Les Marocains du monde ne lésinent pas sur les transferts de fonds

Contre toute attente, les transferts de fonds des Marocains du monde font preuve de résilience. Après avoir reculé en 2018 et stagné en 2019, ils ont gagné 4,9% en 2020, année de déclenchement de la pandémie due au nouveau coronavirus, pour s’établir à 68,2 milliards de DH. Et la tendance haussière n’est pas près d’être rompue. Au terme du premier semestre 2021, ces flux ont augmenté de 48,1% sur un an, atteignant 44,19 milliards de DH, selon l’Office des changes. Une aubaine pour l’économie marocaine qui renforce ainsi ses réserves de change. Mais pas seulement. La consolidation des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), ajoutée aux bonnes performances de la campagne agricole 2020-2021 (plus de 103 millions de quintaux), devrait améliorer les revenus des ménages résidents et, partant, leur consommation, réel moteur de la croissance économique du pays. De même, «la bonne tenue de ces fonds atténuerait l’accentuation du solde déficitaire du compte courant de la balance des paiements situé à -2,5% du PIB contre -1,8% du PIB enregistré en 2020», estime le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son Budget économique exploratoire 2022.

Pour revenir à 2020, l’Office des changes explique que la hausse des transferts MRE résulte principalement des flux en provenance de France (5,8%). Autre constat : les flux issus des pays arabes comme les Émirats arabes unis sont en retrait de 3,1%, soit 0,1 milliard de DH de moins en un an. En revanche, les fonds en provenance d’Europe progressent, avec 9,8% pour l’Espagne (+0,6 milliard de DH) et 6,5% pour l’Italie (+0,4 milliard de DH).

Toujours en 2020, la France caracole en tête avec plus du tiers des flux globaux (soit 35,7%). L’Espagne et l’Italie arrivent loin derrière avec, respectivement, 9,2 et 9,1%. Les recettes en provenance de l’Arabie saoudite représentent, elles, 6,9% et celles issues des Émirats arabes unis 5,9%. Enfin, les envois de fonds des Marocains des États-Unis pèsent pour 5,5%. À noter que les plus fortes croissances des recettes ont été enregistrées en septembre (+33,7%) et décembre (+32,6%). En revanche, elles ont reculé en mai (-17,6%) et mars (-12%), probablement sous l’effet de la crise sanitaire et du confinement qui s’en est suivi.