stockée dans la batterie pour augmenter l’autonomie électrique de plusieurs kilomètres.
Concernant la consommation de carburant, certains clients ont atteint une consommation moyenne de 3 litres aux 100 km pour un BMW X5 45e. C’est exceptionnel pour une voiture à moteur 6 cylindres et d’un poids de 2 tonnes.
N’oublions pas non plus les avantages fiscaux que ce type de véhicules offre avec les exonérations de la taxe de luxe et de la vignette.

Est-ce que ce genre de véhicules commence à susciter l’intérêt et à gagner la confiance du consommateur marocain ?
Le consommateur marocain est de plus en plus averti et connecté. Il est donc informé des transformations du marché automobile à l’international qui se dirige inéluctablement vers une augmentation de la part des véhicules électrifiés. 
Par ailleurs, malgré le fait que le segment hybride au Maroc soit encore réduit, il est tout de même en constante évolution. L’offre qui s’est multipliée ces trois dernières années, que ce soit dans le segment des marques généralistes ou au niveau du segment premium, a permis de vulgariser ce type de motorisation, à laquelle les clients adhèrent de plus en plus et avec davantage de confiance. Le facteur prix reste important, car le client marocain est prêt à faire le pas à condition que le gap de prix avec les motorisations classiques soit contenu. C’est cela même le challenge. Car nous pouvons constater, à l’international, que le développement des voitures électriques et hybrides est tributaire des incitations proposées par les pays.

Quels sont les freins au développement des ventes des véhicules à énergies alternatives au Maroc ?
Comme je viens de citer, le développement des voitures hybrides et électriques va de pair avec les incitations mises en place par divers pays. Au Maroc, le gouvernement a lancé depuis quelques années un ensemble de dispositions pour encourager ce segment telles que la réduction des droits de douane à 2,5%, l’exonération de la taxe de luxe ainsi que l’exonération de vignette. 
Cependant, ces mesures ne permettent pas encore aux marques d’offrir, au niveau de tous les segments, un positionnement prix de l’hybride acceptable par les clients marocain, ce qui est évidemment un frein à la croissance de ce segment.
Un autre élément primordial qui freine encore le développement du segment de voitures électrifiées au Maroc est le réseau de recharge, qui reste insuffisant.

À votre avis, quelles sont les mesures à adopter pour encourager l’acquisition des véhicules à énergies alternatives ?
Je pense que le Maroc ne pourra pas échapper à la tendance mondiale et devra prendre, en accéléré, le chemin vers le développement de l’hybride et électrique. Pour ce faire, une stratégie d’accompagnement est nécessaire. Et à mon humble avis, les mesures devraient s’articuler autour des deux axes suivants :
• La mise en place de plus d’incitations pour les véhicules électrifiés (hybrides ou 100% électriques). À titre d’exemple : prime à l’achat, prime à la casse pour le transport en commun (taxis), mise en place d’avantages à l’utilisation (péage, stationnement, réduction des frais d’immatriculation, tarif d’homologation).
• Le développement de l’infrastructure de recharge avec, d’une part, une extension du réseau de bornes de recharges et, d’autre part, le déploiement de recharges rapides (qui nécessitent moins de temps d’arrêt des automobilistes pour recharger leurs véhicules). 

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