Plus de 20 personnes ont été tuées à Gaza dans des frappes israéliennes, dans la pire escalade depuis des années déclenchée par des violences à Al-Qods-Est occupée. L’armée israélienne a frappé 130 cibles militaires, appartenant pour la plupart au Hamas. Selon un dernier bilan de l’armée, 300 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël depuis lundi, dont plus de 90% ont été interceptées par le bouclier antimissile «Dôme de fer». De nombreuses autres roquettes sont tombées à l’intérieur de la Bande de Gaza. Le Hamas avait menacé lundi après-midi l’État hébreu d’une nouvelle escalade militaire si ses forces ne se retiraient pas de l’esplanade des Mosquées à Al-Qods-Est, où des heurts quotidiens opposant des Palestiniens à la police israélienne ont fait des centaines de blessés depuis vendredi.
Les frappes israéliennes sur Gaza sont les plus importantes depuis novembre 2019. Les raids israéliens sont «irresponsables, motivés par une volonté de revanche et des calculs politiques», a fustigé le chef de la Ligue arabe, Ahmed Abul Gheit, dénonçant une «démonstration de force au prix du sang d’enfants». Enclave paupérisée de deux millions d’habitants, la Bande de Gaza est soumise à un blocus israélien depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007.
Depuis, le Hamas et Israël se sont affrontés dans trois guerres (2008, 2012, 2014). Les échanges de tirs interviennent sur fond de violences à Al-Qods-Est, secteur palestinien de la ville illégalement occupé et annexé par Israël selon le droit international. Amnesty International a fustigé un usage «abusif» de la force par la police israélienne pour disperser «des manifestants palestiniens en grande partie pacifiques» lors de ces accrochages, les plus violents depuis 2017 à Al-Qods-Est. L’une des sources de tension des dernières semaines est le sort de familles palestiniennes menacées d’expulsion au profit de colons juifs à Al Qods-Est. La situation a suscité de nombreuses réactions à l’étranger, de l’appel de Washington à la «désescalade» à la condamnation d’Israël par des pays arabes. Mardi, l’ONU s’est dite «profondément inquiète» de l’escalade.