C’est lors de ce colloque tenu en 2012 que l’idée a germé chez le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, Abdeljalil Lahjomri, de la publication de cet ouvrage qui rassemble «les actes de ces deux intenses journées de réflexion, de propositions et de méditation sur la création d’une institution qui permettra à toutes les générations d’apprendre à connaître l’histoire de leur pays, à l’approfondir, à l’écrire avec objectivité et sérénité dans son ampleur et sa diversité», souligne A. Lahjomri qui n’a pas manqué de signaler la complexité de ce grand projet. «Mais la science historique a atteint, de nos jours, une telle maîtrise dans le renouvellement de ses outils d’investigation et de ses méthodes d’analyse que rien ne peut s’opposer aujourd’hui à l’édification d’une institution aussi indispensable que salvatrice», ajoute-t-il. Pour le président du Conseil national, des droits de l’Homme, Driss El Yazami, «ce livre est le commencement d’un immense chantier qui nous attend pour écrire notre vraie histoire, avec un esprit critique et objectif, et la faire connaitre aux générations futures, aussi bien marocaines qu’étrangères». Une histoire non figée, ouverte à des lecteurs de tous genres et de toutes nations, qui peut aussi toucher les jeunes par l’utilisation des technologies de pointe. «Cet ouvrage scientifique a été réalisé suite au colloque international initié par le Conseil national des droits de l’Homme et dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation. Il plaide pour la création d’une Maison de l’Histoire du Maroc qui semble aujourd’hui nécessaire et indispensable, notamment pour répondre aux interrogations des jeunes générations qui vivent des mutations extraordinaires, au niveau national et international. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi une dynamique académique marocaine assez importante, avec une école historique réelle, comme en témoignent le docteur Kenbib et d’autres, puis une dynamique institutionnelle, comme la création d’Archives du Maroc. Donc, toutes les conditions sont rassemblées pour la fondation de cette institution qui doit impulser la recherche et présenter les fruits de cette histoire multiséculaire d’une diversité extraordinaire, comme c’est rappelé dans le préambule de la Constitution. Nous avons, de ce fait, à témoigner et à dire en permanence ce qu’est notre histoire, notamment celle des Marocains du monde qui fait partie intégrante de la nôtre, même si elle se fait ailleurs. Pour cela, il faut qu’il y ait une implication du secteur public et privé, puis la participation de tous les acteurs. Je saisis cette opportunité pour dire que je suis particulièrement heureux et fier que cet ouvrage ait été édité par l’Académie du Royaume du Maroc», précise Driss El Yazami qui a intervenu à la conférence de présentation du livre aux côtés du professeur et chercheur, Mohammed Kenbib.
Nouvelles missions de l’Académie du Royaume du Maroc
Rappelons que l’Académie du Royaume vient d’avoir de nouvelles missions mettant l’accent sur sa contribution à la réalisation de la renaissance intellectuelle, scientifique et culturelle du Royaume, ainsi que son rôle de faire connaître les différentes facettes de l’identité nationale avec tous ses composantes et affluents, et de diffuser les valeurs et principes universels ancrés dans le dialogue des cultures et des civilisations. Cette nouvelle vision vise à faire de l’Académie une institution nationale de référence à même de contribuer au rayonnement culturel du Maroc, et un outil de communication et d’ouverture culturelle et intellectuelle dans le respect des orientations de la Constitution du Royaume.