Les États-Unis et treize pays alliés ont exprimé leurs «préoccupations» dans une déclaration commune au sujet du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’origine de la Covid-19, réclamant à la Chine de donner «pleinement accès» à ses données. Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de son côté demandé une enquête sur l’hypothèse d’une fuite du virus d’un laboratoire en Chine pour expliquer l’origine de la pandémie, et critiqué le partage insuffisant des données par Pékin lors de la mission des experts internationaux cet hiver. Ces experts, missionnés du 14 janvier au 9 février en Chine, où sont apparus les premiers cas de la maladie en décembre 2019, ont pourtant estimé que l’hypothèse d’une fuite d’un laboratoire était la moins probable.
Cette hypothèse a été défendue avec force par l’administration américaine sous la présidence de Donald Trump. La Chine a toujours nié cette possibilité. «L’étude d’experts internationaux sur l’origine du virus Sars-CoV-2 a été retardée de manière significative. Il est crucial que des experts indépendants puissent avoir pleinement accès à toutes les données», a affirmé la nouvelle administration américaine dans une déclaration co-signée, entre autres, par le Royaume-Uni, Israël, le Canada, le Japon, l’Australie, le Danemark ou encore la Norvège. Le rapport de l’OMS est «un premier pas utile», mais des «investigations supplémentaires devront être poursuivies», a réagi de son côté l’Union européenne. Les auteurs du rapport ont jugé la transmission du virus à l’être humain par un animal intermédiaire non encore identifié «probable à très probable», tandis que l’hypothèse d’un incident de laboratoire est au contraire qualifiée d’«extrêmement improbable».
Afin de se préparer aux inévitables crises sanitaires à venir, Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont appelé à élaborer un «traité international sur les pandémies». Parmi les signataires figurent le Président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, ainsi que les Présidents sud-coréen Moon Jae-in, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastian Piñera.