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Plus de 11.000 personnes noyées depuis le début de la saison

Le monde entier a célébré, le 25 juillet dernier, la première Journée internationale de prévention de la noyade. Cet événement mondial de sensibilisation, qui a été proclamé en avril dernier, est l’occasion de mettre en lumière les conséquences tragiques et profondes de la noyade sur les familles et les communautés. Au Maroc, 70 personnes en moyenne périssent noyées chaque année. Depuis le début de la saison estivale, la Direction générale de la Protection civile s’est mobilisée, en collaboration avec les autorités compétentes, comme chaque année, pour lutter contre les risques liés à la saison balnéaire.

Plus de 11.000 personnes noyées depuis le début de la saison

Les enfants et les jeunes sont les plus vulnérables

À l’échelle mondiale, les enfants de 1 à 4 ans sont les plus exposés à la noyade, suivis des enfants de 5 à 9 ans, car étant mobiles, ils peuvent tomber dans des plans d’eau libres d’accès desquels ils n’arrivent plus à sortir. Au Maroc aussi, la majorité des personnes noyées ont moins de 20 ans. D’après l’OMS, la sensibilisation insuffisante des parents aux risques et à la prévention de la noyade, une surveillance inadéquate et l’exposition fréquente à des plans d’eau sont des facteurs de risque importants pour ce groupe d’âge. 


Les noyades explosent au Maroc

Durant la saison chaude, les plages et les piscines représentent le refuge idéal pour les estivants en quête de fraîcheur. Malheureusement, cela peut parfois tourner au drame. Il y a quelques semaines, trois personnes sont mortes noyées dans la plage d’Annahla, au niveau de Aïn Sebaâ, à Casablanca. Les trois victimes avaient été entraînées au large après avoir été emportées par de violentes vagues. Une autre personne a été miraculeusement sauvée grâce à l’intervention de quelques estivants et a été transférée en urgence à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires. Il ne s’agit, malheureusement pas, de cas isolés. En effet, selon la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le bilan des noyades enregistrées depuis le début de l’été au 15 juillet 2021 fait état de 11.262 personnes noyées (7.091 de sexe masculin et 4.171 de sexe féminin) dont 7.553 ont moins de 20 ans. Quelque 11.212 personnes ont été secourues et repêchées vivantes, soit plus de 99% des noyés alors que 42 sont décédées noyées.
En 2020, les noyades avaient touché 10.324 personnes  (6.333 de sexe masculin et 3.991 de sexe féminin) dont 10.266 ont été retirées vivantes, soit plus de 99% des personnes noyées, 47 personnes sont décédées noyées et 7 portées disparues. 6.224 personnes avaient moins de 20 ans dont 2.020 personnes de sexe féminin et 4.184 de sexe masculin.
D’après les statistiques de la DGPC, les régions de Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Rabat-Salé-Kénitra arrivent en tête des régions qui enregistrent le plus grand nombre de noyades avec respectivement 3.703, 3.262 et 2.240 personnes noyées en 2020 et 3.642, 4.837 et 2.095 cas de noyade pour la période allant du 1er mai au 15 juillet 2021. En revanche, la région de Dakhla-Oued Dahab est la région où on a enregistré le moins de cas de noyade avec 23 cas en 2020 et 10 cas en 2021.
La DGPC souligne que la forte densité des baigneurs sur de nombreuses plages, la baignade en zones non surveillées, l’ignorance des consignes dictées par les nageurs-sauveteurs et la baignade en dehors des horaires de surveillance restent parmi les principales causes de noyade.
Il est à noter qu’au Maroc, les noyades ne concernent pas uniquement les zones urbaines au niveau des plages et piscines. De nombreuses personnes, essentiellement des jeunes et des enfants, perdent la vie en se noyant dans les barrages. Chaque année, à l’approche de la saison estivale, les Agences de bassin hydraulique organisent des campagnes de sensibilisation pour lutter contre la noyade dans les retenues des barrages.
Ces agences tentent d’attirer l’attention sur les dangers potentiels de la baignade dans les plans d’eau et de sensibiliser à ses risques pour les riverains, en leur expliquant que les retenues des barrages, même si elles présentent, en apparence, toutes les qualités d’un lac sans danger, peuvent révéler des pièges redoutables. Elles contiennent, en effet, de grandes quantités de vase qui peuvent attirer les nageurs vers le fonds. Au niveau mondial, quelque 2,5 millions de personnes sont mortes noyées entre 2009 et 2019, un bilan lourd qui aurait pu être sensiblement réduit avec quelques mesures simples, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pour la seule année de 2019, quelque 236.000 personnes sont mortes noyées, selon les statistiques de l’OMS qui ne tiennent ni compte des noyades liées à des inondations ou par suicide, ni des noyés sur des bateaux de transport dont les nombreux migrants qui perdent la vie en mer, par exemple. 


