L’ancien international marocain Mustapha Hadji fait partie d’un panel de joueurs et d’entraîneurs issus du monde entier, qui se réunit cette semaine à Doha, avec Arsène Wenger, directeur du développement du football mondial de la FIFA. Officiellement, ce groupe consultatif technique discute de l’avenir du football masculin dans le monde. En réalité, c’est de la périodicité de la Coupe du monde qu’il s’agit. En mai dernier, la Fédération de l’Arabie saoudite a proposé de faire jouer le Mondial tous les deux ans. Depuis, la réticence à l’idée commence à s’estamper et les soutiens sont de plus en plus ouverts. Or pour faire passer un changement aussi radical, la FIFA a besoin du soutien des premiers concernés : les joueurs. Se plaignant souvent d’un calendrier trop chargé, entre les saisons domestiques, les matchs éliminatoires internationaux et les différents tournois continentaux, les joueurs font volontiers part de leur mécontentement.
L’UEFA et ses puissants clubs font de la résistance
Jusqu’à présent, ce sont 80 joueurs et entraîneurs qui ont pris part aux discussions. Parmi eux, Roberto Carlos (Brésil), Ronaldo Luis Nazário de Lima (Brésil), Mikaël Silvestre (France), Peter Schmeichel (Danemark), Alessandro Altobelli (Italie), Iván Córdoba (Colombie), Didier Drogba (Côte d’Ivoire) et tant d’autres. Mais si la FIFA a réussi à amadouer certains de ces grands noms du football, au même titre que des fédérations africaines et asiatiques, le gros morceau se trouve en Europe. Le président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, est catégoriquement opposé à l’idée d’une Coupe du monde biennale. «Le joyau de la Coupe du monde avait de la valeur précisément en raison de sa rareté», a déclaré Ceferin, devant 160 représentants de clubs lors de l’Assemblée générale de la puissante Association des clubs européens (ECA) à Genève. «La tenir tous les deux ans entraînera plus de randomisation, moins de légitimité et, malheureusement, diluera la Coupe du monde elle-même.» Le bras de fer est loin d’être terminé.