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Ils ont dit

Hicham Zouanat, président de la commission sociale de la CGEM

«Le digital va créer un autre type d’économie collaborative»

«Énormément de sujets ont été traité lors de cette Matinale, comme le digital et son interaction avec l’employabilité, un thème très important. Ce qui m’a permis dans mon intervention de le relier au contexte macroéconomique. Aujourd’hui, le digital est en train de faire bouger les choses et de créer un autre type d’économie collaborative, de plateforme et qui crée autant de postes. Une première forme d’employabilité qui peut changer les rapports entre clients et fournisseurs et entre salariés et employeurs pour “shifter” vers des auto-entrepreneurs. Je pense que le digital doit être dans le cœur du métier de la formation dans les entreprises. Mais il doit aussi être transversal à tous les autres métiers. Il doit être intégré dans la partie commerciale, RH, marketing… On devra aussi commencer à affronter les compétences de demain pour aller de l’avant.  Le contrat social est aussi un volet qu’on ne devra pas négliger. Dans ce cadre, les rôles du patronat et du syndicat sont importants pour préparer le terrain et assurer le bon déploiement du nouveau modèle de développement qui a placé le digital au centre des priorités.» 

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Zakia Hajjaji, directrice des ressources humaines chez Orange Maroc

«La révolution technologique nous impose d’accompagner l’évolution de l’économie et des nouveaux besoins des clients et des salariés»

«Aujourd’hui, la thématique était autour de l’employabilité à l’ère du digital. Nous avons donc abordé les sujets autour de la rupture technologique. Il faut savoir que cette révolution technologique nous impose d’accompagner l’évolution de l’économie et des nouveaux besoins des clients et des salariés. Si on revient dans l’histoire, le GSM a été inventé il y a 30 ans, aujourd’hui, on ne peut pas vivre sans smartphone, c’est dire l’évolution que le monde a connu au cours de cette période. Aujourd’hui, il y a des enjeux importants de connectivité pour permettre à toute personne d’être connectée tout le temps de la manière dont elle le souhaite. Il y a également des enjeux de Data et d’intelligence artificielle pour personnaliser les offres et relier tout ce monde à travers l’internet des objets, la cybersécurité, la block chain, etc. Tout cela suppose un accompagnement et un reskilling ou un upskilling des collaborateurs dans les entreprises. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’obsolescence programmée des compétences. On sait qu’à l’horizon 2030, 30 ou 40% des métiers d’aujourd’hui n’existeront plus, donc c’est un double enjeu de préparation, d’anticipation et d’accompagnement des salariés et de l’écosystème global de l’entreprise.» 

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Amal El Amri, SG adjointe de l’Union marocaine du travail et SG de l’Union syndicale interbancaire

«Tout doit se faire dans le respect du travailleur et de sa protection sociale»

«Le thème choisi pour cette Matinale revêt une grande importance, vu qu’il s’est penché, entre autres, sur les défis de la digitalisation et les moyens de développer les compétences pour pérenniser l’employabilité. Cette rencontre a également permis à l’ensemble des intervenants de s’arrêter sur les problèmes et enjeux en matière d’éducation, de préparation des compétences et de la formation continue qui joue un rôle important pour la requalification des employés pour mieux les préparer à relever les défis de la digitalisation. L’autre enjeu imposé par le contexte actuel est la capacité des entreprises à maintenir et sauvegarder les emplois et les moyens mis en place pour le faire. Je pense que la destruction des emplois est un vrai enjeu à prendre en considération et doit aussi servir d’opportunités pour la création d’autres nouveaux métiers. Tout le monde doit s’y préparer et mettre le digital et les nouvelles technologies au service de l’humain et de l’emploi décent. Je pense aussi qu’il ne faut pas tomber dans le piège de la précarisation et de l’uberisation du marché de l’emploi. Tout doit se faire dans le respect du salarié, du travailleur en général et de sa protection sociale. Offrir à ce dernier les compétences nécessaires est fortement recommandé. Pour ce faire, il est important de mettre en place des institutions de formation efficaces qui anticipent les besoins du marché et de réfléchir à un référentiel des emplois digitaux et des compétences qu’il va falloir mettre en œuvre. Il faut aussi penser à consolider le dialogue social au niveau national, des entreprises et des branches.» 

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Jamal Belahrach, CEO Deo Conseil, président de la Fondation Jobs For Africa et de la Fondation Zakoura Education

«La crise Covid constitue une véritable opportunité, un gisement de projets et surtout des éléments d’espoir à donner à la jeunesse 

«Je suis ravi d’avoir pu contribuer à cette Matinale autour de l’employabilité à l’ère du digital. Cette rencontre a permis de voir quels sont les principaux enjeux pour le pays, à savoir quelle expérience pour le citoyen digital de demain, quelle société nous voulons... Je pense qu’il faut inscrire ces enjeux dans les agendas politiques lors des prochains mois et des prochaines semaines, car l’urgence est là. Le monde a changé, la révolution numérique nous concerne tous et toutes. L’un des sujets importants abordés aujourd’hui est que dans ce processus de digitalisation du pays, il y a une réflexion de fond sur quel Maroc voulons-nous à l’horizon de 2035. C’est l’objet auquel nous a invité le nouveau modèle de développement et là nous avons pu aborder la question du contrat social qui est nécessaire pour relever ce défi. Nous avons des indicateurs à travers le NMD, nous avons une Constitution, mais au milieu, il nous manque ce contrat social qu’il nous faut définir. On ne peut pas penser à la digitalisation, si on ne pense pas à quelle société on veut fabriquer demain, quel type d’institutions éducatives, d’institutions de santé, etc. La Covid nous a bien montré nos carences et ce qui est intéressant c’est que cette crise constitue une véritable opportunité, un gisement de projets et surtout des éléments d’espoir à donner à la jeunesse du Maroc. Car plein de choses sont possibles à faire dans notre pays avant de penser à le quitter, mais pour y arriver, il faut que l’ensemble des parties prenantes, l’État, l’entreprise et les syndicats se mettent autour d’une table pour définir un nouveau dialogue, un nouveau projet sociétal sans lequel rien n’est possible et tout le reste demeurera de simples incantations. Or le Maroc n’a plus le temps d’attendre.» 

Propos recueillis par Najat Mouhssine, Mohamed Sellam & Mustapha Benjouida
Photos : Aissa Saouri & Hassan Sradni

 

 

 

 

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