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Le Maroc célèbre ce jeudi 18 février la Journée nationale de la sécurité routière. Comme chaque année, cette journée est l’occasion d’évaluer les actions réalisées, de mesurer les progrès et d’identifier les contraintes qui empêchent l’atteinte des résultats escomptés. Dans un entretien accordé au «Matin» à l’occasion de cette journée, Bennacer Boulaajoul, directeur de l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), affirme que cet événement constitue «une opportunité pour valoriser les acquis en termes de lutte contre l’insécurité routière dans notre pays et inciter à poursuivre la mobilisation des intervenants publics et privés, des composantes de la société civile et des acteurs médiatiques aux niveaux national, régional et local, ainsi que le lancement de programmes et projets futurs à forte valeur ajoutée pour la sécurité routière dans notre pays».
Le thème retenu par la Narsa pour célébrer la Journée nationale de la sécurité routière cette année est «Pour la vie», une façon de rappeler l’importance accordée aux valeurs de respect de la vie humaine. «C’est dans cette optique que notre positionnement voulu à travers cette campagne de communication serait de conforter ce rôle en invitant les différents publics cibles à penser à leur vie et à celle de leurs proches, en les mettant face à leur responsabilité citoyenne et humaine et en les exhortant à agir et à adopter une meilleure attitude, un comportement répondant aux exigences de la sécurité routière sur la voie publique. Au final et quelle que soit la catégorie des usagers de la route ou la partie prenante touchée par cette campagne, c’est LA VIE, qui sera le label ou “l’ombrelle” sous laquelle se sont déclinées toutes nos créations communicationnelles», explique Boulaajoul.
Dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière au cours de l’année 2021, et afin d’impliquer le grand public dans l’ancrage de la culture et des principes de la sécurité routière, la Narsa organise une série d’actions de communication, de sensibilisation, d’éducation, de marketing de service et de caractère scientifique aux niveaux régional, national et international.
«Compte tenu de la priorité accordée au dossier de la sécurité routière et afin de multiplier les efforts déployés dans ce domaine et de continuer à faire de la journée nationale de la sécurité routière une occasion de mobilisation des différents acteurs concernés, la Narsa entend organiser un ensemble d’opérations accompagnant cet événement d’envergure nationale», a confié le directeur de la Narsa.
Entretien avec Bennacer Boulaajoul, directeur de l’Agence nationale de la sécurité routière
«Le grand défi pour l’ensemble des acteurs de la sécurité routière est de maintenir ce niveau de baisse très important au fil du retour à la vie normale d’avant la période de Covid-19»
Le Matin : L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire, ce qui a limité les déplacements entre les régions pendant plusieurs mois, quel impact cela a-t-il eu sur la sécurité routière ?
Bennacer Boulaajoul : Dans la situation de crise sanitaire que nous vivons, et avec les restrictions liées aux déplacements des citoyens mises en place par les pouvoirs publics pour les protéger contre cette pandémie de Covid-19, le trafic routier a baissé d’une manière considérable en milieu urbain comme sur le réseau routier en rase campagne, notamment à partir du 20 mars 2020. Cette baisse drastique de la mobilité estimée à plus de 31% en rase campagne sur le réseau routier national a eu un impact direct sur le risque d’accident et, par conséquent, sur le bilan des accidents et des victimes.
Ce constat est universel et ne concerne pas uniquement le Maroc. Scientifiquement parlant, le risque d’accident est fortement corrélé au trafic et à la circulation routière. Un parc automobile aussi important soit-il, s’il ne se déplace pas, il est normal qu’il ne va générer aucun risque d’accident.
Les statistiques provisoires du mois de mars 2020, par exemple, comparées à mars 2019 font ressortir une diminution de 31,28% dans le nombre des accidents corporels, une baisse de 39,93% dans le nombre de tués et un fléchissement de 44,24% dans le nombre de blessés graves.
Pour le bilan provisoire annuel, il est aussi très positif, dans la mesure où il a été enregistré une baisse de plus de 17% dans le nombre d’accidents corporels, une baisse de plus de 18% dans le nombre de tués, une baisse de 22,31% dans le nombre de blessés graves et une baisse de 19,2% dans le nombre de blessés légers.
Le grand défi pour l’ensemble des acteurs de la sécurité routière est de maintenir ce niveau de baisse très important au fil du retour à la vie normale d’avant la période de Covid-19.
Quelles ont été les principales réalisations de la Narsa durant l’année 2020 ?
