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«Les partis politiques doivent s’engager à redonner confiance aux jeunes dans la chose politique»

«Les partis politiques doivent s’engager à redonner confiance  aux jeunes dans la chose politique»
Nizar Berdai.

LeMatin : Quelle lecture faites-vous de la situation de la jeunesse marocaine et de l’état d’avancement des réformes voulues par S.M. le Roi pour les jeunes ?
Nizar Berdai
: Il est important de souligner qu’il y a eu plusieurs orientations stratégiques, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, concernant la législation et la mise en place des politiques économiques et sociales, des programmes d’investissement, notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies et la digitalisation, et ce, pour améliorer la situation des jeunes. Ces stratégies vont également vers plus d’inclusion de la jeunesse marocaine, de lui donner la place qu’elle mérite et de l’aider à accélérer son développement, et lui permettre de développer ses compétences dans des domaines complètement différents. Il faut souligner cependant qu’au-delà des stratégies, la concrétisation et la mise en œuvre de ces politiques sont en deçà des attentes la jeunesse marocaine. Il suffit de voir la situation des maisons des jeunes, par exemple ou les espaces culturels qui devront permettre à ces jeunes de s’épanouir et d’exprimer leur point de vue. Il faut donc absolument mettre en œuvre les directives royales. Nous attendons beaucoup de choses du gouvernement et de l’ensemble des parties prenantes.
Il ne faut pas oublier également la place importante accordée aux jeunes dans le nouveau modèle de développement. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le Maroc est capable de traduire les ambitions du rapport en actions effectives. On espère que le prochain gouvernement prendra ses responsabilités et parviendra à mettre en œuvre et à concrétiser toutes les stratégies dédiées aux jeunes. Nous pourrions, en ce moment-là, dire que notre jeunesse aura l’opportunité de s’épanouir et d’avancer, d’avancer plus rapidement et surtout de réaliser ses rêves.

Quels sont à votre avis les chantiers à accélérer en priorité pour l’épanouissement de la jeunesse marocaine ?
Les chantiers à accélérer pour assurer l’épanouissement de la jeunesse marocaine sont à répartir en quatre axes. Premièrement, la mise en œuvre du modèle de développement qui a été présenté à Sa Majesté le Roi. Ce modèle répond aux attentes de la population marocaine, notamment la jeunesse. Il regroupe vraiment une réalité citoyenne. Il reflète aussi ce qu’on vit chaque jour au Maroc. Il est temps vraiment de le mettre en œuvre et c’est une responsabilité qui attend le prochain gouvernement qu’on espère être à la hauteur de nos attentes et qui, je le souhaite, comprendra des jeunes dans sa formation. Des jeunes ministres qui seront en capacité de porter les défis des jeunes. Deuxième point, l’accélération des chantiers à forte valeur ajoutée qui impacteront directement le marché de l’emploi. Ce chantier est très important et capital pour permettre le développement de cette catégorie. Il faut dans ce sens déterminer et mettre en place un modèle national pour la digitalisation. Les nouvelles technologies et le digital sont des chantiers qui devront être portés par les jeunes. D’ailleurs, je voudrais remarquer que la plupart des PME créées par les jeunes aujourd’hui sont dans le domaine de la digitalisation. Personnellement, c’est dans ce secteur que j’évolue en créant notamment une agence de communication de transformation digitale et une application mobile de covoiturage. Nous les jeunes, on adhère à ce domaine du digital, car on sait que c’est l’avenir, et on espère qu’il aura une place dans le nouveau gouvernement, et pourquoi pas créer un portefeuille ministériel en charge de la digitalisation, des nouvelles technologies et de la transformation digitale. Troisième point, il faut accélérer le chantier d’investissement et de régionalisation. Le dernier point concerne l’adaptation de la formation au marché de l’emploi. Aujourd’hui, on a une offre de formation qui ne répond plus aux besoins des entreprises, des formations classiques qui n’ont pas évolué. Il faut donc créer des formations plus adaptées, plus actualisées comme la digitalisation, les nouvelles technologies, le big data, sans oublier, bien sûr, les grands chantiers culturels pour l’ouverture des jeunes sur le monde et pour leur épanouissement.

Comment vous voyez la participation des jeunes dans la vie politique ? Quelles pistes pour arriver à un niveau plus impactant ?
Pour promouvoir la participation des jeunes dans la vie politique, il faut que les partis politiques, qui se préparent actuellement pour les prochaines échéances électorales, donnent leurs chances aux jeunes et prévoient prévoir de vrais changements dans leurs programmes électoraux. Ces derniers devront s’inspirer de la position et la doctrine du parti. D’ailleurs, ce qui crée la confusion chez les jeunes et les éloigne des partis politiques, c’est leur incapacité à s’identifier dans leurs programmes. On ne fait plus la différence entre les partis de gauche, les partis de droite, les partis libéraux ou les partis conservateurs. On a l’impression que tous les partis présentent les mêmes propositions et donc automatiquement, ça crée une certaine ambiguïté chez la jeunesse marocaine. On n’arrive plus à suivre, on n’arrive plus à faire notre choix. Deuxième point que je retiens, ce sont les alliances politiques qui sont souvent aléatoires. Nous les jeunes, nous avons besoin de clarification. Cela permettra de faciliter la compréhension du paysage politique de la part des jeunes. À noter également que bien que la liste des jeunes ait été supprimée, nous constatons que les partis politiques présentent tout de même des profils de jeunes. Ça nous donne vraiment de l’espoir parce qu’on se dit qu’on arrivera à relever les défis petit à petit. Donc, on espère continuer sur cette lancée. À travers tous ces chantiers-là, les jeunes reprendront confiance dans les partis politiques et s’activeront sur la scène politique. À noter que ces défis sont au cœur de l’action du Parlement des jeunes que j’ai l’honneur de présider. Notre action est de promouvoir la prise de conscience de prendre part dans la vie politique et réconcilier les jeunes avec la politique. À noter que le Parlement regroupe des jeunes âgés de 17 à 27 ans et on essaie de leur expliquer ça à travers une activité plutôt originale et créative. 

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