Quelle lecture faites-vous des programmes électoraux des trois partis formant la coalition gouvernementale. Est-ce qu’il y a une convergence de visions ?
Est-ce à dire qu’il n’y pas de points de divergence ?
Peut-être qu’il y a une divergence dans l’orientation générale de chaque parti politique formant la majorité. De même, je peux dire que la mentalité au niveau des centres de décision de ces trois partis peut engendrer quelques problèmes de communication. Mais cela existe dans tous les pays démocratiques lorsqu’on cherche à stabiliser une relation partisane ou politique. Il faut ainsi discuter et décortiquer l’ensemble des points considérés comme prioritaires pour chaque parti politique pour trouver un terrain d’entente et aboutir à une solidarité sur les plans partisan et législatif. Donc c’est la mentalité, l’état d’esprit et les directives de chaque parti qui pourraient entraver, éventuellement, la continuité et l’homogénéité de l’action des trois formations. C’est pourquoi il est préconisé de créer un cadre de discussion et un mécanisme de gestion des conflits qui engagent tout le monde.Élaborer un programme commun sera-t-il alors chose aisée pour les trois partis ?
L’élaboration d’un programme gouvernemental commun est une chose qui n’est pas du tout facile. Parce qu’il s’agit de trois formations ayant chacune sa propre vision, sa propre démarche et ses propres directives. Il faut prendre en compte aussi la présence dans cette coalition d’un parti qui n’a jamais gouverné ni adhéré à une majorité gouvernementale, le PAM. Le RNI et l’Istiqlal ont quand même une expérience au sein d’une majorité et une certaine expérience en matière de gestion au sein de l’institution gouvernementale. Je pense que la formation de ce programme gouvernemental devrait passer par une discussion directe. Cette discussion devra concerner, en premier lieu, les points de divergence et de diversité de visions entre les trois composantes. Il faut créer un cadre propice de gestion en commun tout au long de la vie gouvernementale pour éliminer, à temps, les problèmes qui pourraient entraver la bonne continuité de cette majorité.Propos recueillis par Brahim Mokhliss
