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La situation se corse de plus en plus pour l’industrie automobile mondiale du fait de la pénurie des semi-conducteurs. Et les effets sur le marché marocain risquent de se corser aussi. Jeudi dernier, Abderrahim Bachiri, directeur administratif et financier d’Auto Hall, affirmait lors de la conférence de presse post résultats semestriels «qu’à l’instar des autres importateurs du marché, le groupe reste drivé par la pénurie des semi-conducteurs. Il faut s’attendre à un certain fléchissement du marché, d’ici la fin de l’année», a-t-il lancé devant la presse (www.lematin.ma). Le lendemain de cette déclaration prémonitoire, Opel, la célèbre marque allemande, annonçait par voie de communiqué que son usine d’Eisenach (Allemagne) allait s’arrêter, et ce, jusqu’au 1er janvier 2022.
Nous avions déjà relaté dans les colonnes du «Matin» les arrêts ponctuels de l’usine Renault de Tanger et d’autres constructeurs tels General Motors, Peugeot, Toyota. Mais c’était jusqu’ici des arrêts qui se comptaient en jours. Désormais, tous les constructeurs sont obligés de ralentir, voire même d’arrêter leurs usines. Toyota a ainsi annoncé qu’elle reverrait ses objectifs de production une nouvelle fois fin octobre. D’après les cabinets de consultants spécialisés dans l’automobile, près de 10 millions de véhicules pourraient ne pas être produits sur 2021. IHS Markit, cabinet référent du secteur, prévoit qu’un total de 14,52 millions de voitures légères manqueront à l’appel entre 2021 et 2023. Le cabinet explique dans sa note publiée le 16 septembre que le pire est à venir pour 2022 et que la production automobile ne reviendra dans une configuration normale qu’au second semestre 2023. La reprise de la pandémie en Asie, où sont fabriquées les puces, explique en grande partie cet impact sur la production automobile. Les équipementiers automobiles suivent le mouvement. Ainsi, Faurecia, présent au Maroc au travers de son usine de Kénitra, a annoncé que son chiffre d’affaires serait impacté de l’ordre de 1 milliard d’euros sur 2021. Notons que les distributeurs automobiles marocains font déjà face à des pénuries pour les véhicules utilitaires légers et les voitures particulières. D’après les professionnels interrogés par nos soins, cela va s’amplifier en 2022, tant du fait de la pénurie de semi-conducteurs que de la stratégie des constructeurs qui visent à préserver leurs parts de marché sur le marché européen au détriment des marchés moins matures.
