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La petite ville de Mechraâ Belksiri a réussi le pari d’organiser un événement culturel de taille. En ce sens, elle a abrité, durant une semaine, le Salon régional du livre qui s’est clôturé le weekend dernier. Au menu, un programme riche est varié. Plusieurs grands noms de la littérature et de l’art ont été conviés à cette manifestation qui s’inscrira, désormais, dans les annales de cette cité à vocation agricole. Tout a été réglé comme du papier à musique grâce au sens d’organisation et de coordination de Mohamed El Badri. Très ému, cet ancien lauréat de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC) a souligné, dans une déclaration au «Matin», qu’il s’agit pour lui d’un rêve qui se réalise.
«D’habitude, ce genre d’événements se tient dans des villes de grande ou de moyenne taille, compte tenu des moyens et de la logistique dont ils disposent. Cette fois-ci, la Direction régionale de la culture de Rabat-Salé-Kénitra a porté son choix sur Mechraâ Belksiri pour rapprocher la chose culturelle de la population du monde rural. Une sage décision qui a répondu à toutes les attentes et aux goûts éclectiques d’une jeunesse assoiffée de culture», a-t-il indiqué. En guise de conclusion, Mohamed El Badri a tenu à adresser ses vifs remerciements au directeur régional de la culture, au pacha de la ville, aux autorités locales, au président de la commune et à l’ensemble des partenaires pour leur apport et soutien précieux.
En effet, cette 11e édition du Salon régional du livre, tenue sur le thème «Le livre et la lecture publique au service du nouveau modèle de développement», a constitué un grand moment de rencontre entre la population locale et les grands noms de la littérature et de l’art marocains. Selon les organisateurs, le nombre de visiteurs a atteint le chiffre de 11.000, à raison de 1.600 personnes par jour. Le grand chapiteau-dalot, dressé en face du siège de la municipalité, a abrité 23 maisons d’édition nationales et locales exposant plus de 5.000 titres, y compris des livres pour enfants.
Le Salon régional du livre s’est, par ailleurs, illustré par la signature de 21 nouveaux ouvrages et la participation de 121 écrivains, poètes, artistes et critiques issus de différentes régions du Royaume. L’hommage rendu à l’écrivaine et poétesse Atika Benzidane et aux écrivains Ali Najab et Mohamed Bekkari, invités d’honneur du cette édition, a été l’un des temps forts de cet événement culturel que d’aucuns qualifieraient d’exceptionnel. Cette édition s’est, en outre, enrichie par l’organisation d’une exposition de six femmes artistes-peintres, d’une pièce théâtrale, de soirées de musique populaire locale et moderne, d’une table ronde sur «La création au temps de la pandémie de la Covid-19», ainsi que d’ateliers pour enfants et d’autres sur le conte et l’écriture scénaristique.
Il est à noter qu’on associe souvent la culture à la ville qui concentre l’offre de services. Pourtant, la dynamique culturelle et artistique ne cesse de prendre de l’ampleur dans les petites villes et localités du territoire national. L’organisation du Salon régional du livre à Mechraâ Belksiri vient nous rappeler que la justice spatiale, notamment en matière culturelle, est une nécessité vitale.