Les actions entreprises par la Protection civile pour assurer la sécurité des baigneurs

À l’approche de chaque saison estivale, la Direction générale de la Protection civile, en collaboration avec les autorités compétentes, mobilise ses moyens de lutte contre les risques liés à la saison balnéaire et à la baignade afin d’assurer la surveillance et la sécurité des plages en couvrant quasiment l’ensemble des plages nationales connaissant une grande affluence des estivants.
Au titre de la saison estivale 2021, et pour faciliter et optimiser les opérations de secours et de sauvetage en mer, la DGPC a procédé au renforcement de ses moyens et équipements d’intervention comme elle a mobilisé ses moyens humains (les sauveteurs professionnels) et les nageurs-sauveteurs saisonniers. Pour réaliser cet objectif, il a été procédé au recrutement de 3.315 nageurs-sauveteurs saisonniers auxquels une formation, encadrée par les sauveteurs professionnels et les médecins de la Protection civile, a été dispensée en matière de sauvetage en mer et en secourisme en plus d’une formation en techniques de communication menée sous la supervision de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (Anapec).
En matière de communication, la DGPC a réalisé une capsule de sensibilisation diffusée sur les ondes des chaines nationales de télévision, comme elle mène une campagne médiatique d’information et de conscientisation à travers une série d’interventions radiophoniques sur les ondes de la radio nationale «Idaa al watanya» avec une fréquence bihebdomadaire traitant des risques de la baignade et d’autres risques de la vie courante. D’autres affiches ont été diffusées via les réseaux sociaux pour alerter la population sur ces risques et l’informer des conduites à tenir pour s’en prémunir.
Sur les lieux de baignade, des flyers de sensibilisation sont distribués aux estivants chaque année pour les inciter à devenir acteurs de leur propre sécurité. Les professionnels de la Protection civile sur place et les nageurs-sauveteurs saisonniers sont également mobilisés pour sensibiliser les estivants aux dangers qu’ils peuvent encourir en s’adonnant à ce plaisir à haut risque. 


Les comportements à adopter

Pour la sécurité des estivants, la DGPC les appelle à :
• Se baigner en zones surveillées.
• Éviter les plages interdites ou non surveillées.
• Ne jamais dépasser la zone balisée réservée aux baignades.
• Ne jamais se baigner seul.
• Surveiller les enfants, surtout ceux en bas âge et ceux dotés de jouets et d’engins nautiques pneumatiques.
• Se méfier des bouées ou autres objets flottants, ils ne protègent pas de la noyade.
• Éviter de se baigner après une exposition prolongée au soleil pour éviter les risques d’hydrocution, celle-ci peut entraîner la noyade et causer le décès.
• Ne pas se baigner après avoir trop mangé ou après un effort physique intense.
• Prévenir ses proches avant d’aller se baigner.
• Rentrer progressivement dans l’eau et ne pas surestimer ses capacités physiques.
• Toujours rester avec les enfants lorsqu’ils sont à proximité d’un point d’eau ou dans l’eau.
• Respecter toujours les consignes de sécurité signalées par les drapeaux de baignade et par les nageurs-sauveteurs.
• Pour les témoins d’une noyade, en zone surveillée, il faut prévenir immédiatement les nageurs-sauveteurs.
• En zone non surveillée, appeler les secours en composant le 15.
• Ne pas intervenir pour sauver la victime sauf si le témoin se sent capable de lui venir en aide sans exposer sa propre vie. 


Bon à savoir

• Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la noyade est la troisième cause de décès par traumatisme non intentionnel dans le monde et représente 7% de l’ensemble des décès par traumatisme.
• On estime à 236.000 le nombre annuel de décès par noyade au niveau mondial.
• Il se peut que les estimations mondiales sous-évaluent sensiblement le véritable problème de santé publique posé par la noyade.
• Ce sont les enfants, les personnes de sexe masculin et celles qui sont souvent en contact avec l’eau qui sont les plus exposés à la noyade. 

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