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Mehdi Mezouari : L’USFP affiche son ambition d’adhérer à la majorité, mais «n’a pas peur de se ranger dans l’opposition»

Tout de suite après les discussions de lundi avec le Chef du gouvernement désigné, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a annoncé l’organisation de son conseil national dimanche prochain pour valider, ou non, son adhésion à la majorité gouvernementale. Sur les ambitions et les attentes du parti, Mehdi Mezouari, membre du bureau politique de l’USFP, nous donne quelques précisions dans le cadre de l’émission L’Info en Face.

Mehdi Mezouari : L’USFP affiche son ambition d’adhérer à la majorité, mais «n’a pas peur de se ranger dans l’opposition»

Les responsables des partis politiques s’accordent à dire que le contexte actuel exige une gestion rapide de l’étape des tractations et des consultations pour la formation d’un nouvel exécutif dans les meilleurs délais. C’est l’avis aussi de l’invité de L’Info en Face, Mehdi Mezouari, membre du bureau politique de de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui semble confiant par rapport au déroulement des consultations actuelles, que ce soit avec le Chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, ou au sein même du parti qui vient d’annoncer la tenue de son conseil national ce dimanche 19 septembre. L’objectif principal étant donc de discuter de la position future de l’USFP dans la carte politique. «Vu la méthode adoptée lors des premières consultations, je pense qu’il y a une certaine vitesse qui s’installe. Il y a aussi un sentiment général qui se dégage par rapport à l’obligation de faire vite, parce que les choses paraissent plus claires qu’auparavant, de par les résultats et beaucoup d’autres paramètres», note M. Mezouari. 
Sur les indiscrétions de la rencontre de l’USFP avec le Chef du gouvernement, l’invité de L’Info en Face a indiqué qu’il s’agit d’une rencontre qui a porté principalement sur une discussion sur les défis, les ambitions, les besoins et sur ce qui attend notre pays et l’agenda national qui est en place. «Je pense que le débat a porté sur ces questions sans rentrer dans les détails», précise-t-il. 

En attendant les décisions du conseil national du parti, Mehdi Mezouari ne cache pas les ambitions que son parti a pour faire partie de la majorité gouvernementale. «Affirmer ou afficher des volontés est normal, cela se fait dans la politique. L’USFP a affirmé cette volonté de mettre en œuvre tous ces chantiers d’avenir et qui sont dans nos idéaux et référentiels. Je pense qu’on l’a affiché officiellement suite à la rencontre avec le Chef du gouvernement désigné, avec le communiqué de notre bureau politique et la décision d’organiser notre conseil national dimanche prochain», note l’invité. Il estime par ailleurs que la première étape sera de former d’abord la majorité avant de discuter de l’architecture gouvernementale et du casting. «La tradition démocratique est d’afficher d’abord le bloc qui va constituer la majorité et puis commencer à parler de l’architecture gouvernementale et du casting, ainsi que d’autres questions qui vont faire l’objet des pourparlers dans la deuxième ou la troisième phase», explique M. Mezouari. Ne voulant pas s’attarder que sur les ambitions du parti de servir le pays au sein de la Majorité, l’invité note que son parti peut tout aussi bien remplir son rôle dans l’opposition. «Je pense que les différents partis consultés ont affirmé leur volonté d’être acteurs de l’avenir de notre pays, mais il n’y a pas que la majorité pour faire ça. Dans la démocratie, on peut aussi œuvrer au développement de ce pays à partir de la présence dans l’opposition. Dans la politique, il faut laisser s’installer un certain équilibre», souligne-t-il. 

 Et d’avancer que selon lui, le Chef du gouvernement va dans les jours qui viennent filtrer et synthétiser pour pouvoir faire sortir une majorité. «Ce qui conditionne tout ce processus, ce n’est pas la logique numérique, mais la logique politique et nationale. C’est d’abord essayer de mettre en place une majorité homogène dans les programmes et essayer d’avoir en face une opposition qui jouera son rôle. Il ne faut fragiliser ni la majorité ni l’opposition, donc c’est un casting qui se fait à double paramètre», explique-t-il.  À la question de savoir su l’USFP doit absolument faire partie de la majorité ou s’il envisage un positionnement au sein de l’opposition, M. Mezouari répond que son parti «n’a pas peur d’aller dans l’opposition. Nous sommes le seul parti au Maroc qui a passé une grande partie de sa vie politique dans l’opposition et nous avons réalisé beaucoup de choses pour ce pays tout en étant dans l’opposition, même quand nous étions dans l’opposition à Abdelillah Benkirane». Il a cependant rappelé que son parti adopte un code de déontologie et d’éthique envers toutes les formations politiques, quelle que soit sa position. «Nous n’avons jamais tapé sur le RNI, l’Istiqlal, le MP ou l’UC, cela fait partie de notre déontologie. Nous avons critiqué le PJD parce que cela rentre dans le cadre de la différence d’idéologie, d’idées, etc. Même chose avec le PAM, parce que la conjoncture et la position de ce parti nous avaient obligé à répondre à leurs propos», précise l’invité.

Et d’ajouter que «le fait de se conduire selon un code déontologique avec le RNI ou d’autres partis ne veut pas dire que l’USFP veut entrer dans la coalition gouvernementale coûte que coûte. Ce qui conditionne notre choix et notre ambition, c’est d’abord la convergence de nos programmes, c’est le fait que nous ayons affiché, même avant les élections, nos ambitions par rapport à ces coalitions. C’est d’abord la famille nationaliste, de gauche, et c’est aussi les libéraux qui défendent certaines idées qui sont les nôtres». Et de préciser encore que l’USFP espère voir une majorité homogène, «non pas par rapport au nombre, mais plutôt à travers une vraie convergence au niveau des programmes, des objectifs et du personnel politique qui va mettre en œuvre tous les chantiers colossaux qui attendent notre pays». 

Souad Badri et Mohamed Sellam

 

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