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De nouvelles perspectives de croissance se dessinent pour Marsa Maroc

Tanger Med II offre à Marsa Maroc de meilleures opportunités d’internationalisation, malgré le contexte de crise. L’entreprise, la seule à représenter le secteur portuaire à la cote casablancaise, risque de rencontrer de nouvelles mauvaises vagues en attendant une conjoncture internationale plus clémente en 2022. Les tenants et les aboutissants expliqués par Mehdi Chakir, analyste sénior chez CFG bank, lors d’un webinaire tenu le 11 mai.

De nouvelles perspectives de croissance se dessinent pour Marsa Maroc
Marsa Maroc dispose encore de beaucoup de marge pour se développer, son taux d’utilisation étant de 54% à fin 2020.

Loin de naviguer à vue en cette période de crise internationale, Marsa Maroc maintient le cap. Ses perspectives de développement et d’internationalisation s’intensifient progressivement avec la mise en service commerciale du terminal à conteneurs 3 du port de Tanger Med II. C’est en tout cas l’avis de Mehdi Chakir, analyste sénior chez CFG bank. «L’activité de Tanger Med II qui a commencé en début d’année est une activité qui donnera accès au groupe à des flux mondiaux, au-delà de sa mission historique», souligne l’analyse lors d’un webinaire organisé par la Bourse de Casablanca et l’Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB). Tenue le 11 mai sur le thème «Marsa Maroc vers une internationalisation de l’activité avec Tanger Med II», cette rencontre virtuelle a voulu traiter le secteur portuaire et particulièrement Marsa Maroc, la seule société à représenter le secteur à la cote casablancaise.
Marsa Maroc est également l’un des opérateurs pivots du Royaume, puisque son activité permet de fluidifier les échanges commerciaux. L’année dernière, l’entreprise a traité un total de 35,6 millions de tonnes, revendiquant ainsi une part de marché de 33%. «Je tiens à clarifier que cette part de marché est diluée du fait que près de la moitié des flux dans les ports marocains 
(107 millions de tonnes en 2020) est traitée par des industriels complètement intégrés, tels que l’OCP ou Taqa Morocco. Ces industriels manutentionnent leur propre flux de façon interne», précise l’analyste.
Présent sur pratiquement les 3.500 km de côtes marocaines, l’opérateur portuaire traite une large panoplie de produits, répartis essentiellement en 4 segments : Le segment conteneurs import-export, le segment vrac solide et le segment vrac liquide. Marsa Maroc opère aussi sur le segment du transport international routier et la manutention de véhicules.
«Sur les 5 dernières années, le trafic a été relativement stable avec un TCAM de près de -1%. Cette stabilité est due premièrement à une hausse de 6% de trafic de conteneurs (en tonnage), de 3% pour le trafic de vrac solide combiné à une baisse moyenne des volumes de vracs liquides de près de 6%», développe Mehdi Chakir.

Quasi saturation des capacités chez la concurrence
Segment le plus rémunérateur du business model de Marsa Maroc, le trafic conteneurisé a connu une évolution assez importante sur les 5 dernières années. «Cette évolution est due à trois éléments. D’abord, la hausse des importations qui sont tirées par le développement économique du pays. Puis, l’amélioration de la situation économique chez nos principaux partenaires commerciaux. Enfin, la mise en service de certaines capacités, notamment le PC3 ou le port de Casablanca, et celui d’Agadir qui ont été concédés à Marsa Maroc», décrypte l’analyste de CFG Bank. Selon lui, l’élément qui peut aussi avoir un impact conséquent sur la santé de l’entreprise, c’est justement la quasi-saturation des capacités de traitement de son unique concurrent sur ce segment. «Cela fait que tous les extra-volumes qui se déversent au Maroc et qui repartent du pays passent un peu plus chez le groupe Marsa Maroc».
Même avec cette amélioration, les perspectives de croissance sont très intéressantes, pour au moins deux raisons : «le taux d’utilisation est encore très bas. Marsa Maroc est à peine à 54% à fin 2020, et aucune nouvelle installation de conteneurs (Gateway import-export) n’est programmée au moins jusqu’en 2030, selon le département du Transport».

Une baisse de 3% du trafic global cette année
Cela étant dit, CFG Bank table encore sur une nouvelle contraction des volumes traités par le groupe Marsa Maroc cette année. Cette situation résulterait d’une baisse des trafics du vrac solide engendrée par une normalisation des flux de céréales. Mais aussi de la baisse du trafic du charbon suite à la mise en service du terminal dédié à la centrale thermique au nouveau port de Safi. Le trafic conventionnel devrait aussi connaître une baisse supplémentaire due essentiellement aux produits sidérurgiques du fait du recul de la demande mondiale, mais aussi aux barrières tarifaires. «Au niveau des vracs liquides, nous tablons sur une hausse qui devrait compenser le vrac solide. Effet favorable engendré par la non-récurrence du confinement ayant fait baisser la consommation et les importations d’hydrocarbures en 2020».
Pour sa part, le segment conteneurs connaîtrait une certaine stabilité 
malgré tout. Comment est-ce possible ? «D’abord, les perturbations que connaissent toutes les chaînes logistiques mondiales à cause de la Covid devraient se dissiper progressivement à partir du troisième ou du quatrième trimestre de cette année, compte tenu de l’avancement des campagnes de vaccinations mondiales. La progression du segment Conteneurs sera néanmoins impactée par une baisse de la consommation et du pouvoir d’achat au Maroc, et la décroissance des importations à cause de la hausse des droits de douane sur certains produits», estime l’analyste.
Combinés, ces facteurs endogènes et exogènes induiraient une baisse globale de près de 3% du trafic global traité par Marsa Maroc cette année, avant une reprise à partir de 2022.
Pour la partie transbordement, les échanges reprendraient cette année selon l’analyste. Cette reprise couplée à tous les avantages concurrentiels dont dispose le port Tanger Med II faciliterait l’atteinte d’un taux d’utilisation important. D’ailleurs, le management de Marsa Maroc a annoncé la semaine dernière pouvoir cibler les 60%. Un niveau qui se traduirait par un traitement de près de 900.000 conteneurs dès la première année d’entrée en service.

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