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Le Maroc se distingue dans la région MENA

Le Maroc enregistre un taux d’épargne de 23% du PIB, un niveau supérieur à la norme définie pour les pays en développement où un taux minimum de 20% serait convenable afin de favoriser notamment la reprise économique et améliorer la stabilité des comptes externes. Le Maroc se distingue aussi des pays importateurs de pétrole de la région MENA qui sont généralement en manque d’épargne et donc fragilisés dans leur capacité de rebondir après cette crise sanitaire. Pour les pays pétroliers, l’or noir reste la principale source d’épargne, selon une nouvelle analyse du groupe Crédit Agricole France.

Le Maroc se distingue dans la région MENA
Qu’elle soit celle des ménages, des entreprises ou de l’État, l’épargne mesure le taux de croissance de la productivité, de celle des revenus et est corrélée au taux d’investissement.

L’épargne est un élément essentiel à la reprise économique. Il conditionne, de plus, la stabilité des comptes externes. Les pays en manque d’épargne sont donc fragilisés dans leur capacité de rebondir après cette crise qui les touche particulièrement. Pour le Maroc, le taux d’épargne se situe à 23% du PIB, très stable depuis de nombreuses années et dans la moyenne mondiale. Ce taux témoigne d’une capacité correcte d’investissement et d’une politique monétaire stable, où l’épargnant peut orienter ses stratégies à moyen et long termes. C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse publiée par le département des études économiques du groupe Crédit Agricole France. Ces chiffres sont basés sur les données de la Banque mondiale qui publie chaque année des statistiques d’épargne brute domestique par pays (c’est-à-dire le PIB, la richesse nationale produite dans l’année moins la consommation totale). Qu’elle soit celle des ménages, des entreprises ou de l’État, l’épargne mesure le taux de croissance de la productivité et celle des revenus, elle est par ailleurs corrélée au taux d’investissement. «La principale source d’épargne est généralement celle des ménages, sauf dans les pays rentiers, producteurs de matière première comme le pétrole, où c’est souvent l’État qui est le principal épargnant. Calculée en pourcentage du PIB, cette statistique est souvent peu étudiée, voire commentée. Elle illustre pourtant la paupérisation éventuelle des populations, lorsque l’épargne chute», détaillent les experts du groupe bancaire français.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le taux d’épargne moyen des pays pétroliers est donc élevé s’établissant à 39% du PIB, un taux supérieur même aux pays d’Europe (qui oscille entre 15% et 25% selon les pays) et à celui de la Russie (32%). Dans ces pays producteurs de pétroles de la région MENA, il y a toutefois une exception : l’Irak qui a vu son épargne chuter en dix ans de 52% à 14% du PIB en 2019, compte tenu de la situation de crise dans ce pays. Pour les pays non pétroliers, le Maroc se distingue avec donc un taux d’épargne de 23% du PIB, supérieur aux normes pour des pays en développement où un taux de minimum 20% serait convenable. En revanche, quatre autres pays de la région ont un taux d’épargne très bas, voire négatif : la Tunisie, l’Égypte, la Jordanie et le Liban. Pour les deux premiers (Tunisie et Égypte), «les taux d’épargne respectifs de 7% et 9% du PIB fin 2019 restent manifestement très insuffisants pour réduire la pauvreté et pouvoir envisager un développement économique serein à moyen terme». Au niveau de ces deux pays, le taux a beaucoup chuté depuis 2011 et les perturbations politiques et économiques qui ont suivi. «Cette baisse illustre la paupérisation des populations qui n’arrivent plus à épargner, compte tenu du chômage ou qui surconsomment dans la crainte d’une dépréciation monétaire à venir», indiquent les économistes du groupe Crédit Agricole France. C’est notamment le cas en Égypte, où ce taux se redresse après la forte dévaluation de la livre en 2017. En Tunisie, ce serait plutôt la hausse du secteur informel au détriment du secteur formel qui expliquerait la chute récente de l’épargne et également, compte tenu d’une inflation assez forte, un refuge vers le secteur immobilier. Pour ce qui est de La Jordanie et le Liban, ces deux pays ont eu des taux d’épargne négatifs pendant de nombreuses années, fragilisés par la situation actuelle. L’analyse fait ressortir, enfin, que l’Égypte et la Jordanie «semblent prendre un chemin de redressement avec des taux d’épargne qui remontent, mais restent très en deçà des normes pour des pays en développement». 

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