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Vers un nouveau modèle de co-développement plus inclusif et solidaire

La très attendue Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est une réalité depuis le 1er janvier dernier. Les Chefs d’État et de gouvernement des 54 pays membres de l’Union africaine avaient approuvé lors d’un sommet extraordinaire tenu en décembre dernier la décision du démarrage des premiers échanges commerciaux dans le cadre de cette zone. Le Royaume, qui n’a eu de cesse de faire du développement socio-économique de l’Afrique l’une de ses priorités, n’a pas manqué de se féliciter de cette entrée en vigueur. Lors de sa déclaration en marge du 12e Sommet extraordinaire de l’UA auquel il avait représenté S.M. le Roi, en juillet 2019 à Niamey, le chef de la diplomatie marocaine, Nacer Bourita, avait souligné que l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine s’inscrit parfaitement dans la vision de S.M. le Roi Mohammed VI pour une Afrique intégrée et prospère.

Vers un nouveau modèle de co-développement plus inclusif et solidaire

C’est désormais acté. La Zone de libre-échange continentale africaine est entrée en vigueur le 1er janvier 2021. En effet, le lancement officiel du début des échanges commerciaux dans le cadre de cette zone a été donné en décembre dernier lors de la réunion par visioconférence des Chefs d’État et de gouvernement des 54 pays membres de l’Union africaine (UA). Le Maroc qui avait signé, le 21 mars 2018 à Kigali, l’accord de création de la Zlecaf, a œuvré sans relâche pour voir se concrétiser ce catalyseur du «Made in Africa» en consécration de l’engagement africain du Royaume dans le cadre de la Vision Royale visant l’édification d’une Afrique forte et audacieuse. «L’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine s’inscrit parfaitement dans la vision de S.M. le Roi Mohammed VI pour une Afrique intégrée et prospère. Selon la vision de S.M. le Roi Mohammed VI, la création de la Zlecaf, loin d’être une fin en soi, marque le début d’un dessein collectif plus vaste. «Elle est l’expression d’un nouveau modèle de co-développement en Afrique, d’un modèle inclusif, solidaire et efficient, au service du citoyen africain», avait déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la coopération africaine, Nasser Bourita, lors de sa participation au 12e Sommet extraordinaire de l’UA auquel il avait représenté S.M. le Roi, en juillet 2019 à Niamey.
Le Royaume du Maroc, qui n’a eu de cesse de faire du développement socio-économique de l’Afrique l’une de ses priorités, déploie les deux tiers de ses investissements directs à l’étranger (IDE) en Afrique. D’après le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Mohcine Jazouli, qui intervenait en décembre dernier dans le cadre du 13e Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur l’Accord de la Zlecaf, le Royaume a investi, depuis 2008, plus de 3 milliards de dollars sur le continent et devient, aujourd’hui, le plus grand investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le second plus grand investisseur africain sur l’ensemble du continent. «Le Maroc privilégie les projets d’investissement intra-africains. C’est dans ce sens que le Royaume a lancé 13 projets d’envergure, rien que sur la seule région de l’Afrique de l’Ouest. Ces projets sont de nature à renforcer l’intégration régionale dans cette zone», note M. Jazouli.

D’après le ministre délégué, le lancement effectif des échanges commerciaux sous la Zone de libre-échange continentale africaine représente une date historique pour l’Afrique. «Cela constitue, pour nous tous Africains, un nouveau palier sur le chemin de l’unité et de l’intégration du continent. Cette date historique représente l’aboutissement de la volonté des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) qu’est cette même volonté de panafricanisme que le Maroc poussa de ses vœux à la genèse de l’Union africaine, au sein du Groupe de Casablanca», ajoute M. Jazouli. En effet, très attendu par les États africains, le lancement officiel de la Zlecaf marque ainsi une étape cruciale dans l’avancement de l’intégration économique africaine. La Zlecaf, qui représente, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA-ONU), un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs actuellement et près de 2,5 milliards en 2050, représente en outre un PIB total de 2,5 milliards de dollars, ce qui fait de cette zone un espace commercial des plus important dans le monde.
Toutefois, la Zlecaf ne peut réussir sans s’appuyer, avec assurance, sur le socle des Communautés économiques régionales (CER), auxquelles elle apportera de nouveaux débouchés et de nouvelles dynamiques d’interaction. C’est dans ce cadre que le Maroc souligne l’importance cruciale de l’intégration régionale au niveau des Communautés économiques régionales comme étape indispensable à l’aboutissement de l’intégration continentale, recherchée par la Zlecaf. «Ce nouvel espace que nous créons ensemble nous offre la possibilité de transformer sur place les matières premières dont regorge l’Afrique et d’accélérer la mise en œuvre d’une base industrielle africaine pour répondre à nos besoins, car la Zlecaf est d’abord et avant tout un espace de complémentarité par la création de pôles de croissance régionaux interconnectés et un espace propice aux avantages comparatifs, ainsi qu’une utilité nouvelle aux communautés économiques régionales et à l’intégration africaine», 
note le ministre délégué.
Mais bien que la Zone de libre-échange continentale africaine constitue une véritable opportunité pour booster la croissance, réduire la pauvreté et faciliter l’intégration du continent africain dans les chaînes logistiques mondiales, sa réussite reste tributaire du relèvement de plusieurs défis, notamment l’amélioration de la qualité des infrastructures de transport en Afrique et la résolution du problème de déficience des réseaux de distribution 
et de transport. 
En effet et comme l’explique le vice-président de l’Université Mohammed V de Rabat, chargé des affaires académiques et estudiantines, Omar Hniche, il est nécessaire de garantir le développement de la complémentarité entre les économies africaines dont la faiblesse constitue jusqu’à présent un frein au développement du commerce intra-africain et à l’amélioration de la connectivité digitale. En outre, il est important que la population africaine adopte de nouveaux modes de communication et d’utilisation de l’information, et ce pour une meilleure transformation économique et sociale, à laquelle aspire le continent africain.
Il serait en outre question, selon le même universitaire, de résoudre les problématiques et les contraintes liées aux tarifs douaniers et aux barrières non tarifaires, d’améliorer le climat des affaires, de lutter contre la corruption, ainsi que d’investir dans les ressources humaines et de développer les compétences et l’innovation.
D’autres défis restent par ailleurs à relever pour que cette nouvelle zone puisse atteindre pleinement les objectifs qu’elle s’est fixés. Parmi ces défis, M. Hniche cite la résolution des problèmes politiques intra-africains et la mise en place d’un réel modèle de développement économique spécifique à l’Afrique en tenant compte des disparités entre pays africains et en cherchant à éviter de déstabiliser les économies africaines les moins avancées, outre un mécanisme de règlement des conflits concernant d’éventuels abus du système. 

 

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