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Le patron de l’IRES souligne le rôle du Maroc dans la lutte contre la menace terroriste en Afrique

Le directeur général de l’Institut Royal des études stratégiques, Mohamed Tawfik Mouline, explique, sur les colonnes de la revue trimestrielle de la Gendarmerie Royale, les atouts de la réforme du secteur de la sécurité au Maroc. Des atouts qui pourront bénéficier à toute l’Afrique pour l’amélioration de la gouvernance sécuritaire continentale, soutient le chercheur.

Le patron de l’IRES souligne le rôle du Maroc dans la lutte contre  la menace terroriste en Afrique

Étant l’un des rares pays africains à avoir mis en œuvre, de manière autonome, une réforme du secteur de la sécurité, le Maroc est en mesure d’apporter une contribution significative à l’amélioration de la gouvernance sécuritaire continentale. Une vision que défend l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) dans un article d’analyse publié dans le dernier numéro de la revue trimestrielle de la Gendarmerie Royale. Ce positionnement du Maroc, souligne Mohamed Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut, qui signe cette analyse dans la rubrique stratégie de la revue, pourrait être amélioré. Ainsi, il propose «l’augmentation des effectifs des fonctionnaires marocains au sein des structures continentales afin d’assurer au Maroc une représentativité proportionnelle à son engagement en faveur de la paix africaine et de son rôle de grand contributeur, tant en termes financiers qu’en termes militaires». 
Cependant, l’auteur explique dans cette analyse, qui traite du «redéploiement des mouvances terroristes en Afrique», l’ampleur et les dimensions que prend la menace terroriste dans le continent. Il indique ainsi qu’à l’heure actuelle, les deux principales nébuleuses terroristes mondiales disposent de filiales en Afrique, continent qui recense à lui seul, depuis 2000, près de la moitié des conflits civils dans le monde. Al-Qaïda est représentée par ses deux branches Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), active en Afrique de l’Ouest, et Al-Shabab, acteur majeur du conflit en Somalie. Pour sa part, l’Organisation État islamique en Irak et au Levant, après avoir établi une première wilaya africaine en Libye à l’automne 2014, compte désormais de nombreux gouvernorats, principalement en Afrique de l’Ouest, avec l’allégeance d’une faction du Mujao et de Boko Haram et en Afrique de l’Est, à la faveur des diverses défections subies par le groupe Al-Shabaab, notamment, dans le Puntland, au Kenya et au Mozambique. 

Par ailleurs, face à cette aggravation de la menace terroriste, «la lutte contre les mouvances terroristes en Afrique se heurte à une série d’obstacles ayant trait, d’une part, aux vulnérabilités multiples du continent africain et, d’autre part, à la multiplicité des acteurs et des agendas, parfois contradictoires», explique-t-il. Dans ce sens, le directeur général de l’IRES exprime une série de propositions. Il suggère, entre autres, en matière de gouvernance sécuritaire, de procéder à l’homogénéisation de la formation des armées africaines, en renforçant l’interopérabilité et en modernisant les forces de défense et de sécurité, au développement et à la mutualisation des capacités de renseignement, ainsi qu’à la mise en place d’une structure dédiée à la sécurité maritime. «Il s’agit, en effet, d’un enjeu crucial dont se saisissent, à l’heure actuelle, les partenaires de l’Afrique, en ordre dispersé, sans implication de l’Union africaine», déplore-t-il.
Sur un autre volet, il propose la création d’un centre africain de réflexion sur la sécurité en tant que piste prometteuse devant permettre la mise en place d’une banque de données continentale, rassemblant les informations et favorisant les échanges entre les différents intervenants. Par ailleurs, il a beaucoup insisté sur le positionnement du «Maroc comme acteur actif de la lutte antiterroriste en Afrique». Ainsi, il a rappelé qu’au niveau national, dès 2003, le Maroc a adopté une approche sécuritaire multidimensionnelle inclusive et proactive, qui a mis en échec plusieurs opérations terroristes et permis, depuis, le démantèlement de centaines de cellules. «Cette stratégie marocaine est, en outre, en constante mutation pour s’adapter aux évolutions de la menace, notamment le développement des capacités cybernétiques des groupes terroristes», explique-t-il. 
Au niveau continental, il a cité le rôle du Maroc qui, souligne-t-il, est conscient des interactions complexes entre la paix, la sécurité et le développement économique, ainsi que de la nécessité de relever le défi que posent les conditions structurelles de la propagation du terrorisme en Afrique. Il a mis l’accent sur le fait que le Royaume partage avec ses partenaires africains son expérience en matière de gouvernance sécuritaire et de maîtrise du champ religieux, mais aussi les acquis de son action militaire et de renseignement sur le continent africain. 

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