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En lançant la première coalition internationale de l’industrie des algues marines, la Commission générale des pêches pour la Méditerranée de la FAO ne manque pas d’arguments relevant à la fois de l’économie et de la protection de l’environnement.
La production de ces organismes capables de photosynthèse pourrait réduire de 30% la quantité d’azote qui pénètre dans les océans du fait de la pollution et accroître la production alimentaire mondiale de 10%. En intégrant seulement 2% de certaines espèces d’algues au régime alimentaire du bétail, il est possible de réduire de 99% les émissions de méthane causées par la production bovine. Sur le plan économique, la culture des algues est une activité exercée par 56 pays dont 12 en Afrique. L’Europe à elle seule a importé, en 2020, pour une valeur de 1,3 milliard de dollars, une niche que pourrait bien exploiter le Maroc, cité en exemple par la nouvelle coalition internationale de l’industrie des algues marines : «En 2015, le Maroc a été l’un des premiers pays de la région à investir dans la culture d’algues marines grâce à une coopérative de pêcheurs artisanaux qui souhaitait diversifier ses revenus et élargir son activité. Aujourd’hui, leur production cumulée s’élève à plus de 600 tonnes d’une algue rouge utilisée pour être transformée en agar-agar, un produit d’une importance commerciale considérable au niveau international», écrit la Commission générale des pêches pour la Méditerranée. Cependant, l’exploitation à des fins économiques des différentes espèces d’algues semble se heurter à quelques difficultés. «Les professionnels du secteur notent des difficultés pour recenser et suivre tous les opérateurs de la pêche artisanale, ainsi que le contrôle de l’exploitation des algues et des mollusques», notait la Banque mondiale, en 2017, dans son estimation du cout économique de la dégradation de l‘environnement au Maroc. Pour assurer la pérennité de cette ressource, le Plan Halieutis a identifié six principales branches d’activité des industries de la pêche au Maroc dont le traitement des algues pour extraction de l’agar-agar, utilisé dans le secteur alimentaire et l’industrie cosmétique.
Au titre des neuf premiers mois de l’année 2020, selon l’Office national des pêches, les débarquements des algues ont progressé de 69%, comparativement à la même période de l’exercice précédent. Cependant, la valeur marchande des produits de la pêche côtière et artisanale, y compris les algues, débarqués durant cette période a reculé de 9% à près de 5,26 milliards de dirhams. El Jadida concentre plus de 80% de la production nationale.
