Pour le Maroc, l’accélération de la formation du gouvernement provisoire en Libye est un «élément essentiel» pour la gestion de la période de transition, a souligné, vendredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. M. Bourita s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe tenue à l’issue de ses entretiens avec le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh. Pour le Royaume du Maroc, la formation du gouvernement provisoire dans les délais et conformément aux procédures est aussi un «élément essentiel» pour clarifier la vision par rapport au processus politique libyen, a relevé le ministre. Le Maroc voit que cette opération doit se dérouler dans un climat de concorde et d’harmonie entre les Libyens et doit aussi être un «élément» pour unifier les institutions et les visions dans le pays et non pas une étape pour accentuer les divisions, a-t-il indiqué, notant que l’essentiel est que ce gouvernement voie le jour pour interagir en premier lieu avec les attentes des Libyens.
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Aguila Saleh : La Chambre des représentants libyenne tend à former un gouvernement provisoire restreint composé des compétences de toutes les régions du pays
Le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, a souligné, vendredi à Rabat, que la Chambre tend à former un gouvernement provisoire restreint comprenant des compétences représentant les différentes régions libyennes. S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, le responsable libyen a indiqué que la Chambre des représentants tiendra une séance pour accorder la confiance au gouvernement provisoire, relevant que lors de cette réunion le Parlement décidera, en toute liberté, de ce qu’il considère être dans l’intérêt du pays.
En recevant la confiance, le gouvernement sera approuvé par le pouvoir législatif élu dans le pays, a-t-il dit. Cette étape en Libye est celle du règlement des différends entre les différentes parties libyennes, a poursuivi M. Saleh, notant que le gouvernement provisoire doit inclure des compétences de toutes les régions du pays, et que chacun doit participer au pouvoir pour sortir de la crise.Une solution pour les Libyens par les Libyens
De l’accord de Skhirate aux pourparlers de Bouznika, le Maroc a toujours confirmé son rôle de médiateur crédible dans la crise libyenne. Plaidant en faveur d’une solution élaborée par les Libyens et pour les Libyens, le Royaume a accueilli plusieurs rencontres entre les différents protagonistes. En effet, depuis l’accord politique conclu à Skhirate en décembre 2015, le Maroc a reçu plusieurs rounds du dialogue interlibyen, notamment dans les villes de Bouznika et de Tanger. Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avait d’ailleurs exprimé clairement l’approche du Royaume vis-à-vis du dossier libyen. «Le Maroc ne dispose ni d’agenda, ni d’initiative ou de voie et il n’a jamais accepté de choisir d’entre les Libyens. Au contraire, il considère toujours que les Libyens sont des frères et qu’ils assument la responsabilité et placent les intérêts libyens en priorité», avait insisté le chef de la diplomatie marocaine.
Les consultations de Tanger, une initiative saluée par l’ONU
Après la ville de Bouznika, c’est à Tanger que le rapprochement s’est opéré entre les acteurs politiques libyens. La réunion consultative de la Chambre des représentants libyenne, tenue du 23 au 28 novembre 2020 à Tanger, a été décisive. Ayant connu la participation de 123 députés, les travaux de cette rencontre ont permis de parvenir à un accord sur la tenue d’une réunion à Ghadamès, en Libye, pour mettre fin à la division politique dans le pays. À l’issue de cette réunion, les parlementaires libyens, qui ont annoncé la ville de Benghazi comme siège constitutionnel de la Chambre des représentants, avaient exprimé leur «entière disposition à interagir de manière positive avec l’ensemble des résultats du processus de dialogue, et ce conformément à la déclaration constitutionnelle, ses modifications et l’Accord politique libyen». Ils avaient également affirmé leur engagement à tenir des élections présidentielles et parlementaires selon un cadre constitutionnel, et à mettre fin le plus rapidement possible à la période de transition, de manière à ne pas dépasser une année après la tenue de la réunion de la Chambre des représentants.
Saluant les efforts du Royaume du Maroc et son attachement au soutien du peuple libyen afin de trouver une solution politique à la crise libyenne et le retour de la stabilité dans le pays, les parlementaires libyens avaient affirmé leur soutien «à toutes les rencontres positives et constructives abritées par les pays frères et amis, afin de rapprocher les points de vue des parties libyennes». À rappeler que la tenue de cette réunion a été saluée par la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul). «C’est encourageant pour nous, en tant que Mission d’appui des Nations unies en Libye, de voir se tenir à Tanger (au Maroc) la réunion consultative élargie de la Chambre des représentants libyenne», s’est réjoui la mission dans un communiqué publié sur sa page «Twitter». La mission onusienne a ajouté que «la réunion autour d’une même table d’un groupe diversifié de parlementaires des trois régions libyennes est une démarche positive qui est la bienvenue».