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Paiement : les secrets d’une externalisation réussie chez les banques

La compétition continue d’être forte dans l’écosystème bancaire avec l’arrivée de Néobanques ou de Fintechs qui ont modifié le paysage historique du monde de la finance en proposant des solutions de paiement plus agiles et répondant au mieux aux besoins des clients. Quels sont les avantages et bénéfices du «payment as a service» pour une banque ? Cette dernière doit-elle externaliser tous ses services liés au paiement ? C’est à ces questions et d’autres qu’a tenté de répondre la nouvelle série Apide Talks, organisée le 3 novembre par la plateforme Digital Africa live du groupe i-conférence.

Paiement : les secrets d’une externalisation réussie chez les banques
Le marché du paiement a également aiguisé l’appétit de nouveaux entrants de Fintech mais aussi des géants de la Tech tel que Google ou Facebook.

Le monde bancaire a été fortement impacté par les révolutions technologiques depuis plus de 20 ans. La monétique et le paiement en général ont été le plus impactés, probablement avec l’avènement du mobile, de l’internet et du Cloud. Le marché du paiement a également aiguisé l’appétit de nouveaux entrants de Fintech mais aussi des géants de la Tech tel que Google ou Facebook. «Uniquement pour la partie processing, le marché bancaire a généré 74,4 milliards de dollars en 2020 et atteindra les 120 milliards de dollars en 2025 globalement. La digitalisation des services de la monétique oblige les banques à s’appuyer sur des services Cloud SaaS, Processing & PaaS, qui permet principalement d’avoir une plus grande flexibilité pour l’utilisateur final, en proposant plusieurs moyens de paiements, grâce à des dernières versions, au plus haut le document PCIDSS qui est plus sécurisé et prend en compte les spécificités du Cloud», développe Jean Noel Georges, lors d’une nouvelle série Apide Talks, organisée le 3 novembre par la plateforme Digital Africa live du groupe i-conférence.

Pénurie des composants électroniques Vs Cloud
Selon le modérateur de ce débat animé par des panélistes et des experts reconnus dans le domaine de l’externalisation et des acteurs ayant déjà effectué cette migration de leurs solutions de paiement, l’approche externalisée permet également d’accélérer le lancement de nouveaux produits en utilisant le «time to Market» et en facilitant les évolutions futures. «Il y a un autre paramètre qui rentre en jeu aujourd’hui avec la crise du Covid, et qui est la grande pénurie de composants électroniques. Cette pénurie touche tous les secteurs, notamment le secteur bancaire et sur le marché, on a vu des exemples de banques qui ont commandé des serveurs et qui ont eu des délais de livraison de 1 an. Concrètement, le Cloud propose une alternative sans égale pour ces institutions financières pour qu’elles puissent aller sur le marché avec de nouveaux produits très rapidement», explique pour sa part Illyas Berrajâa, Chief Growth Officer à groupe BPC, acteur mondial de l’externalisation basé aux Émirats arabes unis, mais également présent au Maroc.

Externaliser tout ou une partie ?
En revanche, des questions s’imposent d’elles-mêmes pour la banque. Que dois-je sous-traiter ? Comment puis-je contrôler les données stockées ou échangées ? Quel responsable et de quelle partie de mon système? Qu’en est-il de la sécurité ? Et quels sont les business model associés ?
Pour y répondre en partie, Illyas Berrajâa met en avant les résultats d’un récent rapport publié par un cabinet spécialisé récemment : «sur les dernières années, les banques dans le monde ont investi 1.000 milliards de dollars dans le développement de technologies “In House”, mais cela n’a pas permis de générer la croissance des revenus escomptée. Le rapport a analysé plus de 160 banques dans plus de 50 pays».
En outre, les banques qui ont le plus progressé sont celles qui l’ont réalisé dans le domaine digital et étaient les plus rentables. Pourquoi ? «C’était tout simplement dû à la réduction des coûts plutôt qu’à la croissance des revenus, donc grâce au digital. Je note qu’ici que la réduction des coûts est synonyme de l’externalisation. Car l’implémentation d’une plateforme de paiement mobilise beaucoup de ressources», ajoute Berrajâa.

Comment élaborer sa stratégie ?
Et même si l’externalisation est une solution adéquate pour les banques, il convient de bien préparer sa stratégie. Comment ? Afin d’éclairer la question, Gildas Guebre , responsable département projets monétiques et paiements pour Bank Of Africa au Maroc, s’appuie sur l’expérience de sa banque «BOA est partie d’une ancienne architecture, dans laquelle nous avions plus d’une dizaine de banques en Afrique qui disposaient en interne de leurs propres solutions. Il fallait donc regarder comment nous allions nous projeter dans l’avenir et notamment préparer cette grosse vague de digitalisation. Il fallait en clair préparer une architecture souple, flexible et surtout qui permet de répondre aux problématiques business. Car il s’agissait de lancer sur le marché des produits qui répondent aux besoins des clients avec le retour sur investissement attendu».

BOA a finalement opté pour une mutualisation de toutes ses infrastructures de sorte à répondre à cette question de flexibilité, d’agilité, de sécurité et enfin tout en respectant les réglementations en vigueur dans les pays de présence de BOA. «Nous avons aussi fait le choix d’avoir une solution qui est externalisée vis-à-vis des banques mais qui est opérée par le groupe lui-même», précise Gildas.
Pour les panélistes de ce webinaire, il ne s’agit pas de tout enlever l’infrastructure de la banque pour la déposer chez un fournisseur. Il est plutôt question de trouver le juste milieu : en somme, combiner entre la réglementation par pays, la partie financière et les capacités de l’entreprise. «L’externalisation ne vise pas à remplacer tout l’existant, plutôt de capitaliser dessus et d’apporter de la valeur ajoutée sur des implémentations qui sont peut-être complexes et qui captent beaucoup de temps», résume Jean Noel.

Le «Time To Market» à l’ère de la Covid
Important. Le «Time to Market» a démontré toute son importance en temps de Covid. Il faut dire qu’au Maroc ou ailleurs, les banques qui étaient les plus agiles et qui ont pu lancer des services de paiement en «contactless» rapidement sont celles qui ont su gérer tous les flux de paiement liés à cette crise. Nous avons également assisté à l’exemple de gouvernements qui voulaient verser des subventions à des populations non bancarisées, et les banques qui ont lancé des Wallets à temps ont pu justement gérer tous ces flux de paiements à travers leurs plateformes.

Quels sont les prérequis pour une externalisation réussie ?
«Il faut d’abord savoir où on veut aller. Sincèrement, ce n’est pas du tout une problématique technique, car tout dépend de la stratégie de la banque et de son positionnement», conclut Gildas. nIlham Lamrani Amine

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