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Le mécanisme de remboursement a besoin d’une refonte !

Lent, incertain et insuffisant. Ce sont les qualificatifs attribués aujourd’hui au mécanisme de remboursement des frais de formation en cours d’emploi. Et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) n’hésite pas à les utiliser. Démonstration en a été faite par le président de sa Commission sociale lors de la quatrième et dernière Matinale du Groupe Le Matin autour des enjeux de la digitalisation.

Le mécanisme de remboursement a besoin  d’une refonte !
Hicham Zouanat, lors de la dernière Matinale du Groupe Le Matin portant sur l’employabilité à l’ère du digital. Ph. Saouri

Le système de remboursement des frais engagés au titre des formations en cours d’emploi est défaillant. Le constat est de Hicham Zouanat, président de la Commission sociale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), lors de sa participation à la quatrième et dernière Matinale du Cycle de conférences du Groupe Le Matin «Nouveaux enjeux de la digitalisation», organisée, le 17 juillet, sur le thème «L’employabilité à l’ère du digital : nouveaux métiers, nouvelles compétences». Et pour cause, le président pointe du doigt des déboursements en double effectués par les entreprises pour former leurs salariés, des frais adjacents à ce processus et des remboursements absents ou tardifs et qui ne constituent qu’une fraction insignifiante de l’effort consenti.
«Au Maroc, il y a un double déboursement pour former ses salariés. Le premier correspond à 1,6% de la masse salariale au titre de la taxe de la formation professionnelle (TFP). Le deuxième est relatif aux honoraires du cabinet de formation. À cela s’ajoutent les frais pour recruter un agent qui sera chargé des dossiers de formation au sein de l’entreprise. Malgré toutes ces dépenses, l’entreprise devra attendre 2 à 3 ans pour se faire rembourser ou pas. Et quand le remboursement arrive, il ne dépasse pas 10% de l’investissement consenti par l’entreprise», partage, non sans frustration, Zouanat. Il n’hésite d’ailleurs pas à citer en exemple l’expérience française.

Un appel, à peine voilé, à une refonte complète du système de remboursement des frais de formation au Maroc.
Quelle est la position du ministère de tutelle sur le sujet ? «Mercredi 14 juillet, Saaïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui était invité au Conseil national de l’entreprise, n’a fait que répéter le même discours qu’ont tenu ses prédécesseurs au cours des 10 dernières années. Et justement, depuis une décennie, l’appareil de la formation continue est en panne, car mis en échec à cause de certaines fraudes», déplore Zouanat. Pour rappel, lors de cette réunion, c’est Chakib Alj en personne qui est monté au créneau pour interpeller le ministre sur la question. Le patron des patrons a ainsi rappelé que si les entreprises marocaines payaient quelque 3 milliards de DH par an de taxe à la formation professionnelle, seuls 30% de cette manne sert au financement de la formation continue via les contrats spéciaux de formation ou les GIAC. Pire ! Le remboursement moyen sur les 5 dernières années n’est que de 70 millions de DH», avait souligné Alj. Ce montant est «partagé entre 1.300 entreprises sur les 250 éligibles», a révélé Zouanat, lors de la Matinale du Groupe Le Matin. Et si la CGEM n’a pas hésité à exprimer la frustration de ses membres, la FEDGIAC, fédération des GIAC, ne s’est pas fait prier, elle non plus, pour exprimer la sienne.

Il y a quelques jours, elle a révélé que 35% seulement des financements destinés au mécanisme GIAC ont été débloqués en 2020. Pour l’année en cours, la situation est plus inquiétante, selon la fédération : aucun financement n’aurait encore été débloqué. En attendant le déblocage des arriérés, la CGEM recommande de confier la gestion des remboursements des frais de formation à la TGR et la DGI et de digitaliser toute la procédure. Et parce qu’un rappel ne fait jamais de mal : digitaliser n’est pas informatiser ! Le premier nécessite toute une refonte et une simplification des procédures. Le second, nécessitant moins de réflexion, consiste à ajouter un canal de traitement supplémentaire. Il s’agit là de l’une des principales idées qui se sont dégagées du dernier cycle des Matinales du Groupe Le Matin. 

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