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OPCI : le marché creuse son sillon

Ils sont 16 en activité et pourront être rejoints par d’autres avant la fin de l’année. Les organismes de placement collectif immobilier de la Place affichent un actif net de 11,75 milliards de DH, soit une progression de près de 93% depuis le début de l’année. Ce véhicule a de beaux jours devant lui, à condition de revoir la taxe professionnelle quand l’actif est en location.

OPCI : le marché creuse son sillon
Les OPCI sont munis, depuis 2019, de tous les dispositifs légaux, réglementaires et fiscaux nécessaires à leur fonctionnement.

Le marché des Organismes de placement collectif immobilier (OPCI) s’agrandit. À ce jour, le régulateur du marché des capitaux (AMMC) en a agréé 16 qui sont tous en activité, dont deux ces derniers jours. Cela dénote de la forte dynamique caractérisant cette nouvelle activité et de l’effort louable de l’AMMC pour l’agrément des OPCI et son accompagnement actif de cette industrie, déclare au «Matin» Noreddine Tahiri, DG d’Ajarinvest, société spécialisée dans la gestion des OPCI. Le nombre d’agréments d’OPCI à l’étude n’est pas connu. Cependant, les statistiques publiées par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) au mois de septembre font mention de l’agrément, le même mois, de 4 OPCI totalisant un capital initial à la constitution de 3,356 milliards de DH. «Au rythme où l’AMMC traite les dossiers, qui, il faut le rappeler, restent des dossiers très techniques et qui demandent le temps nécessaire pour leur traitement, il n’est pas exclu que d’autres OPCI soient agréés d’ici la fin de l’année», nous annonce Tahiri.

Selon la dernière publication de l’AMMC, datée du mois de septembre, l’actif net géré par les sociétés de gestion d’OPCI atteint 11,75 milliards de DH, soit une progression de près de 93% depuis le début de l’année. «C’est une progression notable qui est due essentiellement à l’intérêt que portent les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou privés, aux OPCI et qui reflète l’attrait que présente cette activité, notamment en termes de réorganisation de la détention d’actifs qu’ils soient d’exploitation ou de placement, d’une part, et de l’optimisation financière que ce nouveau véhicule d’investissement permet d’atteindre», explique le DG de la société créée en 2016 et détenue par la CDG (60%) et CIH Bank (40%).
Quels rendements offrent ces véhicules financiers ? Impossible de répondre pour le moment, le marché manquant de données statistiques, regrette Tahiri. Le DG d’Ajarinvest souligne que «nous ne pouvons pas parler de rendement normatif des OPCI. Ce dernier dépend fortement du rendement des sous-jacents que sont les actifs détenus par les OPCI. Ledit rendement dépend à la fois, mais pas uniquement, de sa nature (résidentiel, bureaux, commerces, logistique…) et de la qualité du locataire».

Le plan comptable se fait toujours attendre
Par ailleurs, l’activité est munie, depuis 2019, de tous les dispositifs légaux, réglementaires et fiscaux. Ce qui a permis l’émergence et le développement rapide des OPCI dans le pays. «Un seul point reste actuellement en suspens, il s’agit de l’adoption officielle du plan comptable des OPCI par l’Assemblée plénière», souligne Tahir. Toutefois, nuance ce professionnel, ceci n’est pas réellement une contrainte puisque ce plan, qui est le fruit du travail de la Commission technique spécialisée, mise en place par le ministère des Finances, a été validé par le Comité permanent. Par contre, sur le plan fiscal, et plus particulièrement la fiscalité locale, préconise Tahiri, il serait judicieux de ne pas changer la base de calcul de la taxe professionnelle relative à un actif selon qu’il est mis en location ou en exploitation.

Locataires d’actifs : la taxe professionnelle entrave la levée de fonds
Dans une déclaration au «Matin» en réaction au PLF 2022, l’industriel Hakim Marrakchi avait appelé à une refonte de la fiscalité locale pour permettre aux entreprises industrielles et hôtelières d’avoir accès au financement à travers les OPCI (www.lematin.ma). En effet, la taxe professionnelle est fortement augmentée selon que l’on est locataire ou propriétaire et ce différentiel est une entrave majeure à la levée de fonds dont les entreprises ont grandement besoin en ces temps difficiles. 

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