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Les mélomanes célèbrent la voix unique de Laarbi Batma

Il y a 24 ans, les amoureux de la chanson ghiwanie perdaient une icône du patrimoine culturel marocain. Laarbi Batma est décédé le 7 février 1997. Pour célébrer sa mémoire, les fans ont multiplié sur les réseaux sociaux le partage du hachtag #nasselghiwane. Deux décennies après le départ de l’emblématique Laarbi Batma, le public marocain et arabe s’identifie toujours dans ses chansons qui reflètent leurs causes et soucis quotidiens. Ils ont été nombreux à partager des chansons et interviews de «Mejdoub» El Ghiwane. Malgré sa disparition, la voix unique de «Ba Arroub», qui a touché toutes les générations, continue de résonner dans le cœur des mélomanes.

Les mélomanes célèbrent la voix unique de Laarbi Batma

Laarbi Batma n’est pas un artiste comme les autres. Il est toujours le chouchou du public et l’architecte du mouvement Ghiwani. Le journal français «L’Humanité» l’avait qualifié en 1986 de «chasseur de rythmes». Obsédé par l’amour du patrimoine et passionné de la musique marocaine, il a gravé son nom et celui de Nass El Ghiwane dans l’histoire de la culture marocaine. Ses beaux poèmes et mélodies continuent de marquer les générations. Simple, modeste et surtout créatif, il était et restera un génie de son quartier Hay Mohammadi, le quartier de l’art, de la culture, de la musique et du militantisme. Laarbi Batma ne pouvait pas vivre sans écrire et son art est devenu contagieux. Ses chefs-d’œuvre inspirés de la réalité marocaine séduisent toujours.
La mère de Laarbi Batma a été pour beaucoup dans sa passion. Elle lui a inspiré de nombreuses chansons célèbres. Laarbi était connu pour sa voix envoûtante et ses talents d’acteur et de poète du Zajal (poésie en arabe dialectal). Les générations qui ont vécu avec Laarbi Batma se souviennent de ses prouesses sur les planches de l’ancien Théâtre municipal de Casablanca, qu’il partagea notamment avec le dramaturge Tayeb Saddiki.
En plus du rôle important qu’il a joué au sein du groupe «Nass El Ghiwane», Larbi Batma a écrit des romans qui n’ont pas été publiés, et des scénarios tels que celui du film «Janb Al-Bir» et des pièces de théâtre «Lahbal fi Al Kouchina», «Hajouj et Majouj», «36», etc., en plus de deux romans «Khnata» et «Rihla ila Achark», ainsi que son autobiographie en deux tomes, «Arrahil» (Le départ) puis «Al Alam» (La souffrance). 


Un livre imprégné de la vie ghiwanie

L’artiste Saïd Mouhafid a publié récemment la deuxième partie de son livre «Quand j’ai volé dans le ciel de Nass El Ghiwane». Écrit en langue arabe, cet ouvrage nous invite dans les coulisses des soirées ghiwanies et des voyages qu’il a partagés avec le groupe.
Saïd Mouhafid raconte des moments uniques dont plusieurs n’ont pas été mémorisés ailleurs. L’auteur nous transporte avec l’œil d’un jeune amoureux dans le monde de Nass El Ghiwane. Il ne se limite pas au contexte social qui a produit le groupe mythique. On y ressent l’amour d’un vrai fan et ami qui raconte ses conversations avec Omar Saïd, Larbi Batma... Les détails sont tellement présents dans ce livre qu’on ne peut qu’imaginer plusieurs pans de la vie ghiwanie. La préface de «Quand j’ai volé dans le ciel de Nass El Ghiwane» est de Larbi Ryad, journaliste et spécialiste de la chanson ghiwanie. 


Ahfad El Ghiwane

Le groupe «Ahfad El Ghiwane» ne rate  aucune occasion pour rendre hommage aux Rolling Stones de l’Afrique. Le 7 février, il a commémoré le 24e anniversaire du décès de Laarbi Batma. Fondé au Hay Mohammadi à  Casablanca, «Ahfad El Ghiwane» concrétise une «forte loyauté pour les générations des artistes précédentes de la scène artistique nationale», comme l’a voulue le poète du zajal, Abderrahim Batma, qui a baptisé ce groupe en leur offrant le nom et les orientations requises.
Le groupe «Ahfad El Ghiwane» est le fruit d’une rencontre des jeunes qui se sont inspirés de l’art authentique marocain et se sont investis dans le patrimoine culturel populaire. Selon Mouhssine Abouzine, chef d’«Ahfad El Ghiwane», le groupe a trouvé sa vocation dans les chansons ghiwanis et les transes. «Je préfère parler de chanson ou patrimoine ghiwani au lieu de phénomène, car ce n’est plus le cas. La musique de Nass El Ghiwane fait désormais partie de  notre patrimoine national», explique-t-il. 
Dès que les jumeaux Mouhssine et Yassine Abouzine ont fondé le groupe, ils ont été rejoint par plusieurs musiciens fans de ce style. Ils ont ensuite enchaîné les rencontres, festivals et soirées au niveau national et international. Le groupe rend en permanence hommage au patrimoine de Nass El Ghiwane. Mais il ne se contente pas de reprendre  le répertoire ghiwani, il produit également ses propres tubes. 

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