La première année de mise en place de la Narsa s’est caractérisée d’emblée par la tenue de la première session de son conseil d’administration le 26 février 2020, qui a approuvé le plan d’action triennal de l’Agence 2020-2022, son programme d’action et son budget modificatif au titre de l’exercice 2020. L’agence a également travaillé sur l’élaboration d’un plan d’action pour la reprise des activités dans les établissements qu’elle supervise et ses services affiliés après le confinement, en particulier les centres d’immatriculation des véhicules et les établissements agréés par l’agence (établissements d’enseignement de la conduite et centres de visite technique), en adoptant les mesures sanitaires et de prévention qui doivent être prises pour éviter la propagation du coronavirus, afin de protéger les employés et les usagers.
Parlez-nous du plan d’action de la Narsa pour l’année 2021 ?
Pour l’exercice 2021, la Narsa a mis le paquet sur un ensemble d’actions à même d’améliorer les conditions de sécurité routière dans notre pays. Ainsi, notre programme d’action pour cette année tourne autour de deux axes majeurs. Il s’agit de contribuer à l’amélioration de la sécurité routière dans notre pays et de poursuivre la politique d’amélioration de la qualité de services rendus aux usagers.
Pour ce faire, la Narsa va continuer son investissement dans l’éducation routière, le processus de digitalisation et de dématérialisation des procédures, l’intégration des nouvelles technologies, la formation du capital humain, l’accompagnement des professionnels pour leur assurer une mise à niveau pour maintenir la qualité de service requise. Aussi, il convient de signaler aussi la poursuite de l’amélioration de son système d’information, la diversification des outils de contrôle, la recherche scientifique et la communication et la sensibilisation.
Programme des célébrations de la Journée nationale de la sécurité routière
Concours national pour la sélection des meilleures initiatives
Il s’agit d’une compétition qui s’articule autour de quatre catégories, à savoir la communication et la sensibilisation, l’invention et l’innovation, l’action sociale et éducative, et l’engagement des professionnels. À l’issue de ce concours, les huit meilleurs projets en matière de sécurité routière sont sélectionnés pour se qualifier au show télévisé et s’affronter face au jury devant le petit écran.
Opérationnalisation des clubs d’éducation à la sécurité routière
Dans le cadre de la convention de partenariat signée le 26 février en 2020 entre l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa) et l’Académie régionale de l’éducation et de la formation de la région Rabat-Salé-Kénitra (AREF-RSK), une Journée de formation de formateurs a été organisée le 9 février 2021 au sein de l’AREF-RSK.
Animation d’activités aux niveaux régional et local
Avec la mise en place des représentations régionales et provinciales de la Narsa, il s’agit de s’appuyer sur ces leviers de proximité pour redynamiser l’action de sécurité routière au niveau local. Ainsi, plusieurs actions impliquant les composantes de la société civile, les professionnels et les acteurs institutionnels seront organisées dans le cadre d’une approche participative pour fédérer toutes les bonnes initiatives autour du partage des valeurs de la cohabitation, de l’indulgence et du respect d’autrui.
L’émission télévisée «Mon initiative pour la vie»
Une soirée télévisée diffusée en direct la soirée du 18 février en prime time sur 2M TV. En faveur d’une cause sociale, cette émission donnera la parole à des personnes porteuses d’initiatives probantes dans le domaine de la sécurité routière tout en commémorant l’événement par des prestations artistiques.
Journée d’information sur la prévention et la sécurité routière
L’Agence nationale de la sécurité routière participe à la sixième édition de la Journée d’information sur la prévention et la sécurité routière organisée par l’Inspection de l’Arme du train relevant des Forces Armées Royales. Cette manifestation, organisée le 18 février, s’inscrit dans le cadre des efforts entrepris par les Forces Armées Royales accompagnant l’effort national de lutte contre les accidents de la circulation.
Actions dans le cadre de partenariats
L’appui des associations pour la création de clubs d’éducation à la sécurité routière dans les établissements scolaires en mettant à leur disposition les supports logistiques et pédagogiques nécessaires à l’animation de cours de sensibilisation et d’éducation routière au profit des enfants. Par ailleurs, la Narsa procédera au renouvellement et à la reconduite de plusieurs partenariats, notamment avec Vivo Energy Maroc, les sociétés Dev RATP, Casa Transports et le Groupe Renault Maroc.
