Le livre que vient de publier Noureddine Affaya fait suite à l’écrit qu’il a lancé, en 2019, sur «L’image et la signification, le cinéma et la pensée en acte» qui était sollicité dans plusieurs rencontres et débats. Ce qui l’a poussé à approfondir les questions de la perception, de la pensée visuelle et des effets de l’imaginaire dans la réception et la compréhension du cinéma, thèmes qu’il avait commencé à aborder il y a quelques années, notamment dans le deuxième chapitre du livre «L’image et le Sens».
Dans la deuxième partie du livre, Affaya a présenté les premières tentatives pour penser philosophiquement le cinéma, que ce soit par des philosophes professionnels, comme dans le cas d’Henri Bergson et Maurice Merleau-Ponty, ou celles des cinéastes qui ont vu dans le cinéma une opportunité pour formuler des questions existentielles qui s’élèvent au niveau de l’abstraction philosophique, comme c’est le cas avec Serguei Eisenstein, Jean Epstein et d’autres. Et ce en dehors de ce que la critique cinématographique a présenté en approfondissant ces questions, notamment ce qu’André Bazin a accompli dans ce domaine. Affaya a également traité la recherche de penseurs et de chercheurs qui ont travaillé dur pour formuler les complexités de la sémantique de l’image cinématographique dans son rapport avec l’imaginaire, le langage et la pensée.
Par ailleurs, Mohammed Noureddine Affaya a souligné dans l’introduction du livre qu’il n’était pas motivé par des raisons théoriques pour la question de l’image ou pour ce qui est visuel. Son désir était de comprendre, en s’appuyant sur les choix de présentation, de traduction et de constitution des différentes interprétations théoriques, qui ont traité de l’image et de ses transformations sémantiques face à l’accélération technique sans précédent qu’elle connaît... Sachant que les thèmes de l’image, du visuel, de l’imaginaire et du cinéma nous mettent sans cesse devant une dialectique renouvelée de l’approche et de la distanciation, simple et complexe, subjective et objective, consciente et inconsciente, expérimentale et rationnelle, dans l’unification et la rupture, puis d’autres oppositions qui se forment lors des moments de regard sur l’image, comme c’est le cas lors de la formation des composants qui produisent la pensée. Affaya conclut son ouvrage en précisant que ce travail est, en fait, un prélude à des travaux ultérieurs qui vont se concentrer sur ce que les grands philosophes ont produit sur le cinéma, les visions et interprétations philosophiques qu’ils ont présentées à son sujet.
Biographie
Professeur de philosophie moderne, d’esthétique, de communication et penseur marocain, Mohammed Noureddine Affaya est aussi actif dans le monde du cinéma et de l’audiovisuel. Il a été membre de plusieurs hautes instances culturelles marocaines telles que le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Affaya a présenté et dirigé plusieurs émissions culturelles à la télévision marocaine, notamment «Diwane» sur 2M de 1990 à 1992 et «Madarate» sur la TVM de 1999 à 2003. Il a été nommé, en 2004, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel jusqu’en 2011. Noureddine Affaya est également expert sénior au Conseil économique, social et environnemental, auprès de la commission permanente de «La société du savoir et de l’information» depuis 2011. Il a été nommé membre du Conseil supérieur de l’éducation, la formation et la recherche scientifique et a présidé les jurys de plusieurs festivals, dont le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan et le 17e Festival du film national de Tanger. À son actif de prestigieuses distinctions, comme le Prix du Meilleur livre arabe (2015), décerné par la Fondation de la pensée arabe de Beyrouth et le Prix de la Fondation Schumann des sciences sociales et humaines pour les jeunes chercheurs arabes (1998).