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«Le Monde» : En reconnaissant la marocanité du Sahara, les États-Unis n’ont fait que dire tout haut ce que pensent autres États et le Conseil de sécurité

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Quand les États-Unis ont affirmé le 10 décembre que la solution au problème du Sahara réside dans le statut de large autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine, ils n’ont fait que dire tout haut ce que pensent les autres États et également le Conseil de sécurité de l’ONU, affirme Rachid Lazrak, professeur émérite de droit international, dans une tribune publiée par le quotidien français «Le Monde». Depuis l’adhésion de la présidence américaine au plan d’autonomie proposé par le Maroc sur le Sahara, plusieurs défenseurs du droit à l’autodétermination des populations sahraouies ont fait part, dans la presse, de leurs inquiétudes. «Des points de vue souvent nourris de contrevérités et fondés sur une méconnaissance manifeste de l’histoire du problème du Sahara», dénonce l’universitaire marocain dans cette tribune publiée sur le site Internet du média français sous le titre «Sahara occidental : L’ONU a entériné la solution de large autonomie proposée par le Maroc».
M. Lazrak qui revient sur les différentes étapes, les démarches entreprises et les efforts déployés par le Royaume depuis son indépendance pour le recouvrement de son intégrité territoriale, rappelle qu’»en associant le territoire du Sahara à celui d’Ifni, les Nations unies ont, de façon non équivoque, reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire, sauf que l’Espagne a accepté d’entamer des négociations pour Ifni, ce qui a abouti à sa libération en 1969, et a tergiversé pour le Sahara». Aux yeux de l’universitaire, si l’Espagne avait appliqué les décisions des Nations unies, le Maroc aurait pu récupérer son Sahara, comme il l’a fait pour Ifni, et il n’y aurait pas eu, aujourd’hui, d’»affaire du Sahara occidental». Mais, observe-t-il, la «réalité est que l’Espagne n’a jamais voulu quitter le Sahara et a cherché à perpétuer sa présence, avec la collaboration de certaines tribus», notamment en poussant l’Assemblée générale de l’ONU à soulever, le 20 décembre 1966, pour la première fois, le principe de l’exercice par la population de ce territoire au droit à l’autodétermination par l’organisation d’un référendum, sous l’égide des Nations unies.
«C’était, pour elle, le meilleur moyen pour ne pas engager des négociations avec le Maroc», note l’universitaire, ajoutant qu’après l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) reconnaissant que ce territoire n’était pas une terra nullius, au moment de son occupation par l’Espagne et qu’il existait «au moment de la colonisation espagnole des liens d’allégeance entre le Sultan du Maroc et certaines tribus vivant sur le territoire du Sahara», le Royaume, «fort des droits que la Cour lui a reconnus» et «devant les manœuvres dilatoires espagnoles», a organisé la «Marche verte», qui lui a permis de récupérer, de façon effective, son Sahara. «C’était aussi la meilleure façon de court-circuiter l’Espagne qui, en 1973, avec l’aide de la Libye de Kadhafi et de l’Algérie de Boumediene, cherchait à déstabiliser la monarchie marocaine et avait poussé à la création du Front Polisario», note M. Lazrak, faisant observer qu’après la signature du traité de Madrid qui consacre la fin de l’occupation espagnole, le «relais est pris par la Libye et l’Algérie et par la suite par l’Algérie toute seule, contre le Maroc». L’instrument utilisé par les gouvernants d’Alger et le Polisario et le terrain de prédiction était l’Organisation de l’unité africaine (OUA) tandis que les victimes réelles ne sont que les populations sahraouies, «devenues des otages d’un conflit qui les dépasse», dénonce l’auteur de la tribune. Pour débloquer la situation, rappelle encore l’universitaire, le Royaume a accepté «spontanément», en 1986, l’organisation du référendum, tout en attirant l’attention des Nations unies sur les difficultés que rencontrerait cette initiative, ajoutant que «très vite, les Nations unies se sont rendu compte que ce référendum est impossible à organiser» et le Conseil de sécurité «décide alors de s’orienter vers des solutions plus réalistes». 

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