Sensibilisation et éducation routière, le pilier de la stratégie de la Narsa
La sensibilisation et l’éducation des jeunes usagers de la route occupe une part importante dans l’action de la Narsa. En effet, la stratégie nationale en matière de sécurité routière au titre de la décennie (2017-2026) a fait de cette cible un axe prioritaire (enfants de moins de 14 ans). Il est à rappeler que cette tranche de la population constitue annuellement quelque 10% des tués des accidents de la circulation au Maroc, soit plus de 300 enfants tués chaque année.
Dans ce sens, la Narsa dispose d’un programme baptisé «Jilessalama» qui comprend un ensemble d’axes d’intervention visant l’accompagnement de l’enfant en tant qu’usager de la route depuis l’âge du préscolaire jusqu’à l’âge de l’obtention du permis de conduire. L’objectif étant de construire, à terme, une génération de jeunes imprégnés des principes de la sécurité routière et qui constitueraient, sans aucun doute, des conducteurs et des usagers de la route plus responsables.
«Dans le cadre de ce programme, plusieurs projets sont réalisés dans le milieu scolaire et parascolaire, que ce soit en agglomération ou hors agglomération. L’année 2021 sera très révélatrice par des actions et des initiatives très importantes qui seront lancées dans ce cadre en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Également, il y a la création et la généralisation de clubs d’éducation à la sécurité routière dans les établissements scolaires primaires (en et hors agglomération) pour abriter, tout au long de l’année scolaire, des activités d’éducation à la sécurité routière, initiées par les enseignants et au profit des élèves», souligne Bennacer Boulaajoul. «Dans le monde rural, des actions de sensibilisation axées sur la problématique de la visibilité des enfants piétons sont organisées au profit des écoliers. Parallèlement, des articles rétro-réfléchissants (brassards) à utiliser par les enfants lors des déplacements domicile-école seront distribués lors de ces actions d’éducation et de sensibilisation», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du milieu parascolaire, la Narsa organise annuellement une opération nationale au niveau des centres de colonies de vacances relevant du ministère de la Jeunesse et des sports touchant ainsi une population d’enfants et d’adolescents avoisinant les 60.000, et ce, à travers des ateliers ludo-pédagogiques variés regroupant tout ce qui est théorique, pratique, digital et artistique.
Les maisons de jeunes sont également ciblées à travers les actions de sensibilisation menées par les ONG actives dans le domaine de l’éducation et de la prévention routière. La Narsa met à la disposition des maisons de jeunes l’appui nécessaire en matière de formation de formateurs et également en matière de logistique (supports de formation, documents imprimés, matériel pédagogique, etc.).
En ce qui concerne les projets d’investissement physique, la Narsa poursuivra la construction de centres interactifs d’éducation routière au niveau régional pour mieux cadrer les activités d’éducation routière sur le territoire national.
Une batterie de mesures pour assurer la gestion de la crise sanitaire
Afin d’assurer une meilleure gestion de la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 au niveau de la Narsa, de nombreuses actions ont été entreprises durant l’année écoulée. En effet, en 2020, la Narsa a signé la charte de reprise du travail dans les établissements d’enseignement de la conduite ainsi que le cahier des charges pour la reprise des opérations techniques par les professionnels du secteur. L’Agence a également préparé un protocole préventif, au niveau de ses services, basé sur les recommandations des autorités publiques compétentes concernant les conditions sanitaires et de précaution nécessaires et a développé un portail électronique «Narsa Khadamat» indispensable pour la prise des rendez-vous à distance pour bénéficier des services des centres d’immatriculation des véhicules. Le lancement de cette plateforme marque le début de l’ère du digital et la dématérialisation des procédures liées aux services rendus aux usagers par l’Agence.
Une nouvelle unité d’application a également été mise en place sur le même portail en ligne «Narsa Khadamat» qui permet aux utilisateurs de déposer des demandes de renouvellement de permis de conduire et de cartes grises sans avoir à se déplacer aux centres d’immatriculation des véhicules.
Par ailleurs, la Narsa a procédé à la stérilisation de tous les sièges des centres d’immatriculation des véhicules et leur équipement de dispositifs de protection, stérilisateurs, masques et thermomètres. Elle a aussi mené une large campagne de communication à travers des moyens audio, visuels et digitales afin de sensibiliser et d’éduquer les citoyens et les usagers sur les procédures et mesures à suivre lors de l’accès aux services fournis dans les centres d’immatriculation des véhicules, les établissements de l’enseignement de la conduite et les centres de visite technique, ainsi que sur la procédure de prise des rendez-vous.
En outre, la Narsa a lancé le paiement à distance des taxes parafiscales des prestations qu’elle fournit et a préparé un nouveau service de digitalisation des certificats médicaux pour l’obtention du permis de conduire, en partenariat avec le ministère de la Santé. Il est prévu que ce service soit annoncé une fois que la confidentialité des données personnelles avec les services concernés est sécurisée.
