Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Nation

Le Parlement européen se laisse instrumentaliser par Madrid dans sa crise diplomatique avec Rabat

Le Parlement européen se laisse instrumentaliser par Madrid dans sa crise diplomatique avec Rabat

Dans la guerre diplomatique acharnée qu’elle mène contre le Royaume du Maroc et ses intérêts supérieurs, l’Espagne est parvenue jeudi à faire adopter par le Parlement européen (PE) une résolution sur une soi-disant «utilisation des mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire de Sebta». L’institution législative de l’UE, qui prend ainsi fait et cause pour Madrid sans aucune considération pour son partenariat stratégique avec le Royaume et pour les efforts que ce dernier ne cesse de déployer dans les domaines de la lutte contre l’immigration clandestine et de la lutte contre le terrorisme, a choisi de jouer un rôle négatif dans cette crise. Sa prise de position partiale est à l’évidence en porte-à-faux avec l’esprit de partenariat constructif qu’il a toujours prôné dans ses relations avec le Royaume. De même qu’elle n’est pas de nature à favoriser une issue favorable au bras de fer opposant Rabat et Madrid, puisque l’origine du malaise est ailleurs : l’accueil en catimini sur le territoire espagnol du séparatiste Brahim Ghali, qui en plus poursuivi pour crime de guerre, génocide et viol, entre autres charges.

C’est le sens de la déclaration du l’eurodéputé Tomás Zdechovsky qui a dénoncé, mercredi, les manœuvres de Madrid au Parlement européen visant à faire voter une résolution hostile au Maroc. «Le gouvernement Sanchez, en poussant agressivement pour l’adoption d’une résolution du Parlement européen contre le Maroc, cherche à camoufler ses erreurs successives, voulant entraîner l’Union européenne dans cette voie dangereuse», met en garde l’eurodéputé tchèque sur son compte Twitter. «Madrid fait tout pour déstabiliser le seul pays stable et pacifique de la région», dénonce-t-il, notant que «cette manœuvre stérile conduirait à l’escalade au lieu de permettre une chance de dialogue entre deux pays voisins».

Le Parlement européen, à travers sa résolution, a donc choisi de s’aligner sur la position de Madrid, faisant fi ses sacrifices consentis par le Royaume. Car sur la question migratoire, le  Maroc, faut-il le rappeler, n’a jamais agi pour rendre service contre un solde ou une contrepartie financière. Au contraire, son engagement dans ce dossier a été dicté par un sens élevé de responsabilité et une volonté ferme de faire face aux défis communs dans un esprit de partenariat. En effet, «ce que reçoit le Maroc en moyenne de l’UE ne dépasse pas les 300 millions d’euros par an, soit moins 20% du coût assumé par le Royaume dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine», avait déclaré récemment le Chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Selon le haut responsable marocain, qui s’exprimait il dans une déclaration à la presse, durant les quatre dernières années, le Maroc a démantelé 8.000 cellules de trafic d’êtres humains. Il  a aussi fait avorter 14.000 tentatives d’immigration clandestine, dont 80 tentatives d’assaut sur la ville de Sebta. De même qu’il a échangé avec l’Espagne plus de 9.000 informations sur la migration clandestine. «Le Maroc est dans une politique de bon voisinage et de partenariat. Mais le bon voisinage n’est pas à sens unique. Le bon voisinage n’est pas une responsabilité du Maroc et une liberté de ses partenaires d’agir contre ses intérêts», avait précisé le ministre marocain des Affaires étrangères. Visiblement, le PE n’est dans cette logique. Il a choisi de voler au secours de Madrid qui semble à court d’arguments pour justifier son impair et expliquer pourquoi et comment elle a abrité en cachette un génocidaire et un criminel de guerre, avant de le libérer à la suite d’une parodie de procès.

Pour appel, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, avait exprimé, dimanche, son «étonnement» et sa «déception» suite à «l’inscription d’un projet de résolution au Parlement européen sur une soi-disant “utilisation des mineurs par les autorités marocaines” dans la crise migratoire de Sebta». Dans une déclaration à la presse, M. El Malki avait indiqué qu’il s’agissait d’une «initiative qui est en total déphasage avec la qualité de la coopération entre le Parlement marocain et le Parlement européen». Cette initiative «s’inscrit dans une tentative de détourner l’attention d’une crise politique purement bilatérale entre le Maroc et l’Espagne», a souligné M. El Malki. «Comme tout le monde le sait, cette crise n’est pas liée à la migration, mais à l’entrée en Espagne, de manière frauduleuse, d’un individu poursuivi par la justice espagnole, pour des crimes graves contre des victimes espagnoles», avait-t-il expliqué. 

 

Lisez nos e-Papers