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Ils ont dit

Mohamed Saâd, président de l’AUSIM

«La Souveraineté numérique, un chantier énorme et urgent»

«La souveraineté numérique de toute nation fait partie de son patrimoine, tout comme le patrimoine culturel ou autres qui définissent l’identité d’une nation. Et donc le patrimoine informationnel est extrêmement important. D’où cette question de souveraineté numérique qui se pose aujourd’hui avec acuité parce que nous voulons être libres de notre choix numérique, qu’il ne soit pas dicté par une quelconque puissance, qu’elle soit politique ou économique. Pour cela, il est extrêmement important que nos données et notre patrimoine informationnel soient logées dans notre pays, qu’ils soient fournis et utilisés par des entreprises maroco-marocaines, qu’ils soient conçus par des Marocains et donc adaptés au contexte et à la culture marocaine. Nous sommes obligés d’entamer ce chantier colossal à tous les niveaux, notamment au niveau de l’État, pour encourager l’innovation marocaine et la startup, pour donner aussi des incentives à la PME afin qu’elle puisse s’équiper dans un cadre de confiance numérique. Il est aussi question de ne pas se contenter d’absorber des solutions et des réglementations venues d’ailleurs. Et ça, c’est extrêmement important. Et comme le nouveau modèle de développement l’a pointé, il faut faire du digital un levier de développement. Et Il faut que ce levier de développement soit aussi maroco-marocain en mettant au centre cette question de souveraineté numérique nationale.
Le chantier est énorme et il est temps de s’y atteler. C’est aujourd’hui qu’on doit commencer, si on ne l’avait pas fait il y a vingt ans. Il faut par ailleurs avoir la taille critique pour réussir ce chantier et celle-ci viendra avec des alliances entre le Maroc et une Europe élargie ou avec une Afrique du Nord subsaharienne ou encore avec les pays du Golfe. Ces derniers figurent dans le Top 20 mondial du «Cyber Security Global Index», ce qui fait qu’une alliance avec ces pays-là, avec lesquels nous partageons beaucoup de points communs, fera qu’on puisse avoir, comme je l’ai dit, cette taille critique pour faire face aux géants de la technologie et du numérique et construire cette souveraineté numérique.» 

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Abdellah Marrakchi, Head of Sales Sage North Africa

«Nous avons les moyens, les compétences et les potentialités pour réaliser de grands défis, notamment dans le digital»

«Aujourd’hui, on a eu le plaisir de participer à cette troisième table ronde autour d’une thématique capitale qui est la souveraineté numérique du Maroc. C’est un sujet qui a été mis au devant de la scène depuis la crise Covid. Cette crise qui a finalement interrogé plusieurs pays sur leur souveraineté tout court, puisque la souveraineté peut être énergétique, financière, mais aussi sanitaire. Et c’est justement là qu’il y a eu une épreuve. Plusieurs pays se sont vus très dépendants de l’étranger. Le Maroc s’en est plutôt bien sorti puisqu’au niveau de la souveraineté sanitaire, on a pu répondre à la fois à la demande interne et même exporter notre savoir-faire. Puis, au niveau de la souveraineté digitale, il est agréable de constater que nous avons changé de mindset pendant la crise Covid et tous les acteurs de l’écosystème digital ont pu travailler main dans la main, dans un élan patriotique, en mettant de côté les ego pour faire aboutir des projets qui, sans cela, auraient pris peut-être une dizaine ou une quinzaine d’années pour voir le jour.

En effet, beaucoup de projets et beaucoup de synergies ont été créés, un vrai boost pour le monde du digital. Pendant cette crise, nous avons prouvé que nous avions les moyens, les compétences et les potentialités pour réaliser de grands défis, notamment en matière de digital. J’espère qu’on ne va pas attendre la prochaine crise pour reproduire cela et qu’on va garder ce mindset, ce logiciel-là dans nos têtes et l’accélérer pour faire en sorte que le Maroc soit un modèle à l’échelle africaine et arabe, qu’on puisse tous finalement arriver à cette ambition d’avoir une nation digitale et de reconquérir notre souveraineté numérique. À Sage North Africa, on est fournisseur de solutions de gestion et justement, à ce niveau-là, nous travaillons avec les PME, qui constituent 95% du tissu économique marocain, pour les aider à s’équiper en matière de logiciels de gestion pour réussir leur transformation en numérique. Bien sûr, nous intégrons cette composante de sécurité, également abordée dans les débats ce matin, la sécurité By Design, c’est-à-dire dès la conception de nos solutions. Nous proposons aujourd’hui des solutions sur le cloud qui sont hébergées sur des data centers à même d’offrir le plus haut niveau de sécurité pour permettre finalement aux PME marocaines d’être beaucoup plus compétitives et de se concentrer sur leur secteur d’activité. Nous accompagnons les entreprises pour faire parler la donnée, la traiter, l’analyser, pour pouvoir prendre des décisions, être compétitifs et réaliser leur croissance et s’imposer sur l’échiquier mondial.» 

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hmed Saïhi, IBM Security Channel Sales Leader North & West Africa

«La cybersécurité devient un risque majeur pour toute organisation qui souhaite développer des services numériques»

«Tout d’abord, je tiens à remercier Groupe Le Matin pour cette opportunité et pour le choix de ce sujet à mon avis très pertinent par deux aspects : la recrudescence de cette menace au niveau mondial – on est tous submergés d’informations relatives à des attaques dans différents pays et aussi au niveau marocain –, et le rapport du nouveau modèle de développement dans lequel le digital et le numérique sont amenés à jouer un rôle central. Donc cette rencontre vient à point nommé concernant ce sujet qui prend beaucoup d’importance. Le risque de cybersécurité, c’est un risque qui devient majeur pour toute organisation qui souhaite développer des services numériques, que ce soit pour ses clients ou pour les citoyens. Et les différents intervenants ont apporté chacun, de par son expérience et son expertise et à partir de différents angles, des éclairages qui, je l’espère, vont permettre une meilleure appréhension de ce sujet au niveau managérial, de manière à ce qu’on puisse justement tirer profit du numérique et du digital et en même temps gérer les risques liés à ce type d’initiative, notamment sur le volet cybersécurité. Nous travaillons bien sûr dans une logique d’écosystème. Nous apportons notre valeur ajoutée dans une logique de chaîne globale pour nos clients et aussi un certain nombre de pays de manière générale.

Par exemple, nous accompagnons beaucoup de nos clients au Maroc de manière à s’équiper de solutions de haute technologie pour justement faire face à la menace de cybersécurité et aussi à les aider à protéger les données sensibles. Que ce soit des citoyens ou des clients, on sait très bien que c’est un sujet sensible et nous accompagnons depuis plusieurs années beaucoup de nos clients à travers ces axes technologiques, de conseil et d’expertise. Il y a aussi un autre axe qui est très important, celui de la formation. Nous avons des plateformes de formation accessibles à tout le monde pour que chacun puisse apprendre de nouvelles choses, notamment sur la sécurité, la blockchain, l’intelligence artificielle, etc. Il y a aussi des activités qu’on mène au niveau des universités, notamment les écoles d’ingénieurs, qui visent à former et à certifier les ingénieurs pour leur permettre d’ajouter une compétence supplémentaire à leur cursus. Le troisième axe, c’est développer les compétences de notre écosystème de partenaires au Maroc de manière à ce qu’ils puissent apporter un maximum de valeur ajoutée à nos clients.» 

Propos recueillis par Mounia Senhaji & Mohamed Sellam
Photos : Aissa Saouri & Hassan Sradni

 

 

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