Entretien avec Hind Mejjati Alami, directrice Communication chez Vivo Energy Maroc
«Vivo Energy Maroc encourage une réelle culture de la sécurité routière, que nous inculquons aussi bien en interne qu’en externe»
Le Matin : Que prévoit Vivo Energy pour la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière ?
Hind Mejjati Alami : Vivo Energy Maroc célèbre la Journée nationale de la sécurité routière en déployant une nouvelle campagne de #CodeWahed, le mouvement de sensibilisation à la sécurité routière. Placée sous le thème «Hadi Machi Blassa», cette édition visera à mobiliser nos concitoyens autour des risques du stationnement illégal. En effet, le stationnement inapproprié gêne la visibilité des conducteurs, présente un danger sur l’autoroute et force les piétons à s’y exposer quand le véhicule occupe la chaussée ou le passage piéton. Cette campagne sera également portée en interne, par nos collaborateurs qui sont les premiers ambassadeurs de nos initiatives en matière de sécurité routière.
La campagne sera diffusée, dans un premier temps, sur les réseaux sociaux et nous étudions la possibilité de la relayer à la télévision et à la radio. «Hadi Machi Blassa» sera lancée en partenariat avec l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), partenaire du mouvement #CodeWahed depuis sa création.
Quelles sont les autres activités que vous organisez tout au long de l’année pour la sensibilisation des Marocains aux dangers de la route ?
Cette année, nous prévoyons de déployer à nouveau «Vigilance roulez prudence», une opération de sensibilisation des automobilistes, menée conjointement avec la Narsa. Cette initiative se déroulera sur plusieurs journées à travers diverses stations Shell situées dans des axes stratégiques à fort trafic routier. Des animateurs dédiés fourniront aux conducteurs conseils et recommandations et leur remettront des kits de sécurité. Ces animateurs feront également la promotion du mouvement #Codewahed, contribuant ainsi à la sécurité routière de tous.
Par ailleurs, dans les écoles primaires, nous avons mis en place en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale et les composantes de la société civile l’opération «Ana Wa Tarik». Cette année, les organisateurs apportent un nouveau souffle à cette campagne à travers la pratique du basket-ball. Au même titre que les règles de ce sport, le Code de la route répond à des règles strictes et encadrées. La rigueur du sport, et le ludisme des activités que propose ce programme permettent aux enfants de mieux s’approprier le code et les règles de bon usage de la route, précise la société. Cette campagne de sensibilisation touchera plus de 50.000 écoliers d’établissements publics et privés de Casablanca pour ensuite s’étendre à travers les villes du Royaume. Cette opération de sensibilisation est appuyée par la distribution de supports pédagogiques aux élèves rappelant les bonnes pratiques en matière de sécurité routière.
De manière générale, Vivo Energy Maroc encourage une réelle culture de la sécurité routière, que nous inculquons aussi bien en interne qu’en externe. Nous avons mis en place un programme intégral de sécurité routière, qui vise à promouvoir le développement d’une culture de prévention en matière de sécurité et de santé associant toutes les parties prenantes de l’entreprise, collaborateurs, sous-traitants, partenaires et grand public. Vivo Energy Maroc travaille à cet effet en étroite collaboration, depuis 2004, avec la Narsa pour l’amélioration de la sécurité sur les routes marocaines.
On peut dire aujourd’hui que Vivo Energy est leader dans le domaine de la promotion d’initiatives liées à la sécurité routière, pourquoi avoir choisi ce secteur ?
La contribution de Vivo Energy Maroc au domaine de la sécurité routière fait doublement sens. Tout d’abord, parce que nous sommes une entreprise résolument marocaine et citoyenne. Notre priorité est donc le bien-être et la sauvegarde de nos concitoyens. Par ailleurs, la route est une extension naturelle de notre métier de distributeur de carburants. Nos prises d’initiative en matière de sécurité routière sont donc tout à fait cohérentes avec notre mission citoyenne et professionnelle.
Nous avons mis en place, depuis plusieurs années, un programme intégral de sécurité routière qui porte ses fruits. Il vise à faciliter un changement culturel dans les comportements liés à la sécurité routière auprès de nos collaborateurs, du grand public, en général, et chez les jeunes, en particulier. Cet engagement demeure au cœur de notre vision stratégique avec l’ambition de devenir l’entreprise d’énergie la plus respectée au Maroc.
