Après deux mois de répit, les grèves reprennent de plus belle dans le secteur de la santé. Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a annoncé dimanche dernier l’organisation d’une grève nationale les mardi et mercredi 25 et 26 mai au niveau de tous les établissements de santé publics à l’exception des services des urgences et des soins intensifs. Cette grève sera ensuite suivie d’un sit-in et d’une marche nationale à Rabat qui sera menée entre les sièges du ministère de la Santé et celui de l’Économie et des finances et dont la date sera communiqué ultérieurement. D’après le bureau du Syndicat, ce débrayage intervient pour protester contre le retard accusé par le ministère de la Santé dans l’application du cahier revendicatif des médecins ayant fait l’objet d’un accord lors d’une rencontre de dialogue.
Selon le Syndicat indépendant des médecins du secteur public, ces protestations visent à inciter le gouvernement à accélérer la mise en œuvre de l’accord signé avec le ministère de la Santé en août dernier, mais qui tardent à voir le jour. «Les médecins ont fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation au cours des six derniers mois, en se mettant en première ligne dans la lutte contre la Covid-19. Aujourd’hui, ces médecins n’exigent pas d’indemnités ou de récompense pour avoir honoré leurs engagements, mais veulent la satisfaction de leurs doléances légitimes et leurs droits les plus élémentaires», souligne Montadar Alaoui, le président du Syndicat national.
Pour rappel, les revendications des blouses blanches portent notamment sur l’amélioration des conditions d’accueil et de travail en dotant les hôpitaux des équipements et des moyens logistiques nécessaires pour un meilleur traitement des cas urgents et un meilleur encadrement des malades ainsi que l’établissement de l’équivalence entre le doctorat en médecine et le doctorat d’État. Une mesure qui permettra à ces derniers de profiter de l’indice salarial 509 et de bénéficier d’un rééchelonnement en fonction de cette équivalence. Enfin, les médecins revendiquent une amélioration de leur condition sociale et leur droit à la démission. Les médecins du secteur public appellent par ailleurs à l’activation du droit aux mutations et aux rapprochements des conjoints et le droit à la spécialisation dans le cadre du parcours de résidanat.